1953 : L’Iran, Déjà le pétrole. Ahmed Mossadegh, premier ministre, élu démocratiquement, nationalise en 1952 l’Anglo Iranian Oil Company, qui refuse de payer équitablement l’or noir qu’elle exploite. A la demande de la Grande-Bretagne, les Etats-Unis, (la CIA) planifie un coup d’Etat, avec quelques généraux. Mossadegh est condamné à trois ans de prisons, puis à l’exil. La dictature du chah est légitimée par Washington et Londres. La chasse aux communistes et aux nationalistes fait des milliers de victimes.
1954 : le Guatemala. Pour l’United Fruit. Le président de la République, Jacob Arbenz ayant restitué à son pays les plantations de bananes et toutes les compagnies possédées par la United Fruit, qui maintenait les paysans, les Indiens, dans une misère totale, des mercenaires américains venus du Honduras, soutenus par les bombardiers américains renversent le régime démocratique. Malgré un vote unanime du Conseil de sécurité, demandant la fin des combats et "l’abstention de toute aide à une telle action".
1958 : le Liban. Contre le mouvement de libération. Le président phalangiste Camille Chamoun réprime les manifestations populaires. En mai éclate une insurrection populaire soutenue par les nationalistes arabes, les nassériens, les communistes. En juillet, 15.000 marines seront envoyés pour soutenir les milices phalangistes. Tenues en échec, elles devront céder la place.
1961 : Cuba. La baie des cochons. La CIA, dans la nuit du 17 avril, lance des milices recrutées chez les immigrés parrainés par la Maffia contre la révolution cubaine qui a chassé le dictateur Batista et ses amis américains. La "promenade" prévue par John F. Kennedy tourne au naufrage dans la baie des cochons.
1965 : Saint-Domingue. L’intolérable démocratie. En avril, un soulèvement populaire intervient pour rétablir les libertés constitutionnelles. Une junte militaire appuyée par les Etats-Unis accuse ses auteurs d’être infiltrés par les communistes. Quelques mois plus tard, le président Johnson envoie les marines pour mettre fin à la révolution d’avril.
1965 : L’Indonésie. Des centaines de milliers de morts. Les services américains montent un coup d’Etat militaire contre le régime démocratique du président Sukharno pour s’assurer du contrôle de l’ancienne colonie hollandaise. Une répression féroce fera des centaines de milliers de morts parmi les communistes, les nationalistes, les progressistes. Le général dictateur Suharto est installé au pouvoir.
1964 : Le Vietnam. Onze ans de guerre. La CIA monte la fausse attaque d’un navire américain dans le golf du Tonkin. Prétexte au déclenchement d’une intervention terrible, qui fera des centaines de milliers de morts. Le Pentagone, avec l’autorisation du président Johnson, sortira de son arsenal des bombardiers géants B52 et ses armes chimiques (qui font encore des victimes aujourd’hui). Jusqu’à l’umiliante défaite de 1975 avec la prise de Saïgon par l’armée populaire. La Maison-Blanche croyait vaincre en six semaines.
1970 : Le Cambodge. Un coup de force. Devant l’affaiblissement du régime corrompu du général dictateur Lon Nol, le président Nixon donne l’ordre de bombarder et d’intervenir pour sauver sont allié. Le prince Sihanouk appelle depuis Pékin où il s’est réfugié lors de l’insurrection. La résistance Khmère, avec ses alliés vietnamiens, met en échec les projets américains. Lon Nol s’enfuit le1er avril 1975.
1973 : le Chili. Pinochet porté au pouvoir. Le 11 septembre, le président allende meurt les armes à la main. Elu démocratiquement,il est renversé par une junte dirigée par le général Pinochet. Le plan du complot a été conçu par le secrétaire d’Etat Henry Kissinger. Des dizaines de milliers de démocrates, de communistes, sont jetés en prison, des centaines exécutés sommairement.
1980 : le Nicaragua. Les "contras"de la CIA. Washington entraîne, arme et finance les "contras" (encore des mercenaires) pour abattre le mouvement progressiste sandiniste. Afin de payer les dépenses de guerre, la CIA participe au trafic de drogue et vend des armes à l’Iran, alors que les Etats-Unis sont les alliés de Saddam Hussein en guerre avec Téhéran. Un double jeu, à l’époquie où Donald Rumsfeld rencontre le dictateur irakien et où les armes biologiques lui sont fournies.
1981 : le Salvador. Pour l’arrière cour. Pour vaincre la guérilla populaire, les Etats-Unis (Carter puis Reagan) envoient dollars, armes et conseillers militaires épauler l’armée salvadorienne. Il faut empêcher la contamination de l’Amérique centrale : "l’arrière cour" (baskyard) des Etats-Unis ne doit pas échapper à l’emprise américaine, au nom de l’anticommunisme. Reagan proclame : "Américan is back", l’Amérique est de retour. Les escadrons de la mort sont à l’oeuvre.
1983 : la Grenade. "Urgent Fury". L’opération qui porte ce nom est déclenchée en octobre, bien que désapprouvée par l’ONU. Elle vise le gouvernement d’une île Caraïbes qui ose projeter des réformes sociales... Le mouvement révolutionnaire est décapité. Les marines repartiront en 1985, la démonstration de force a assuré la tutelle de la Grenade.
1989 : le Panama. "Une violation flagrante". Sous prétexte de destituer le dictateur Noriega, longtemps allié des Etats-Unis et fournisseur de drogue pour les opérations de la CIA, en réalité pour mettre fin au chaos et démontrer qu’ils entendent rester maîtres du canal, les Etats-Unis envahissent le pays. C’est l’opération "Juste Cause", le 20 décembre, déclenchée par Georges Bush père. L’ONU condamne et le Parlement européen dénonce "une violation flagrante de la souveraineté et de l’intégrité" du Panama.
Dossier publié par l’Humanité du 20 mars 2003.
(rhonesudinfo.free.fr -21.03.2003)