Année 2002, bi-centenaire de Victor HUGO (03.03.02)
LA VERRERIE DU GIER TROUVE REPRENEUR. (07.07.04)
CEGID AVALE CCMX. (07.07.04)
VERRERIE : les choix de BORMIOLI à Rive de Gier. (15.03.04)
EDF/Loire : Contrat d’étude demandé par le Comité Mixte à la Production. (20.12.03)
Rive de Gier : 300 verriers au chômage ?. (20.12.03)
CCMX AU DESSUS DES LOIS ? LA CGT EXIGE LE RESPECT DES DROITS. (22.11.03)
CCMX : confirmation d’une décadence programmée, mais une autre stratégie de développement est possible.. (22.11.03)
YOPLAIT-Vienne, casse de l’emploi sur fonds de pensions. (29.09.03)
DANONE : rachète les eaux du Golan. (29.09.03)
Ce qui doit remplacer la verrerie de Givors. (11.09.03)
VERRERIE DE GIVORS : REINDUSTRIALISATION AVEC 630 EMPLOIS. (09.09.03)
EDF-LOIRE : André GERIN INTERVIENT. (09.09.03)
DANONE débouté sur la toile. (03.05.03)
CCMX : J2L 187, CFDT 0. (03.05.03)
Vers la casse de la centrale d'EDF de Loire/Rhône. (05.04.03)
Pas de centrale thermique froide à Loire-sur-Rhône. (05.04.03)
"Nous vous devons plus que la lumière". (05.04.03)
CCMX : La direction satisfaite !. (05.04.03)
Les voeux de DANONE et BSN aux Givordins. (31.01.03)
CCMX, à Ampuis, sous la férule d’APAX Partners, fonds de pension. (31.01.03)
"LA VERRERIE COULÉE ! NE BAISSONS PAS LES BRAS", déclare le pcf.. (19.01.03)
Les vœux de l’intersyndicale CGT-CFDT de VMC. (19.01.03)
LES ÉLECTIONS PRUD’HOMALES MARQUÉES PAR L’ABSTENTION. (09.01.03)
Avant le père Noël, RAFFARIN ET L’UMP PRÉSENTENT LEURS VŒUX. (09.01.03)
Après le père Noël, RAFFARIN PRÉSENTE SES VŒUX. (09.01.03)
André CHASSAIGNE, député du Puy de Dôme, rencontre les verriers. (09.01.03)
AMPUIS, les fonds de pension attaquent l’emploi à CCMX. (16.12.02)
BSN : que deviennent les verriers de VMC ? (16.12.02)
Le Conseil des prud’hommes en débat aux Vernes... (16.12.02)
DANONE-LU, un plan "social exemplaire" contesté. (16.12.02)
Et l’appel à la COB pour DANONE-BSN ? (10.10.02)
VMC : réindustrialisation du site, silence radio ! (22.10.02)
Grève chez Condat à Chasse-sur-Rhône. (15.09.02)
Verrerie de Givors, où en est-on de la réindustrialisation du site ? (15.09.02)
VMC : reclassement et convention BSN-Etat. (04.09.02)
Un député communiste à Puy-Guillaume (63). (04.09.02)
Conventions de conversions et cellules de reclassement : BILAN. (04.09.02)
DANONE investit en Australie. (04.09.02)
Déstructuration de l’emploi sur le bassin Rhône-Sud. (04.09.02)
Affronter le problème des retraites. (04.09.02)
Pétition pour les retraites à Givors et Grigny. (04.09.02)

Année 2002, bi-centenaire de Victor HUGO

LE SOCIALISME

"Citoyens, le socialisme affirme la vie, la République affirme le droit. L’un élève l’individu à la dignité de l’homme, l’autre élève l’homme à la dignité de citoyen. Est-il un plus profond accord ? Je défends le socialisme calomnié."

Victor HUGO

Discours de clôture au Congrès de la paix, Lausanne, 17 septembre 1869.

 "Le désœuvré de la misère"

Le 20 juin 1848, Victor HUGO monte à la tribune de l'Assemblée nationale pour parler des Ateliers nationaux.

"Ce qu'il y a de plus clair jusqu'à ce jour dans les Ateliers nationaux, c'est une énorme force dépensée en pure perte, et à quel moment? Au moment où la nation épuisée avait besoin de toutes ses ressources, de la ressource des bras autant que de la ressource des capitaux. En quatre mois, qu’ont produit les Ateliers nationaux ? Rien. Je ne veux pas entrer dans la nomenclature des travaux qu'il était urgent d’entreprendre, que le pays réclamait, qui sont présents à tous vos esprits ; mais examinez ceci. D'un côté, une quantité immense de travaux possibles, de l'autre côté une quantité immense de travailleurs disponibles. Et le résultat ? néant ! Néant, je me trompe ; le résultat n'a pas été nul, il a été fâcheux, fâcheux doublement, fâcheux au point de vue des finances, fâcheux au point de vue de la politique (...). Vous avez abâtardi les vigoureux enfants du travail, vous avez ôté à une partie du peuple, le goût du labeur, goût salutaire qui contient la dignité, la fierté, le respect de soi-même et la santé de la conscience. À ceux qui n'avaient connu jusqu'alors que la force généreuse du bras qui travaille, vous avez appris la honteuse puissance de la main tendue ; vous avez déshabitué les épaules de porter le poids glorieux du travail honnête, et vous avez accoutumé les consciences à porter le fardeau humiliant de l'aumône. Nous connaissions déjà le désœuvré de l'opulence, vous avez créé le désœuvré de la misère, cent fois plus dangereux pour lui-même et pour autrui"...

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LA VERRERIE DU GIER TROUVE REPRENEUR

Après plusieurs mois de lutte contre la décision du groupe italien Bormioli de fermer la verrerie de Rive de Gier, les élus du Comité d’entreprise de Bormioli Rocco SAS de Rive de Gier ont donné un avis favorable à la reprise de l’entreprise qui continue ainsi son activité.

"1) Les représentants du personnel réunis en CE extra du 16 juin 2004 à Paris, ont pris acte du projet de cession de Bormioli Rocco SAS, des unités de Rive de Gier et de La Chapelle à la société SIF Investment SA représentée par le président de son conseil d'administration Monsieur Pierre André Froger.

"2) Ce projet vise à la reprise des terrains, immeubles, et outils de productions. Le personnel est repris dans son ensemble avec reconduction des contrats de travail et obligations qui y sont liées.

En conséquence les élus du personnel ne s'opposent pas au projet de cession de l'entreprise et à la poursuite de son activité sur les sites de Rive de Gier et de la Chapelle."

Lors de ce CE les élus ont enregistré avec satisfaction les informations communiquées par Monsieur Froger, à savoir :

- Poursuite de l'activité verrière qui devait s'arrêter début août 2004,

- La programmation de la réfection du four de Rive de Gier pour le printemps 2005,

- L'automatisation des lignes de choix et conditionnement,

- L'assurance est donnée qu'il n'y aura pas de licenciement sec,

- Son engagement à saturer l'outil de production des deux usines,

- Substituer de nouveaux produits à ceux transférés chez Bormioli,

- Le repreneur s'engage à développer des marchés étrangers non encore exploités par le groupe Bormioli.

Les élus regrettent cependant de ne pas avoir eu suffisamment d'informations sur le montage financier et ses actionnaires qui supportent ce projet de cession-acquisition. L'absence d'information sur les conséquences sociales du projet de réorganisation. Ils ont demandé que les conditions déjà négociées dans le livre III et les accords d'entreprise soient appliqués.

Les élus du personnel et le personnel lui-même restent bien entendu vigilants, et ont demandé d'être informés et consultés sur les décisions à venir, y compris pendant la période des congés.

Ce projet de reprise conduisant à la sauvegarde de plusieurs centaines d’emplois à Rive de Gier constitue une grande satisfaction pour le personnel et la population. Cela souligne que d’autres choix que la fermeture étaient possibles.

(rhonesudinfo.free.fr -18.06.04)

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CEGID AVALE CCMX

"Sans difficulté, sans verser d’argent J.M. AULAS prend possession de son concurrent de toujours CCMX. C'est même la bonne affaire, relèvent unanimement les commentateurs. Nous ne démentirons pas." Déclare la CGT de CCMX-Ampuis à la suite de la décision de vente de la société CCMX intervenue récemment et poursuit :

"L'acquisition se réalise par voie d'apports, par augmentation du capital de la CEGID et échange d'actions avec les actionnaires de CCMX. C'est un vieux rêve de J.M. AULAS qui se réalise ainsi en douceur et dans les meilleures conditions financières. La clientèle des experts-comptables de CCMX constituait sa proie majeure. On se souvient de son OPA lancée en 1987 qui avait échouée, et de sa tentative de 1999 court-circuitée par les fonds de pensions anglo-saxons APAX-Partner et EURAZEO holding de la banque LAZARD, qui ont sauté sur la belle cession offerte par le CDR dans le cadre de la liquidation des actifs industriels du Crédit Lyonnais.

"La CGT avait dénoncé en 1999 - y compris jusqu'au ministère des finances où une délégation avait été reçue - qu'il s'agissait là d'une opération purement financière et spéculative, sans aucun projet industriel. Destinée seulement à vider les caisses de l'entreprise de sa trésorerie excédentaire, de réduire les effectifs, de pomper les résultats jusqu'à ce que l'occasion de la cession se présente... Nous y sommes, au pied du mur. Durant cinq ans nous n'avons cessé de dénoncer cette politique liquidatrice. Hélas, les faits ne nous ont jamais démentis. Pendant ce temps-là les effectifs ont été réduits d'un tiers.

 

 

"Chaque restructuration, justifiant la liquidation d'emploi, était réalisée au nom du redressement. Pour la réussite, on peut la mesurer au prix de la cession présente. CEGID s'empare de CCMX pour 56 M€ (millions d'euros). Il suffit de rappeler que la cession réalisée en 1999 - dans de bonnes conditions pour les acquéreurs de l'époque s'était réalisée à 152 M€. En cinq ans CCMX a perdu les deux tiers de sa valeur ...et quatre cents emplois !

Est-ce un constat d'échec ? Oui et non... Tout dépend de quel point de vue on se place : celui des salariés OU des actionnaires ? C'est là que l'on mesure la divergence des intérêts des uns et des autres.

"- Actionnaires. En cinq ans, les actionnaires ont vidé les caisses, affaibli la société sur son marché, perdu des parts, laissé vieillir ses gammes de produits. En un mot dévalorisé l'entreprise. Les chiffres ci-dessus parlent d'eux-mêmes. Dans l'opération de cession ils ne perdent rien de leur investissement puisqu'ils conservent 29 % du capital du nouvel ensemble CEGID-CCMX. Avec de belles perspectives puisque "compte tenu des synergies escomptées, l'opération devrait être dès 2005 fortement créatrice de valeur pour les actionnaires de CEGID"1. Même avec 23 % de droit de vote les actionnaires de CCMX transférés à CEGID n'auront pas à se plaindre. Tout en se contentant de la politique du coucou ils empocheront des dividendes améliorés.

"- Jean-Michel AULAS. "Ce gros bosseur (qui) jongle entre foot et logiciels", comme le caractérise "Capital2" sera parmi les gros gagnants à n'en pas douter. Classé cette année à la 22e place parmi les Rhône-Alpins les plus riches - avec 73 M€ de patrimoine professionnel - il gagne ainsi de nouvelles avancées pour l'an prochain. Avec sa holding financière ICMI qu'il détient à 99,96 % il possédera 20,88 % du nouveau groupe et 33,49 % des droits de vote, une minorité de blocage.

"- Salariés. Ils ont déjà payé : quatre cents emplois ont été supprimés dans le groupe depuis 1999. Et ce n'est pas fini. Autant la direction du nouveau groupe en gestation ne manque pas de communiquer et de glorifier les atouts du nouvel ensemble, elle reste muette comme une carpe concernant les conséquences sociales du "rapprochement aux synergies importantes".

"Ce qui intéresse CEGID dans l'opération c'est la clientèle et les produits de CCMX (selon le communiqué de presse de la direction) :

- 20.000 nouveaux clients,

- compléter les solutions offertes par CEGID,

- renforcer la présence commerciale de proximité,

- intégrer un savoir-faire reconnu en terme d'hébergement et d'externalisation des solutions,

- augmenter le chiffre d'affaire récurrent des contrats de service (sa part passe de 36 % à 48 % du CA).

- Sans sous estimer les synergies "colossales"3 convoitées :

- Mise en place de ventes croisées,

- Accélération de la conquête de nouveaux clients,

- Développement de vente de solutions hébergées,

- Mutualisation des efforts de R&D "faisant diminuer la part relative des frais de R&D dans son chiffre d'affaires",

- Optimisation des coûts fixes (services des achats, logistique, distribution, frais généraux, parc locatif, hébergement des portails et sites web.)

"Le personnel de CCMX ne compte pour rien puisqu'il n'est même pas cité dans l'énumération des atouts et synergies importantes.

Pour que l'opération "soit fortement créatrice de valeur pour les actionnaires", dès 2005, les services en double devront rapidement disparaître. Les effectifs seront allégés, le personnel de CCMX n'est sans doute pas seul concerné ; les salariés de CEGID peuvent l'être aussi, c'est sans doute pour cela qu'une campagne de communication valorisante est engagée en sa direction . Mais le personnel ne sera sans doute pas la seule victime de cette course à la rentabilité...

"Beaucoup clients (TPE, PME, PE) qui ne bénéficieront plus de la concurrence verront sans doute leurs contrats revalorisés...

"Cette opération financière de fusion entre CEGID et CCMX ne va pas faire que des heureux, de nombreux emplois sont promis à la casse et les conditions d'accès des clients aux services mis à mal.

"Le syndicat CGT appelle le personnel à la vigilance, à ne pas céder ses acquis pour un plat de lentilles, à défendre l'emploi menacé. Nous sommes prêts à toute rencontre avec les salariés et les autres organisations syndicales pour agir dans l'unité.

Syndicat CGT-CCMX

Ampuis, le 6 juillet 2004"

1 - CEGID, communiqué de presse du 23 juin 04

2 - "Capital", juin 04, "Les Français les plus riches"

3 - "Les Echos", 25 juin 04, "aucun chiffre n'a toutefois été communiqué", précise le journal.

 

RETOUR SUR L’HISTOIRE

Après la déconfiture du Crédit Lyonnais, CCMX s’était retrouvée dans le giron du CDR qui avait pour mission de vendre au mieux offrant les dépouilles de la grande banque. On se souvient de la période, c’était au lendemain de la dissolution de l’Assemblée par J. Chirac et de la victoire de la "Gauche plurielle", avec Lionel Jospin Premier ministre. De grands espoirs étaient nés dans les milieux populaires et les salariés en lutte contre les liquidations d’entreprise souhaitaient voir changer la politique économique du pays.

En novembre 1997 une délégation du syndicat CCMX était reçue au ministère des finances par les collaborateurs du ministre et du secrétaire d’Etat à l’industrie. A son issue, la délégation publiait un communiqué et notait ceci : "Le CDR (Consortium de Réalisation), comme son nom l’indique n’est pas destiné à perdurer. Il doit en effet réaliser les actifs qui lui ont été confiés. Et cela dans un temps relativement réduit, car la structure coûte cher, très cher, et contribue à l’accroissement de l’ardoise du Crédit Lyonnais. Mais "réaliser" ne signifie pas forcément brader ! Voire aux "raiders" Anglo-saxons à la chasse aux parts de marchés de la planète pour le plus grand profit des bourses et au détriment de l’emploi. C’est peut-être aussi une opportunité pour le nouveau gouvernement de réorienter un certain nombre de ces structures dans un sens plus conforme à l’intérêt du pays. C’est ce que la délégation de la CGT a fait entendre au ministère des finances."

La réalité on la voit aujourd’hui, le CDR avec la bénédiction du gouvernement de la Gauche plurielle a bradé CCMX - et bien d’autres entreprises - aux fonds de pensions anglo-saxons (Apax-Partners) et aux prédateurs de la finance (Eurazéo). Ils ont abondamment puisé dans les caisses, mis à genou l’entreprise, liquidé un tiers des emplois, puis la boite. Tout en s’assurant la possibilité de participer au festin final, en intégrand le capital du nouvel ensemble constitué avec CEGID. En réalité la Gauche dite plurielle n’a pas voulu changer de politique c’est d’ailleurs pour cela qu’elle a été remerciée en 2002. Pour laisser la place à plus destructeur encore.

 

UNE DECLARATION EDIFIANTE DE CHRISTIAN PIERRET.

Christian PIERRET qui fut secrétaire d'Etat à l'industrie (1997-2002), s’exprime dans "MOULINEX, la mécanique du pire" un film de Gilles BALBASTRE, une co-production de France 3 et Point du jour production (c)2003, avec la participation du Conseil régional de Normandie. Dans la liquidation de MOULINEX Cinq mille emplois ont été sacrifiés.

Christian. PIERRET, secrétaire d'Etat à l'industrie (1997-2002), déclare, à la fin du film, à propos de ces salariés qui se dressent contre la liquidation de l'entreprise MOULINEX et de leurs emplois: "Ils n'ont pas compris ce qu'est ce monde de compétition, d'ouverture, de concurrence, un monde qui n'est plus celui de la France de l'ouest, sur un marché hexagonal, qui n'est plus le marché hexagonal dans l'Europe, qui est un monde où ces entreprises sont complètement submergées dans la concurrence mondiale. Nous n'avons pas fait suffisamment, et en particulier nous à gauche, de pédagogie pour expliquer çà. Et ce qui se passe aujourd'hui, c'est qu'on a des gens qui refusent, de manière magique, artificielle, quasiment comme si on était dans un monde de sortilèges, la réalité économique qui, qu'on le veuille ou non, est une réalité aussi forte que la loi de la pesanteur."

Ces salariés, et beaucoup d'autres, n'ont pas compris non plus qu'une politique de gauche pouvait s'apparenter à une politique de droite. C'est pourquoi ils ont renvoyé l'équipe Jospin à la fin du mandat, en avril 2002.

Aujourd'hui, après le dépôt de bilan de la société MOULINEX le 7 septembre 2001, et la mise en examen, le 1er juillet 2004, de son ex-PDG Pierre BLAYAU pour "banqueroute par emploi de moyens ruineux et banqueroute pour détournement d'actifs", le juge est en charge d'une enquête sur les conditions de la faillite du groupe d'électroménager visant les faits "d'abus de biens sociaux, banqueroute, présentation de faux bilans, complicité et recel". Un mois après le dépôt de bilan, une rencontre entre les représentants syndicaux CGT et CFDT et le substitut du procureur de la République de Nanterre mettait en route la procédure judiciaire. Les lois de la pesanteur, peut être ?

La déclaration du secrétaire d'Etat était bien péremptoire vis à vis des salariés de MOULINEX... Mais édifiante, avait-il des amis à soutenir ?

Tout rapprochement avec CCMX serait-il fortuit et de pure coïncidence ? La magie, les sortilèges ?

(rhonesudinfo.free.fr - 07.07.04)

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VERRERIE : les choix de BORMIOLI à Rive de Gier.

La verrerie de Rive de Gier n’est pas condamnée. Comme d’habitude, tout dépend des choix. Dans un document diffusé par le syndicat C.G.T. de la verrerie de Rive de Gier, il apparaît très nettement que la décision de fermeture n’est pas due à la fatalité, à l’incompétence ou à l’inconséquence, mais le résultat de décisions dues à des financiers.

Après une importante critique sur l’opacité des informations communiquées par la direction, et demande d’éclaircissements complémentaires, les syndicalistes présentent une alternative à la fermeture en neuf points. La fermeture n’est pas fatale. On peut sauvegarder l’entreprise et les emplois, l’unité de Rive de Gier a des atouts certains.

rhonesudinfo.free.fr met se document à votre disposition, vous pouvez le télécharger.

Téléchargeable ici-même. (word 21 k)

(rhonesudinfo.free.fr -15.03.04)

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EDF/Loire : Contrat d’étude demandé par le Comité Mixte à la Production

Les Élus du Personnel de l'Unité de Production Méditerranée siégeant en séance plénière du CMP du 23 septembre 2003, ont décidé à l'unanimité de procéder à une étude-expertise sur la création de nouveaux moyens de production d'énergie électrique sur le site de Loire sur Rhône afin d'en assurer la pérennité. Au cours de cette même séance du CMP, les Élus du Personnel ont décidé à la majorité des présents de confier cette étude-expertise à l'Institut Énergie et Développement (IED). L'étude portera sur l'ensemble des points suivants:

1. Analyse de la nécessité de maintenir, renouveler et développer, au niveau régional comme au niveau national et européen, un parc de production
thermique à flammes, complémentaire du nucléaire, de l'hydraulique et des autres énergies renouvelables, pour satisfaire à l'avenir les besoins et la
sécurité du réseau interconnecté.

2. Analyse des atouts techniques, économiques, sociaux, politiques et environnementaux du site de Loire sur Rhône pour accueillir de nouveaux
moyens de production thermique à flammes répondant à ces besoins, les tranches actuelles arrivant en fin de vie.

3. Analyse de la faisabilité et de l'intérêt pour EDF et pour les collectivités locales de valoriser le traitement des déchets urbains des communes environnantes dans la production d'électricité sur le site de Loire sur Rhône.

4. Analyse de la faisabilité et de l'intérêt de valoriser le traitement des déchets des industries pétrochimiques du sud de Lyon (notamment coke de
pétrole) dans la production d'électricité sur le site de Loire sur Rhône.

5. Elaboration de proposition(s) de moyen(s) de production thermique à flammes à construire sur le site de Loire sur Rhône compte tenu des
éléments précédents : choix du (ou des) combustible(s), incluant éventuellement des déchets urbains et/ou industriels, choix du (ou des) procédé(s) technologique(s) ( LFC ou autre...) et du (ou des) niveau(x) de puissance à mettre en ouvre...

L'étude abordera l'ensemble des aspects techniques, économiques, sociaux, politiques et environnementaux du (ou des) projet(s) proposé(s), et en
particulier l'impact sur l'emploi local et national et les éventuels partenariats à développer avec les collectivités locales et les industriels de la pétrochimie.

(rhonesudinfo.free.fr -30.09.03)

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Rive de Gier : 300 verriers au chômage ?

Trois cents emplois menacés. Le groupe verrier italien Bormioli-Rocco a décidé de fermer son usine de verrerie de table de Rive de Gier (42). Trois cents emplois sont menacés. C’est la plus grosse entreprise privée de la ville. On comprend l’émoi dans cette vallée du Gier déjà durement touchée par les "dégraissages" d’emplois et les fermetures d’entreprises ses derniers mois : Marrel, Durpoix et Fond, Lustucru, Selforge, VMC à Givors et GIAT à St Chamond. Aussi une opération "ville morte", le 11 décembre avec une manifestation de 700 personnes, a-t-elle marquée la solidarité de la population avec la lutte des salariés. Déjà le 27 novembre, une importante manifestation s’était déroulée à Fidenza en Italie. Trois cars de Ripagériens s’étaient déplacés pour l’occasion, accueillis par la gendarmerie italienne. L’un des P.D.G. M. Boni a dû accepter de rencontrer les représentants syndicaux mais il a déclenché la colère lorsqu’il a déclaré que "cette unité n’avait plus aucun avenir dans le groupe Bormioli".

L’appel aux banques. Le groupe Bormioli Rocco et Figlio basé en Italie à Fidenza a annoncé son intention de fermer cette unité en mars 2004. Celle-ci avait été rachetée à DANONE en 1996. Comme plusieurs autres unités avaient été acquises, pendant la décennie 90, auprès du groupe Saint-Gobain qui s’en débarrassait, car certaines d’entre elles affichaient des pertes notables. Toutes ces acquisitions ont été effectuées sans bourse déliée, réalisées par de simples prises de participations. En 2000 le groupe Bormioli, quasiment au bord de la faillite, dû faire appel aux banques et institutions financières. Les banques françaises se sont engagées notamment au vu de la situation saine de la verrerie de Rive de Gier et de La Chapelle Saint Mesmin (45). Rocco Bormioli, le dernier descendant de la famille, a été écarté de la gestion et un "restructurateur" - un nommé Aiello rendu célèbre par une vigoureuse restructuration opérée dans un grand groupe italien - a été imposé par les banques. Deux cents emplois ont été supprimés à Masnières (59) et dans quelques verreries italiennes. Une usine allemande a été cédée. L’objectif était d’arriver à l’équilibre financier sur 2001/2002.

Mais la situation devient difficile, la crise s’aggrave. ARC, le concurrent direct du groupe, perd 20 % de son chiffre d’affaires sur 2002. Les exportations vers le Moyen-Orient sont touchées par la guerre en Irak, et l’euro augmente de 20 % vis à vis du dollar. Aussi réagit-il en supprimant 600 emplois sur 12.000, par des mesures d’âge, et en implantant de nouvelles unités de production en Chine, en Iran et au Koweit. En outre il rachète des grossistes européens qui assuraient la diffusion de 40 % des productions de Bormioli. Situation aggravante, la Verrerie du Gier et celle de La Chapelle Saint Mesmin travaillent à 70-80 % pour l’exportation.

Le groupe Bormioli tente un développement à l’étranger mais il a besoin d’argent pour cela. Cent millions d’euros lui sont prêtés, par les banques italiennes. Mais la rentabilité du groupe est insuffisante : 0,2 % en 2002, alors que les prêteurs exigent 10 à 15 % ! Le groupe, pour répondre décide de casser l’emploi afin d’améliorer rapidement la rentabilité. Il décide de fermer Rive de Gier et de transférer sa production dans d’autres unités du groupe. Alors que cette unité connaît une gestion équilibrée depuis trois ans et qu’elle possède une forte trésorerie. C’est d’ailleurs l’existence de ce volant de trésorerie excédentaire qui permit d’obtenir les avances bancaires au groupe. Maintenant que le citron est pressé, on le jette !

Sur les cessions il convient d’être clair. De nombreuses entreprises italiennes rachètent des entreprises françaises en difficultés, récupèrent les marques - pour Rive de Gier et La Chapelle se sont VERECO et DURALEX qui les intéressent - s’emparent des trésoreries et des réseaux commerciaux, puis dans un deuxième temps rapatrient en Italie les fabrications intéressantes. De la sauvegarde de l’emploi elles n’ont que faire.

L’action se développe et obtient des résultats. La direction se montre incapable de fournir les documents comptables réclamés par l’expert désigné par le comité d’entreprise, dans le cadre de la procédure engagée pour la fermeture. Un "accord de méthode" est actuellement en négociation. De premiers résultats sont enregistrés. L’activité de production serait maintenue jusqu’en juillet 2004. Compte tenu des congés payés du mois d’août, les lettres de licenciements ne partiraient qu’en septembre. Ce qui accorde six mois de délai supplémentaire pour trouver des solutions. Les salariés recherchent ces solutions auprès d’un repreneur éventuel et - situation nouvelle qu’il n’avait pas envisagé au départ - Bormioli s’est engagé à impliquer ses services dans cette recherche. Au delà, les solutions de reclassement dans d’autres entreprises semblent bien maigres dans un bassin d’emploi qui compte 20 % de chômeurs, comme à Rive de Gier.

(rhonesudinfo.free.fr -15.12.03)

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CCMX AU DESSUS DES LOIS ? LA CGT EXIGE LE RESPECT DES DROITS.

Il a fallu batailler ferme pour que vienne en discussion au CE du 18 septembre l’arrêt de l’activité du Cat Transport MORY à Ampuis. C’est un service complet qui disparaît sans qu’il n’ait été inscrit, ni discuté, dans le plan de restructuration du groupe engagé. Vingt six personnes sont concernées dans le groupe. La direction fait tout pour que ce soit un non événement économique et social et à cette fin emploie des intervenants externes chargés de la besogne.

Pourtant l’inspectrice du travail interroge la direction sur l’événement. Et note dans un courrier en date du 9 octobre que cette question n’a été abordée qu’en "question diverses" à la demande des représentants du personnel... Aucune proposition écrite n’aurait été faite à ces mêmes salariés... (Ce que des salariés confirment d’ailleurs par écrit). Les mutations proposées au sein de l’établissement d’Ampuis entraîneraient, de fait, une perte conséquente de rémunération... Les salariés refusant pourraient bénéficier des dispositions du P.S.E. sans que pour autant vous reconnaissiez le caractère économique de leur licenciement ?" Parions que la direction attendra d’avoir totalement liquidé les emplois concernés avant de répondre à l’inspectrice... qu’il n’y a pas de problème, il s’agit de démissions !

Pourtant, c’est une activité qui s’arrête et donc il s’agit bien d’un licenciement économique collectif. Tous les moyens sont mis en œuvre pour que les départs soient individuels... et volontaires ! On refuse même (et pour cause) aux salariés de se faire assister par un représentant du personnel : "Si le manager n’est pas d’accord vous n’avez pas à y assister", selon J. De Chaunac répondant à la C.G.T. au CE du 18 septembre. Mais on verra ci-dessous la méthode.

C’est une véritable offensive psychologique, minutieusement organisée, que doivent affronter les salariés concernés. Coups de téléphone au poste de travail, ou sur le portable des intéressés, proposition de rappel téléphonique qui ne vient pas, messages sur la boite Internet, rendez-vous et discussions orageuses, menaces à l’appui : "si vous n’acceptez pas nos propositions pour votre démission vous serez licenciés, comme démissionnaire, sans les droits rattachés à un licenciement économique, sans indemnité, sans droit ouvert aux ASSEDIC". Week-end familiaux d’attente et d’angoisse à l’appui. Le directeur des ressources "humaines" n’hésite pas à intervenir lui-même lorsque certaines "négociations" deviennent difficiles, lorsque le salarié ne veut pas apposer sa signature au bas du protocole de transaction qu’on veut lui imposer.

La C.G.T. est d’autant plus en droit et en devoir de dénoncer ces procédures de harcèlement qu’elle se base sur des fait avérés, connus de ses militants. Car certaines des communications téléphoniques dont nous faisons état se sont déroulées en leur présence. De plus, elle possède copie des documents objets de certaines de ces "transactions" honteuses.

Par lettre "remise en main propre" - signée du directeur des ressources humaines - le jour même de la signature du protocole d’accord transactionnel, est bouclée toute la procédure sensée respecter les délais et formes légaux des procédures de licenciements. Tous remis le même jour à l’intéressé. Ainsi on informe l’intéressé qu’il est convoqué à un entretien préalable... prévu deux semaines plus tôt ! Suprême délicatesse, qu’il peut se faire assister par une personne de son choix appartenant à l’entreprise, comme le prévoit la loi. Le même jour (celui de la signature de la transaction) est remis à l’intéressé la lettre de licenciement consécutive à l’entretien qui a eu lieu - en principe - deux semaines plus tôt et auquel il vient d’être convoqué. Evidement tous les écrits sont fictifs et antidatés, sans oublier de noter sur certains documents qu’ils ont été adressés en recommandé avec accusé de réception (ce que la direction serait bien en peine de prouver). Sauf bien sûr le protocole de transaction lui-même daté à l’instant de la signature. Voilà comment à CCMX on traite les "ressources humaines". Comment sont détournés le code du travail et les lois.

Car ce n’est pas seulement avec le code du travail que la direction de CCMX est en délicatesse. Les formules contenues dans le protocole transactionnel ne manquent pas de culpabiliser les salariés et les mettre - eux - en difficulté avec les services fiscaux et ceux de l’URSSAF, soulignant par là même que ce genre de transaction est loin de la légalité. Ce qui ne l’empêche pas de tenter de se couvrir elle-même. Notamment en exigeant la confidentialité et de faire accepter sans réserve les articles 2044 et suivants du Code Civil.

Mais cette direction n’a pas tous les droits. Loin s’en faut. Au moins deux raisons juridiques à cela.

- Avec le Code Civil, l’article 2046, premier alinéa, précise : "La transaction n’empêche pas la poursuite du ministère public." Ce qui est loin de dispenser la direction de ses propres responsabilités. Et l’article 2053 précise : "Néanmoins une transaction peut être rescindée (cassée, annulée) lorsqu’il y a erreur... Elle peut l’être dans tous les cas où il y a dol ou violence." Ce qui est précisément le cas lorsque l’on constate par quelles violences verbales et pressions psychologiques ces signatures sont finalement extorquées.

- Avec la loi de modernisation sociale qui a fait entré la notion de harcèlement moral dans le Code du travail le 17 janvier 2002. Notion définie dans des termes identiques à la fois par le Code du travail (art. L. 122-49) et par le Code pénal (art. 222-33-2) : "harceler autrui par des agissements répétés ayant pour objet ou pour effet une dégradation des conditions de travail susceptible de porter atteinte à ses droits et à sa dignité, d’altérer sa santé physique ou mentale ou de compromettre son avenir professionnel."

NON ! La direction de CCMX, même sous la pression lancinante des fonds de pension pour atteindre la rentabilité maximale, n’a pas tous les droits. La C.G.T. appelle les salariés à ne pas se laisser faire. Elle se place résolument à leurs côtés pour les aider à résister. Pour organiser les actions, y compris devant les juridictions compétentes.

Le syndicat C.G.T., Ampuis le 21 oct. 2003

(rhonesudinfo.free.fr -22.11.03)

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CCMX : confirmation d’une décadence programmée, mais une autre stratégie de développement est possible.

L’analyse économique présentée au comité central d’entreprise de CCMX de septembre ne surprend que ceux qui n’ont jamais voulu regarder la réalité en face. La conjoncture, appelée à la rescousse comme explication des difficultés, est la bienvenue. Mais c’est un peu court. Reprenons.

Effectivement, la croissance se dégrade dans notre pays, comme dans le monde, et nous entrons dans la récession avec les 0,5 % prévus en 2003.

Effectivement on assiste à un ralentissement des investissements des entreprises - à l’image de la politique poursuivie, en cette matière, par l’entreprise CCMX même. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, généralisés !

La liquidation des emplois, la précarisation de ceux qui demeurent employés, la contraction des salaires... conduisent à la baisse de la consommation, à la frilosité des investisseurs. La boucle est bouclée.

Mais dans ce paysage morose qu’elle fut l’attitude de CCMX après la prise de son contrôle par les fonds de pension à la recherche de rentabilité accrue et de croissance forte ?

Le rapport de l’expert du CCE le pointe lui-même :

- "Experts-PME subit une conjoncture difficile, l’impact du PSE (plan de sauvegarde de l’emploi) ainsi que le démarrage lent d’eWS.

- "SIRH est victime des effets conjugués d’une conjoncture dégradée... d’une vacance de management, de l’arrivée tardive du portail RH Place...

- "Entreprise pâtit de l’arrêt des ventes de CCMX Business ainsi que du vieillissement des gammes Finance et Entreprises."

Si la stratégie de (non) développement de la direction et des actionnaires n’est pas en cause après tout cela, de quoi parle-t-on ? La conjoncture morose lui sert de cache-sexe. Car tout le reste, dégradation des taux de marge, résultat d’exploitation négatif "malgré la réduction des coûts... qui n’est pas suffisante" (salariés, suivez mon regard, ce n’est pas fini !), le résultat net fortement dégradé "par les coûts de restructuration", est la conséquence de ces choix stratégiques que nous avons (seuls) dénoncés et combattus en leur temps.

La restructuration n’est ni équitable pour les salariés, ni pour le devenir de l’entreprise. Que deviendront les 22 postes, soi-disant "sauvés", dans la tourmente dont on nous annonce la suite ? Confirmation d’ailleurs apportée par le constat que le Plan de Sauvegarde de l’Emploi accentue la baisse constante de l’effectif en CDI. Un plan qui ne sauvegarde pas l’emploi, contrairement à son appellation dérisoire. Depuis 1999, l’effectif baisse régulièrement. En 2002 l’effectif a baissé de 76 CDI, le nombre de CDD a été divisés par 4, celui des intérimaires divisé par deux. Pour compenser, le travail est soustraité voyant sa valeur rejetée à l’extérieur, celle-ci passant de 1,3 M€ à 1,7 M€, d’une année sur l’autre.

Outre l’emploi et les salaires, c’est le budget de formation professionnelle qui pâtit de cette politique suicidaire. Son budget baisse de 40 % en deux ans. Pourtant les faiblesses structurelle de l’entreprise devraient conduire aux choix exactement inverses.

A part les dizaines et dizaines de salariés qui disparaissent de l’effectif on affirme encore que le financement de la restructuration est principalement assuré par les investisseurs. Ce qui n’empêche pas la société, en difficulté, de continuer de financer le fonctionnement de la holding 1.098 k€ en 99/00, 1.896 k€ en 02/03, 1.646 k€ en 03/04 selon les prévisions.

Et l’on va nous faire pleurer sur les contraintes de remboursement qui pèsent sur la holding ? Après avoir fait le choix, en 1999, de l’entrée des fonds de pension dans le capital, à la recherche de rentabilité maxi, on nous présente la note. Logique. Les montants annoncés sont édifiants : sur cinq ans, il faut rembourser 3,9 M€ de capitaux, plus 4, M€ représentant les intérêts sur l’ensemble de la dette, soit 8,6 M€ par an à sortir de la rentabilité de notre travail. En conséquence, le nettoyage (technique) du bilan conduit à constater que CCMX n’est plus que le squelette d’elle-même. Ses capitaux propres ont fondu comme neige au soleil, passant de 20,7 M€ en 2002 à 2,69 M€ en 2003. Quelle déchéance !

Il faut en finir avec cette politique financière suicidaire. L’actionnariat doit remettre la main à la poche. Réinvestir les fonds considérables dont il s’est gavé jusqu’à présent. Investir dans la formation des salariés, réembaucher du personnel qualifié. Réinvestir dans la recherche, rénover les produits vieillissant, lancer de nouveaux produits. Redonner à CCMX la force de frappe nécessaire pour se positionner comme une acteur leader sur les marchés et produits qu’il connaît et maîtrise.

Ampuis, le 13 oct. 2003, le syndicat C.G.T. de C.C.M.X.

(rhonesudinfo.free.fr -22.11.03

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YOPLAIT-Vienne, casse de l’emploi sur fonds de pensions.

Après avoir annoncé la suppression de 315 emplois sur 1.393 - dans le cadre d’un "plan d’adaptation" au comité central d’entreprise réunit le 3 septembre, la direction de Yoplait s’est vu opposer un "constat de carence" par l’inspection du travail. Motif : "toutes les mesures sociales n’ont pas été prises en compte".

Yoplait, filiale du groupe Sodiaal, premier groupe coopératif laitier français, détenu à 50 % depuis janvier 2002 par PAI, est le n° 2 mondial du secteur des yaourts et produits frais. Il a réalisé en 2002 un chiffre d’affaires de 900 millions d’euros en France et 2 milliards d’euros dans le monde. PAI, fonds d’investissement de la banque BNP Paribas qui a réalisé 5 opérations de reprise d’entreprises en France en 2002, il se situe au troisième rang des intervenants sur le marché des LBO avec une mise de 640 millions d’euros. Il faut dégager du profit pour rémunérer de tels capitaux, l’emploi va payer !

Selon les responsables syndicaux C.G.T., l’entreprise, n’est pas en difficulté, elle regagne actuellement des parts de marché. Yoplait ne cesse d’améliorer ses performances. Avec 143.000 tonnes de production annuelle, soit une hausse de 4 % par rapport à l’année précédente, le site de Vienne constitue le premier site français de Yoplait. Des travaux sont engagés pour accroître la production. Dans les budgets prévisionnels il n’y a pas de diminution des tonnages à produire, bien au contraire. L’objectif est d’engranger de nouveaux gains de productivité : augmenter les volumes de production en réduisant les effectifs. Entre fin 2001, où l’entreprise employait à Vienne 500 personnes, et la mi-octobre 2003 où la direction prévoit 308 personnes, c’est la suppression de 40 % de l’effectif qui est programmée.

Là encore, les raisonnements boursiers sont à l’œuvre. Le but de la manœuvre est clairement exprimée par le représentant syndical : Paribas, le nouvel actionnaire, entend avec les 315 emplois supprimés en France, non seulement équilibrer les comptes de l’entreprise mais vise à réaliser une opération financière juteuse. Comme ce fut déjà le cas avec Amora, Maille ou Panzani-Lustucru, et réaliser une très grosse plus value à la revente.

(rhonesudinfo.free.fr -23.09.03)

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DANONE : rachète les eaux du Golan

On se souvient des profits colossaux réalisés par le groupe DANONE lors de la vente de sa participation dans BSN aux fonds de pensions anglo-saxons. Le dossier de la verrerie de Givors - accessible sur ce site - montre que l’opération a conduit à la fermeture de l’entreprise et à la suppression des 345 emplois. Des opérations semblables ont été menées avec les usines de production des biscuits LU, avec la suppression de 819 emplois à Calais et Evry.

L’argent ainsi récupéré est rapidement recyclé dans de nouvelles acquisitions. C’est ainsi que le groupe Danone vient de racheter au groupe israëlien Mey Eden, distributeur des eaux minérales du plateau du Golan, 20 % de ses participations. C’est sur le territoire syrien occupé par Israël depuis 1967, et dont l’occupation est toujours considérée comme illégale au regard du droit international, qu’intervient cette prise de contrôle. Les eaux du Golan seront distribuées en Europe par Danone. L’objectif visé est de prendre le contrôle total de cette distribution d’ici à 2008.

Alors que la Syrie demande avec insistance la reprise des négociations pour la restitution du Golan, certains patrons français n’hésitent pas à participer activement au pillage par Israël des ressources en eau des territoires occupés.

(rhonesudinfo.free.fr -12.09.03)

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Ce qui doit remplacer la verrerie de Givors.

Lors de la conférence de presse qui s’est tenue en mairie de Givors, le maire de la ville, la direction de BSN-Glasspack, le représentant d’Epora et les aménageurs du groupe Cottet-Dumoulin-Shonfeld ont présenté le profil des nouvelles activités qui devraient être implantées sur le site de la verrerie, qui a cessé de produire le 15 janvier dernier.

Epora (Etablissement public foncier de l’ouest Rhône-Alpes) acquéreur du site se charge de la déconstruction et prépare la rétrocession aux aménageurs des terrains dépollués ou des bâtiments. Pour cela Epora bénéficie de fonds publics européens, d’Etat, régionaux et départementaux.

Le directeur de VMC s’est plu à acter le démarrage prochain des travaux pour l’implantation de MG-fil sur les terrains des anciens jardins ouvriers des verriers. L’entreprise devrait emménager dès le premier trimestre 2004 avec 65 salariés et embaucher sur place pour atteindre une centaine d’emplois. Il a confirmé l’acquisition imminente du site de la verrerie de 8 ha par l’établissement public Epora.

Du type d’aménagement de la zone d’activité à naître et des ratios couramment admis les aménageurs considèrent que 500 emplois devraient y être créés. Il s’agit en fait de remplacer des emplois de mono-industrie par une diversité d’emplois issus d’une diversité d’activités économiques : industrie, services techniques, tertiaire supérieur et commerces, de petites et moyennes entreprises, voire de sièges sociaux de groupes souhaitant se décentraliser en province. Cette prévision s’appuie sur les atouts géographiques de la ville. Les voies de communications autoroutières mais aussi ferrées avec un TER qui la place à 15 mn de Lyon, toutes les 20 mn. La vallée du Gier constitue le futur axe de développement de l’agglomération lyonnaise en direction de Saint-Etienne. La réserve foncière de la ville offre d’importantes possibilités pour un développement ultérieur. Son potentiel humain aussi considérable compte au nombre de ses atouts.

Les aménageurs sont des opérateurs privés qui gèrent déjà 15 sites industriels dans la région Rhône-Alpes. Ils ont formulé l’objectif de réaliser la jonction, par ce territoire, entre le centre ville et la zone commerciale du Gier. Ils prévoient l’implantation de cinq ou six restaurants à thème de grande taille, en bordure du Gier transformée en promenade ; douze à vingt activités de service de taille moyenne, des entreprises industrielles moyennes - d’aucuns parlent de plasturgie et de mécanique ; création d’une zone artisanale mixte pour des activités de services répondant à des besoins exprimés dans un rayon de 40 km, correspondant d’ailleurs à la zone de chalandise de Givors-deux-Vallées ; un site de bureaux et tertiaire de bonne qualité ; quelques organismes publics régionaux nouveaux. La maison Souchon devrait être restaurée pour conserver la mémoire de ce lieu. 2004 devrait voir s’implanter de premières industries dans des bâtiments existants après restauration.

(rhonesudinfo.free.fr -10.09.03)

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VERRERIE DE GIVORS : REINDUSTRIALISATION AVEC 630 EMPLOIS

Après le reclassement du personnel, les syndicats C.G.T. et C.F.D.T. de V.M.C. se félicitent du projet de réindustrialisation du site de la verrerie de Givors. Lors de la présentation du projet par la direction de BSN, EPORA (Etablissement public foncier de l’ouest Rhône-Alpes), porteur du projet, la SNC Cottet-Dumoulin-Shonfeld, le maire de Givors et le comité de soutien à la lutte des verriers, les syndicats ont lu la déclaration commune suivante.

Les responsables syndicaux C.G.T. et C.F.D.T. - constitués en intersyndicale dès les premiers jours de la lutte pour la défense de l’emploi à la verrerie de Givors - se réjouissent de l’annonce faite aujourd’hui de la création prochaine de 630 emplois sur le site même de VMC et celui des jardins ouvriers.

C’est le point d’orgue des engagements pris à l’issue des négociations entre nos organisations syndicales et la direction du groupe BSN, après sa décision de fermeture de la verrerie de Givors. Après les reclassements du personnel, il s’agit là du respect des engagements inclus dans le plan de sauvegarde de l’emploi issu du comité central d’entreprise du 15 mars 2002, article 5.6, et des termes de la convention conclue avec M. le Préfet, dans le cadre des obligations issues de la loi de modernisation sociale adoptée le 17 janvier 2002, et spécifiquement de son article 118.II.

Même si nous n’avons pas pu obtenir le maintien de la verrerie et sa modernisation - comme nos propositions montraient qu’il était possible de le réaliser à moindre coût que la liquidation - nous considérons avoir rempli notre mission : reclasser le personnel et imposer la création de nouveaux emplois sur le site.

Cette issue, relativement satisfaisante, n’était pas donnée au départ, le 9 avril 2001. Alors que les délégués du Comité d’entreprise étaient réunis à Mâcon pour l’annonce de la fermeture de la verrerie, l’information était diffusée dans les ateliers à Givors. Dans quel but ? Nul n’oublie, ce jour-là aussi les patrouilles de C.R.S. dans la ville. Dans quels buts encore ? Les salariés, leurs représentants syndicaux malgré leur colère ont fait preuve d’un extrême sang froid. Il doit être salué. La verrerie est une industrie à feu continu et l’arrêt inopiné des fours conduit à leur perte, à leur destruction immédiate, à l’arrêt de la production. Etait-ce le scénario programmé ? Il est évident que si les verriers étaient tombés dans ce piège le "plan social" se serait traité à minima. Les reclassements auraient été rendus beaucoup plus difficiles. Aujourd’hui on ne parlerait pas de création de nouvelles entreprises sur le site. D’autres grandes luttes menées avant la nôtre, ici et ailleurs, montrent hélas ce qui en est résulté. Notons aussi que nous avons dû engager - et gagner - trois procédures judiciaires pour faire respecter nos droits.

Nous nous réjouissons des résultats de cette lutte. Même si nous n’avons pas pu sauver la verrerie. A 95 % la situation du personnel a été réglée. Un tiers est reclassé dans les autres unités du groupe, en tout cas tous ceux qui l’ont souhaité. Un tiers s’est reclassé dans d’autres entreprises. Enfin, un tiers a bénéficié de mesures d’âge : les plus de 55 ans bien sûr, mais aussi 39 salariés âgés de 53 et 54 ans bénéficient d’une solution temporaire, en attendant leur 55e année. L’engagement de réindustrialisation du site semble tenu bien au delà des engagements de départ, chiffrés alors à 200 emplois. Evidemment, tout n’est pas rose pour tous et certains reclassements sont douloureux : pertes de salaires, déplacements, déménagements, problèmes familiaux, précarité, intérim... laissent un goût d’amertume.

Cette soirée nous offre l’occasion de tirer les leçons de cette lutte.

1 - De bout en bout cette lutte est restée unitaire. L’intersyndicale C.G.T. - C.F.D.T. l’a maîtrisée de façon ouverte et transparente. Ce qui a permis de rassembler bien au delà des syndiqués, bien au delà des ouvriers et employés. Nous devons noter la solidarité d’une partie importante de l’encadrement qui se retrouvait davantage dans les propositions techniques et économiques de notre projet de modernisation de la verrerie que dans les justification financières de la fermeture.

Notre stratégie de lutte basée sur la poursuite de la production, en même temps que nous poursuivions les négociations, la mobilisation des salariés et la population, n’a pas toujours été comprise par ceux qui ont des difficultés à appréhender les réalités de la production du verre. Mais elle nous a donné une force que nous n’aurions pas eue en arrêtant les fours. Cette apparente contradiction, cette forme d’action particulière, nous permet d’afficher le résultat d’aujourd’hui.

2 - La fermeture de la verrerie était le résultat d’un choix purement financier. Nous l’avons dit. Avec une rentabilité de 15 %, un outil moderne récemment reconstruit, la seule unité du groupe à fabriquer des petits pots, avec un savoir-faire reconnu et un indice élevé de qualité, rien ne justifiait la fermeture. Seule la vente de BSN par DANONE aux fonds de pensions anglo-saxons imposait une réduction drastique de la masse salariale, la fermeture de l’unité de Givors et la liquidation de 317 emplois, pour payer l’énorme dette engendrée.

3 - Nous avons opposé à ce choix financier un projet économique et technique à coût beaucoup plus performant. Nos propositions alternatives coûtaient deux fois moins chères que le plan dit "social". En un Week-end d’octobre 2001 elles ont recueilli l’appui de 15.566 personnes lors du référendum d’initiative sociale. A Carrefour Givors, qui nous avait ouvert sa galerie marchande, les gens faisaient la queue pour voter. Cela a renforcé la cohésion des salariés et rapproché les forces solidaires. La presse économique qui a parlé de "cas d’école", lors de la présentation de nos propositions alternatives, ne s’y est pas trompée. A ce propos nous ferons une mention particulière pour la presse écrite et audiovisuelle qui a largement popularisé nos propositions, nos initiatives. Ceci nous a aidé grandement à rassembler sur nos objectifs.

4 - Ce résultat n’eut pas été possible sans un large soutien des organisations syndicales locales et des élus politiques. L’action du maire de Givors, Martial Passi, qui a présidé le comité de soutien et les maires des communes environnantes qui l’ont rejoint. Les députés André Gerin et Gabriel Moncharmont, les sénateurs Guy Fischer et Gilbert Chabroud qui ont facilité nos interventions jusque dans les assemblées et les ministères.

5 - A l’heure du bilan, il serait injuste de ne pas reconnaître l’implication forte de MM. Arrambourg et Lonjarret pour que la signature de BSN-VMC soit honorée jusqu’au bout. Saluons aussi la maîtrise de M. Mattern, directeur du site, qui a su maintenir l’organisation et la production dans cette difficile période. De même on doit à la cellule BPI les résultats que l’on reconnaît pour le premier de nos objectifs, les reclassements ; à BSN Initiatives les résultats à venir pour le second objectif, la réindustrialisation. Ils ont su conserver le contact avec les représentants syndicaux pour la solution de nombreux problèmes individuels, car la qualité des reclassements réside dans cette relation sociale prolongée au delà de la fermeture de la verrerie.

Pour conclure, nous devons notre succès à un énorme soutien populaire qui ne s’est pas démenti et qui a imposé le respect des engagements jusqu’au bout. Nous souhaitons aujourd’hui que s’ouvrent rapidement les entreprises dont l’implantation est prévue et que des centaines de Givordins quittent enfin l’ANPE et les ASSEDIC pour ces nouveaux emplois.

Syndicats C.G.T. et C.F.D.T. de la verrerie de Givors, 10 septembre 2003

(rhonesudinfo.free.fr -10.09.03)

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EDF-LOIRE : André GERIN INTERVIENT

André GERIN, député communiste du Rhône est intervenu auprès de Monsieur Pierre-Yves MADIGNIER, Directeur Régional à la Délégation régionale EDF de Rhône-Alpes, mettant en parallèle l’incroyable décision de fermeture de la centrale thermique de Loire/Rhône et la grave crise due à la canicule. Il attire également son attention sur le projet alternatif présenté par la C.G.T. de l’EDF.

"Monsieur le Directeur Régional,

Je souhaite attirer votre attention sur le projet de fermeture de la centrale thermique de Loire-sur-Rhône dans le Rhône et les annonces, par la direction d'EDF, de délestage de certaines zones géographiques pendant la période de forte canicule du mois d'août.

En effet, les aléas climatiques ont démontré la faiblesse de production d'électricité sur le territoire national. Une conjonction d'éléments : la reprise d'activité économique après le 15 août et une consommation domestique d'énergie importante avec le fonctionnement des climatiseurs, ont créé de fortes inquiétudes et des annonces de délestage.

La décision de fermeture est néfaste pour la croissance économique et le développement de la région de la vallée du Gier, St Etienne et le Forez.

Face à cette situation et pour le court terme, la centrale thermique de Loire-sur-Rhône doit faire l'objet d'un projet de modernisation.

Le syndicat C.G.T. de l'énergie a travaillé sur des propositions d'une centrale à "charbon propre" incluant l'incinération de déchets ménagers et industriels.

Cette étude est sérieuse, c'est pourquoi j'interviens auprès de vous afin que vous preniez en compte ce projet de développement nécessaire à la région.

Recevez, monsieur le directeur régional, l'expression de mes salutations les meilleures."

André GERIN

(rhonesudinfo.free.fr -01.09.03)

DANONE débouté sur la toile.

La Cour d’appel de Paris a débouté la Compagnie Gervais Danone (CGD) de son procès contre les animateurs des sites jeboycottedanone, Olivier Malnuit et l’association Libre-pensée Réseau Voltaire, auxquels la CGD reprochait une contrefaçon du logo Danone. Cet arrêt infirme le jugement rendu en première instance le 4 juillet 2001, qui avait condamné les animateurs à payer chacun 9.150 euros de dommages-intérêts à la CGD et à supporter le coût de publication de cette condamnation dans trois journaux. La Cour d’appel a observé qu’il ne pouvait pas y avoir de contrefaçon puisque le but n’était pas de concurrencer l’activité de la CGD mais de mener une campagne politique ou polémique.

(rhonesudinfo.free.fr -03.05.03)

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CCMX : J2L 187, CFDT 0.

Codé le message. Certainement. Mais pas pour tous. Les salariés de CCMX, l’entreprise spécialisée dans le logiciel de gestion implantée à Ampuis, ont bien compris à la réception du tract du syndicat majoritaire. Le PdG, J2L - comme d’autres se sont fait appeler J3M, voire J6M - a gagné la liquidation des 187 emplois qu’il visait dans la négociation de l’accord de méthode préalable au plan de dégraissage des effectifs. La CFDT n’en a sauvé aucun. C’est elle qui l’avoue par ce message codé.

La CGT avait refusé de participer à cette comédie. Elle avait appelé à l’action contre la restructuration proposée. Il convenait de ne se faire aucune illusion sur les bonnes intentions d’une direction aux ordres des fonds de pension et autres fonds d’investissement. L’objectif était limpide : le projet visait à réaliser dix millions d’euros d’économies sur la masse salariale pour obtenir dix millions de résultats supplémentaires pour les actionnaires. La direction elle-même l’annonçait dans son projet.

CCMX avait été cédée en 1999 par le CDR-Crédit Lyonnais aux fonds de pension APAX Partners. Les collaborateurs du ministre des finances Dominique Stauss-Khan - du gouvernement de Lionel Jospin - avaient alors assuré à une délégation CGT, accompagnée de Guy Ficher sénateur communiste, que les repreneurs avaient un véritable projet industriel sérieux et qu’il n’était pas question d’abandonner une entreprise stratégique pour les entreprises françaises, ni le savoir-faire de son personnel. On voit aujourd’hui quelle était la valeur des promesses et engagements en matière de cession des actifs du Crédit Lyonnais aux fonds de pension. La "défense stratégique" des intérêts des PME françaises n’avait pas plus de poids que les emplois qualifiés face aux intérêts des actionnaires des fonds de pension. Les "licenciements boursiers", contre lesquels le gouvernement de la gauche pluriel a refusé de s’élever, constituent la rançon de cette politique dite "de gauche".

(rhonesudinfo.free.fr -10.05.03)

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Vers la casse de la centrale EDF de Loire/Rhône ?

(rhonesudinfo.free.fr -21.3.03)

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Pas de centrale thermique froide à Loire-sur-Rhône.

"La centrale thermique de Loire-sur-Rhône existe depuis 1965, étant au cours de cette décennie une des plus puissante d’Europe avec ses 1000 MW de capacités de production.

"Aujourd’hui, sous prétexte économique, les directions souhaitent arrêter la production d’électricité de cinq sites en France, et fermer définitivement la Thermique, comme la nomment les Loirards, qui depuis bientôt quarante années fait partie du paysage local.

"Avec une seule unité en service de 250 MW, Loire1 offre du travail aux entreprises locales avec pour certaines des contrats annualisés.

"Le choix des directions d’EDF est de supprimer du parc français de production, les centrales anciennes, mais toujours en activité dont Loire, et ceci dans un délai extrêmement court.

"Comme pour les années précédentes l’appel sur le réseau en ce début d’année 2003 et avec les conditions climatiques que nous avons connues, nous avons prouvé que notre unité de production est toujours en capacité de soutenir la demande résultant de la consommation croissante d’électricité.

"Sans risques majeurs et sans avaries sérieuses, notre usine de Loire peut fonctionner et maintenir nos emplois sur le site, les emplois des prestataires locaux, et créer sans doute d’autres embauches si la centrale est revalorisée, entretenue et fait l’objet de projets concrets en place des trois tranches en sommeil.

"Nous demandons aux élus locaux et nationaux de faire repousser les décisions nationales qui pourraient accabler le tissu industriel local déjà bien affaibli.

"Très bien desservie entre Rhône et voie ferrée, la centrale est toujours en état de produire. Ceci jusqu’en 2008, date à laquelle les normes européennes de rejet seront revues à la baisse. Ce qui nécessitera d’ici là un investissement conséquent. Malgré son âge, la centrale vient d’obtenir la certification ISO 14001, ce qui prouve la volonté du personnel de la faire fonctionner en respectant l’environnement.

"Loire-sur-Rhône produit et peut produire, et ce n’est pas de trop sur le réseau électrique. Nous en avons la preuve avec la faiblesse de distribution dans la vallée du Gier avec les innombrables micro-coupures répétées dans la région Forez-Velay.

"Le site de Loire-sur-Rhône offre des opportunités d’approvisionnement non négligeables.

"Par la fermeture de Loire dans les mois à venir, par la fermeture d’autres sites de production en France, c’est voir disparaître l’espoir d’emplois locaux, de l’essor du tissu local et du parc thermique à flamme de notre pays.

"Le réseau ne doit pas être l’enjeu de spéculations privées telles que nous les observons au Royaume-Uni ou aux USA qui conduisent à des coupures électriques extrêmement graves.

"EDF-GDF appartient à la nation, donc à vous tous."

Déclaration intersyndicale CGT et CFDT de la centrale EDF de Loire.

(rhonesudinfo.free.fr -06.02.2003)

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"Nous vous devons plus que la lumière"

- "Oui, la clarté dans le débat national nécessaire sur la politique énergétique dont la France a besoin pour le XXIème siècle. Dans lequel la centrale de Loire-sur-Rhône a toute sa place." répondait en 1997 le syndicat CGT de la centrale.

Téléchargeable ici-même. (word 133 k)
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CCMX : La direction satisfaite !

Dès la signature acquise de "l’accord de méthode", signé par la seule CFDT, la direction a affiché sa satisfaction. "J’ai le plaisir..." dit le patron dans un message Internet adressé au personnel. Evidemment. Il faut rappeler que la déléguée syndicale CGT n’a même pas été conviée à la séance de signature. Entre-soi on est bien mieux.

Au delà de toute polémique qui ne nous passionne pas du tout lorsqu’il s’agit de l’emploi de 240 salariés, et peut-être de l’avenir de CCMX, nous comprenons tout à fait que le PDG affiche sa satisfaction.

"L’accord de méthode" constitue un accord sur le fond du dossier et les salariés du bénéfice de la Loi de modernisation sociale, et notamment à la désignation d’un médiateur social, telle qu’elle le prévoit. Par contre la direction se réserve le droit de proposer et d’imposer son "médiateur ad hoc". Sur quels autres critères autres que ceux prévus par la loi le désignera-t-on ? Mystère. La définition donnée dans l’accord en est des plus ténébreuses. Il est envisagé de bien l’encadrer et d’éviter tout dérapage dans sa désignation, et sa mission. Pour donner le change, on envisage de définir "la mission étendue de l’expert" - alors qu’elle est nettement définie par la loi, dans le cadre du Livre IV, et que justement cette mission a été entravée. La direction entend bien passer cette étape obligée avec ce "projet d’accord de méthode". Et d’étendre "la mission de l’expert uniquement à l’analyse du projet de PSE (plan de sauvegarde de l’emploi). Ouf, elle a passé l’étape de l’analyse économique sans dégâts ! L’extension de la mission de l’expert est bien circonscrite à l’aménagement de la liquidation des emplois et des unités. Et non aux causes fondamentales de la situation, comme le notait l’expert. Dans son rapport sur les comptes prévisionnels 2002/2003 p.4, il précisait justement : "...la restauration de l’équilibre à court terme est une nécessité pour les fonds d’investissement soucieux de valoriser leur actif. Hors ces considérations, le plan pourrait être d’ampleur moindre."

Ainsi donc, avec "l’accord de méthode", la direction ne se verra pas discuter le nombre de licenciements, mais la meilleure façon de les exécuter. Les représentants de la CFDT sont ainsi associés aux objectifs de restructuration en douceur prévus par la direction. En dehors des textes issus de la loi de modernisation sociale. Non signataires de cet accord les représentants de la CGT ne seront pas associés aux procédures de liquidations de l’emploi et de la "commission de suivi".

Cette convention accorde un blanc-seing total quant à son application dans le cadre "des projets gouvernementaux actuels". C’est dire que non seulement on prive les salariés de CCMX des droits inclus dans la loi, qui les protègent encore, mais ceux-ci sont d’emblée soumis aux attaques en règle du droit du travail actuellement mijotées par le nouveau gouvernement de droite.

La CGT a une autre conception de la défense des intérêts des salariés. Elle ne saurait se priver de faire juge le personnel de l’évolution des choses. Et même exclue des conciliabules elle rendra public, chaque fois qu’elle le jugera nécessaire, son point de vue et défendra le personnel victime d’une stratégie financière suicidaire.

Syndicat CGT - CCMX

(rhonesudinfo.free.fr -08.02.2003)

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Les voeux de DANONE et BSN aux Givordins

La verrerie VMC de Givors a connu sa dernière coulée de verre au petit matin du 15 janvier 2003, comme on abat les condamnés. Notre dessinateur Jo Millon nous a confié ses impressions.

(rhonesudinfo.free.fr -15.1.03)

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CCMX, à Ampuis, sous la férule d’APAX Partners, fonds de pension.

"Depuis la cession de CCMX par le CDR (Consortium de Réalisation des actifs du Crédit Lyonnais) par le gouvernement Jospin, les actionnaires APAX Partners [fonds de pension anglo-saxons] (68%), EURAZEO [filiale de capital investissement de la banque Lazard] (29%) et les faire-valoir du management (3%), fond la loi chez le leader français des logiciels de gestion. Après avoir séché la trésorerie de l’entreprise, cédé un certain nombre d’activités du groupe, ils s’attaquent maintenant au groupe lui-même. On en est au dépeçage. Le comité central d’entreprise est saisi d’un plan de restructuration destiné à déboucher sur la liquidation du quart des effectifs du groupe. Le syndicat CFDT est majoritaire, la CGT écartée des négociation. Elle réagit et s’adresse au secrétaire du CCE.

 

"L’avancement de la négociation sur le Livre IV du projet de restructuration initié par la direction, et la forme qu’elle prend, nous conduisent à intervenir publiquement dans ce débat qui ne peut rester confiné dans les salons d’un hôtel parisien. C’est de l’avenir du quart du personnel de l’entreprise, et de l’entreprise elle-même dont il s’agit.

"Nous ne reviendrons pas sur le fond de ce dossier, sinon en rappelant que nous nous situons dans la logique financière initiée par la cession de CCMX aux Fonds de pension anglo-saxons APAX partners, EURAZEO et à quelques managers pour l’efficacité. Vous savez très bien quels objectifs ceux-ci poursuivent : la rentabilité à outrance en liquidant l’emploi. Le rapport de l’expert commissionné par le CCE le montre avec suffisamment de clarté.

"Le temps presse. Le calendrier décidé par la direction est clair et sans ambiguïté. Après la présentation du rapport de l’expert le 7 janvier, la réponse de la direction interviendra le 4 février prochain. Nous serons au terme de la procédure dite du Livre IV et s’ouvrira automatiquement - quelque soit l’avis du CCE, qui n’est que consultatif - le Livre III. La direction présentera alors son plan dit de "sauvegarde de l’emploi". Le quart des effectifs doit disparaître et la négociation se déroulera à la marge. En êtes-vous conscient ?

"Les négociations qui se déroulent en coulisse depuis plusieurs semaines - entre la direction et le syndicat majoritaire que vous représentez - autour d’un "accord de méthode", et dont le rapport de l’expert se fait partiellement l’écho, ne vise qu’à faciliter l’opération et à priver les salariés de leurs droits élémentaires.

"Cet accord vise à contourner les apports de la loi de modernisation sociale du 17 janvier 2002, en attendant leur abrogation par le nouveau gouvernement (projet de loi Fillon). La direction souhaite ainsi contourner, par un accord d’entreprise :

- l’article 99, distinguant les négociations du Livre IV (volet économique) du Livre III (volet social) du Code du travail ;

- les articles 97 et 98 qui font obligation à l’employeur de fournir une étude d’impact social et territorial pour toutes les unités du groupe touchées, puisque plus de 100 salariés sont concernés ;

- l’article 101 permettant au CCE de disposer d’un droit d’opposition se traduisant par la saisine d’un médiateur qui suspend la procédure. Le respect des droits inclus dans cet article est d’autant plus précieux que l’expert n’a pas été en mesure d’accomplir pleinement sa mission, comme il le dit lui-même dans son rapport, car il n’a disposé ni de temps, ni des informations qu’aurait dû lui fournir la direction.

- l’article 106, précisant les modalités de recours au médiateur, souligne toute la responsabilité d’initiative du CCE, donc de son secrétaire ;

- l’article 109, supprime le critère de "qualité professionnelle" pour ne laisser agir que les critères sociaux, pour déterminer l’ordre des licenciements, ce qui sera préjudiciable à beaucoup de salariés de CCMX demain ;

- l’article 116 donne des possibilités supplémentaires d’intervention à l’inspection du travail, qu’il est de votre devoir de saisir.

"Monsieur le secrétaire du CCE, vous représentez les intérêt du personnel, nous vous demandons d’agir dans le sens de ses intérêts vitaux : la défense de ses emplois, la pérennité de l’entreprise. Cela passe par la défense de ses droits inscrits dans le Code du travail. Pour notre part nous allons informer largement autour de ces questions vitales, à l’intérieur et à l’extérieur de l’entreprise. Des centaines de familles sont concernées, directement et indirectement, sous-traitants et clients.

"Nous souhaitons, à cette occasion, vous rappeler quelle est notre position de fond sur ce dossier brûlant.

 

LA LOGIQUE FINANCIÈRE DE LIQUIDATION EST EN OEUVRE.

"Tout d’abord, nous remarquons que le document de synthèse du 31 décembre, discuté à la réunion du CCE du 7 janvier n’avait pas été préalablement remis aux représentants de la CGT. Nos militants et élus n’ont pas été en mesure de l’étudier pour cette réunion. Nous le relevons comme un délit d’entrave au fonctionnement régulier de l’instance.

"Nous observons que la logique dénoncée par la CGT lors de la cession de CCMX par le CDR (consortium de réalisation du Crédit Lyonnais) aux fonds de pension APAX partners se poursuit inexorablement. Nous n’avons pas un mot à retirer de toutes nos déclarations faites depuis lors. Le 30 octobre 1997 nous parlions des "prédateurs anglo-saxons friands des dépouilles du crédit lyonnais". N’est-ce pas la réalité d’aujourd’hui ? Nous poursuivions, en montrant que la lutte contre la mainmise des fonds de pension sur l’entreprise correspondait à la "défense des intérêts du personnel, de ses emplois, mais aussi aux intérêts des clients et de la Nation, car c’est de l’avenir de l’industrie française du logiciel de gestion dont il est question au travers de l’existence du numéro un français".

"En fait de projet industriel, les actionnaires APAX Partners [fonds de pension anglo-saxons] (68%), EURAZEO [filiale de capital investissement de la banque Lazard] (29%) et les faire-valoir du management (3%), n’avaient pour seul objectif que de tirer le jack-pot de l’opération acquisition de CCMX. Par la cession d’activités, dans un premier temps, puis la réduction drastique des effectifs (108 ETP sur la dernière année), et maintenant un plan de suppression de plus d’un quart du personnel. Pas d’illusion sur le devenir de l’emploi de ceux à qui on envisage de proposer une mutation, comme le dit l’expert : "on peut se demander ce qu’adviendrait des postes de personnes parmi les 42 qui...". Le rapport de Sécafi le souligne d’ailleurs "le plan de licenciement en cours prend donc la suite d’un mouvement déjà très avancé", et "les économies les plus structurelles résultent de la baisse de l’effectif", p.3 de la synthèse.
"La restructuration obéit d’abord à une logique financière : 10 ME sur le dos du personnel, de façon à dégager 10 ME de résultat ! Le plan va même au-delà de ce qui est nécessaire pour restaurer l’équilibre... "le niveau de résultat est celui nécessaire à l’équilibre de la holding et à la rémunération du capital. De plus, la restauration de l’équilibre à court terme est une nécessité pour les fonds d’investissement soucieux de valoriser leurs actifs. Hors ces considérations, le plan pourrait être d’ampleur moindre", rapport sur les comptes prévisionnels2002/2003, p.4. N’est-ce pas clair ? Souligner que les difficultés de la branche Entreprise "sont autant structurelles que conjoncturelles" (synthèse p.6) c’est confirmer - pour le structurel - que les choix de la direction ont fortement mis en cause l’efficacité de l’entreprise (choix de stratégies de marchés-produits, commerciales, personnel avec sa précarisation et un turn-over extrêmement préjudiciable à l’efficacité des équipes et à la qualité du service rendu à la clientèle).

"Les nouveaux choix sont exclusivement favorables à la finance, et ne peuvent que conduire prochainement - compte-tenu de la conjoncture - à la disparition de l’entreprise.

"Cette synthèse du 31.12.02 confirme complètement - avec force détails - l'analyse que nous avions faite. Cependant, ce document, bien qu'il mette en évidence - à de multiples reprises - les responsabilités de la direction dans la situation présente, il charge un peu trop la barque sur le management, sans trop définir d'ailleurs son niveau... Alors que, pensons-nous, la responsabilité de la situation présente relève pleinement du niveau stratégique, c’est à dire de la direction générale. Il faut rappeler aussi les exigences congénitales (du fait des engagements financiers contractés à l’origine) des actionnaires qui conduisent inéluctablement à des choix à court terme. "Quelle est d'ailleurs la position de l'actionnaire : une revente à court terme une fois la restructuration réalisée ?..", note l’expert p. 62, en est une référence. On remarque encore que l’expert exprime (p.61) les plus expresses réserves sur l'accord de méthode, que la CGT avait refusé : car il "...tire un trait sur ce qui reste de la loi de modernisation sociale !", ce qui est aussi notre point de vue. On voit bien où le bât blesse. Et pourquoi on avait "oublié" de nous remettre le document.

"Et maintenant ?

"1 - Les actionnaires et la direction doivent annoncer la couleur : quels sont leur véritables objectifs ? Poursuivre la liquidation de l’entreprise par petits morceaux (cf. Centre Serveur et Mory, derniers en date), jusqu’à sa disparition et tenter d’en dégager, dans les meilleurs délais, le maximum de profit ? Ou rebondir avec un véritable projet industriel et une véritable stratégie commerciale dynamique de repositionnement fort sur le marché ? De la réponse à ces questions vitales dépend l’attitude du personnel, quel que soit son rang dans l’entreprise. Ou on croit en l’avenir, ou on n’y croit pas. Ce n’est pas la même chose ! De la réponse à ces choix fondamentaux dépendent l’attitude de la direction sur les questions suivantes.

"2 - L’expert note à de multiples reprises dans son rapport du 31 décembre 02 "nous n’avons pas eu le temps d’examiner sous les angles opérationnels cet aspect de la restructuration..." et en tire pour conséquence : "pas de proposition alternative en l’état actuel de notre réflexion". Il convient de créer les conditions de temps et d’accessibilité à l’information pour que l’expert puisse achever son travail dans le cadre du Livre IV, et en conséquence en repousser l’échéance de clôture.

"3 - Dans de nombreux domaines, essentiels pour l’avenir de l’entreprise, l’expert fait des observations qui nous paraissent très pertinentes et des propositions permettant de redresser rapidement la barre dans les couples produits/clients, y compris dans le mix. Mais le temps presse, chacun le ressent bien. Il faut que rapidement, là encore, la direction annonce si elle souhaite s’engager dans ce redressement, ou pas.

"4 - Le personnel ne doit entretenir aucune illusion sur la volonté des actionnaires et de leur direction associée. Ceux-ci ont investit pour bénéficier de l’effet de levier du LBO (leverage buy out) et tirer leur épingle du jeu, dès que possible. Avec le plus gros pactole possible. Après s’être gavés de la trésorerie de l’entreprise, ils l’a dépèce. Seule l’action unie, combative peut les faire reculer et faire renaître une véritable ambition industrielle et commerciale pour CCMX. Le Livre IV (l’examen de la situation économique de l’entreprise qui justifie le plan de réduction d’effectif, objet du Livre III) est un passage obligé, et la direction (comme les actionnaires) s’en moque éperdument. La seule chose qui les dérangent c’est que cette étape mette en lumière leurs véritables desseins et que les propositions de l’expert et des salariés montrent que d’autres choix que la liquidation sont possibles. Que cette autre stratégie est capable de redresser l’entreprise, sauvegarder l’industrie française du logiciel de gestion, préserver et développer l’emploi. C’est pourquoi nous sommes attachés à ces nouveaux droits et que nous condamnons le menaces qui les visent. Cette lutte dans le cadre des propositions alternatives, formulées par l’expert, ne saurait être négligée.

"Nous appelons les salariés à faire monter leurs exigences dans le cadre de cette discussion et s’opposer aux tentatives de liquidation de CCMX et de nos emplois. Nous vous demandons de participer à ce combat, comme vous en ont donné mandat les salariés. Vous êtes élus par ceux qui sont menacés dans leur emploi. Vous avez le pouvoir d’agir, le code du travail vous le donne, agissez."

Ampuis, le 23 janvier 03, le syndicat CGT.

(rhonesudinfo.free.fr -24.1.03)

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"LA VERRERIE COULÉE ! NE BAISSONS PAS LES BRAS", déclare le pcf.

Le jour-même où la verrerie de Givors a effectué sa dernière coulée, la section de Givors du Parti communiste français a diffusé sur le marché de la ville et dans les boites à lettres la déclaration suivante :

"254 années après sa création, en 1749, la verrerie de Givors cesse sa production de petits pots. Elle supprime 350 emplois sur le bassin givordin. Avec les sous-traitants, ce sont 40 % des emplois industriels de la ville qui disparaissent pour certains, ou sont très gravement menacés pour d’autres. Les sous-traitants devront, dans la mesure du possible, retrouver de nouveaux marchés pour ne pas disparaître à leur tour.

"Ce n’est pas la fatalité. C’est le résultat d’une décision purement financière qui découle de la stratégie de mondialisation du groupe DANONE. Le groupe de Franck Riboud a cédé sa branche verre d’emballage aux fonds de pension anglo-saxons de CVC Capital Partners, qui siègent dans le paradis fiscal du Luxembourg. Pour rembourser leurs énormes dettes auprès de 32 banques européennes - dont les plus grandes banques françaises - il faut réduire de façon drastique et rapide la masse salariale. La rentabilité du groupe à hauteur de 15 % s’avère totalement insuffisante. Ils ont fermé une usine en Allemagne et celle de Givors. Mais ne s’arrêteront pas là. Ce n’est pas suffisant. Lors de l’annonce de la fermeture de Givors ils avaient plus d’ambition encore. Les services administratifs et commerciaux de VMC ainsi que d’autres unités du groupe étaient menacées. Trois procédures engagées et gagnées par les syndicats ont imposé un recul sur ces prétentions. Mais les luttes syndicales et judiciaires - même soutenues par toute une population, comme à Givors - sont insuffisantes pour mettre à la raison les tenants du capital financier.

"La volonté politique a manqué à cette lutte. Le montage financier était douteux, la commission des opérations de bourse, la direction du trésor, le ministre des finances pouvaient le mettre en cause en 1999. Les dirigeants du groupe pouvaient être poursuivis... Mais le gouvernement de la gauche plurielle n’a pas levé le petit doigt, malgré toutes les interventions des députés et sénateurs communistes et socialistes. Le pouvoir a refusé d’entendre la France du travail et préféré la voie du social-libéralisme. On n’a pas voulu toucher aux pouvoirs des détenteurs du capital. Les salariés de BSN ne sont pas les seules victimes de cette politique. C’est pas milliers que sont jetés à la rue les salariés victimes de restructurations industrielles et de privatisations honteuses. C’est cette politique d’abandon des engagements qui a été condamnée le 21 avril.

"La capacité de lutte demeure intacte. Les salariés, les militants communistes, les élus et la population givordine se sont mobilisés pour soutenir l’action des verriers. Souvenons-nous du référendum sur les propositions alternatives qui a rassemblé 15.570 votes, en trois jours. L’intersyndicale forte de ce soutien a pu obtenir d’appréciables avancées pour le reclassement des salariés et des engagements pour la création de 200 emplois sur le bassin. Mais l’arrivée en force de la droite revancharde au pouvoir - y compris dans notre circonscription avec G. FENECH - ne facilite pas le combat pour la défense de l’emploi stable et convenablement rémunéré, ni des acquis sociaux. Les annonces de RAFFARIN qui visent les budgets des écoles et de la santé, pour satisfaire les marchands de canon le démontrent assez.

"Ne baissons pas les bras. les communistes vous appellent à agir dans l’union la plus large pour la défense de vos intérêts quotidiens, dans les entreprises, les quartiers, les villages. Les militants sont à vos côtés."

Givors, le 12 janvier 2003, parti communiste français.

(rhonesudinfo.free.fr -15.1.03)

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Les vœux de l’intersyndicale CGT-CFDT de VMC

Lors de la présentation des vœux du maire de Givors à la population givordine, le 10 janvier, les syndicats CGT et CFDT de la verrerie condamnée à la fermeture par le groupe BSN-Glasspack, le groupe Danone et les fonds de pension CVC Capital Partners, ont présenté leurs vœux aux givordins.

"La verrerie de Givors, née en 1749, connaîtra sa dernière coulée mercredi prochain, 254 années plus tard. C’est aussi un long combat syndical unitaire pour la défense de l’emploi, appuyé par toute une population et ses élus, qui s’achève.

"Nous n’avons pas pu imposer la poursuite, la modernisation et le développement de l’entreprise. Ce qui était tout à fait possible, comme nous l’avons montré. Les choix retenus par les acquéreurs du groupe BSN, conduisant à la fermeture de Givors, se sont imposés.

"Notre lutte n’a cependant pas été vaine. Dans le cadre de la négociation, dite du Livre III du code du travail, et trois procédures que nous avons gagnées devant les tribunaux, nous avons obtenu des améliorations pour les salariés. Soit par des reclassements internes, dans les autres unités du groupe ; soit par des reclassements externes dans des entreprises du bassin ; soit encore par des mesures d’âge, à partir de 53 ans ; solutions individuelles auxquelles a travaillé et continue de travailler le cabinet BPI.

"Les mêmes négociations, appuyées par l’action, ont permis que soient pris des engagements par la direction dans le cadre d’une convention signée avec le préfet du Rhône dans laquelle le groupe BSN s’est engagé à reconstituer 200 emplois sur le bassin givordin. BSN-Initiatives travaille actuellement à conduire à bien l’implantation des entreprises nouvelles sur le site, dans les meilleurs délais. Nous souhaitons que ces engagements soient réalisés et que les résultats aillent bien au-delà des prévisions. Givors en a bien besoin.

"Pour notre part, nous continuerons d’être présents dans le comité de suivi qui poursuit son travail de reclassement des 317 salariés de VMC. Une vingtaine de cas individuels restent à résoudre. Nous poursuivons la tâche.

"Nos vœux pour 2003 ? Que pas un seul des salariés de VMC ne reste sur le pavé ; que pas un seul n’ait à pointer aux Assedic. Que l’emploi s’améliore à Givors."

(rhonesudinfo.free.fr -10.01.03)

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LES ÉLECTIONS PRUD’HOMALES MARQUÉES PAR L’ABSTENTION.

Comme pour l’ensemble de la consultation, les élections prud’homales ont été marquée par l’abstention dans la circonscription du tribunal des prud’hommes de Givors. Sur les quatre cantons, Condrieu, Givors, Mornant, St Symphorien sur Coise, le taux de participation a été de 31,08 % des inscrits. Dans la section activités diverses 27,4 %, dans l’industrie 37,6 %, dans le commerce 26,78 %, dans l’encadrement 37,64 %. Géographiquement, on voit bien que c’est dans les secteurs les moins dense de l’électorat que la participation est la plus faible : canton de Condrieu 24,24 %, celui de Givors 30,34 %, celui de Mornant 15,18 %, celui de St Symphorien sur Coise 23,08 %.

La représentativité des syndicats est la suivante : FO 14,88 %, avec deux sièges ; CGC 6,17 %, avec un siège ; CGT 37,59 %, avec sept sièges ; CFTC 8,98 %, n’a aucun siège ; CFDT 27,88 %, avec 6 sièges ; UNSA 4,17 %, n’a pas de siège ; CAT 0,33 %, sans siège.

La répartition des sièges reste identique à celle des précédentes élections de 1997. Malgré un net progrès de la CGT qui gagne cinq points (37,59 % contre 32,88 % en 1997.

(rhonesudinfo.free.fr -13.12.02)

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Avant le père Noël, RAFFARIN ET L’UMP PRÉSENTENT LEURS VŒUX.

La privatisation d’Air France est annoncée. La révision de la loi de modernisation sociale, en vue de l’expurger de tous les nouveaux droits acquis par les travailleurs pour s’opposer aux licenciements boursiers, est engagée. L’abrogation de la loi Hue instituant le contrôle de l’utilisation des fonds publics par les entreprises est en bonne voie.

Le patronat dicte aujourd’hui ses volontés et est particulièrement choyé par la "France d’en-haut". C’est la "France d’en-bas" qui va payer ! L’argent des contribuables est largement octroyé - en toute opacité - aux entreprises. L’exemple de la Lorraine où des entreprises étrangères se retirent gaillardement après avoir empoché des millions de subventions publiques, pour créer les centaines d’emplois qu’elles laissent aujourd’hui sur le carreau, devrait inciter à plus de retenue.

L’assouplissement des 35 heures obtenu par les patrons, après la flexibilité des emplois, leur accorde la totale ! La liquidation des emplois jeunes, en rajoute une louche... Maintenant, se profile l’attaque en règle contre la sécurité sociale, la santé publique, les retraites.

Ce sont les meilleurs vœux de la majorité UMP et de son serviteur M. Raffarin. Deux délégations de la CGT, actifs puis retraités, sont allées frapper à la permanence de M. Fenech, le député UMP de la 11ème circonscription, pour lui dire qu’ils étaient toujours là et que çà n’allait peut être pas se passer comme cela. Affaire à suivre.

(rhonesudinfo.free.fr -19.12.02)

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Mes Voeux les plus sincères...

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André CHASSAIGNE, député du Puy de Dôme, rencontre les verriers.

A l’initiative de la section de Givors du Parti communiste, André Chassaigne, député du Puy de Dôme, accompagné de André Gerin député du Rhône, a rencontré l’intersyndicale et les salariés de la verrerie de Givors qui vont être prochainement mutés dans l’unité de production BSN de Puy-Guillaume. Cette usine est implantée dans la circonscription électorale de André Chassaigne. Le député communiste est venu s’enquérir de la situation des salariés de VMC qui vont devoir emménager dans sa région et s’est déclaré prêt à les aider dans leurs différentes démarches.

Concernant les reclassements, 245 solutions sont actuellement trouvées. Dans le groupe, 68 salariés seront reclassés. Dans des entreprises extérieures, 47 salariés ont trouvé une solution. Les mesures d’âge concerneront 120 salariés. Pour les créations d’emplois sur le bassin de Givors, le maire Martial Passi, annonce qu’une entreprise comptant 100 emplois s’implantera à l’emplacement des jardins ouvriers, d’ici à la fin 2003. Six à huit entreprises sont intéressées pour s’implanter sur le site même de la verrerie. Mais aujourd’hui on n’en sait pas davantage.

Le soir, un débat était organisé par la section communiste, dans les locaux du conservatoire de Givors. Les deux députés avaient été rejoints par Alain Morin, rédacteur en chef d’Économie et politique, pour présenter le projet communiste de Sécurité d’emploi-formation permettant d’établir par de nouvelles lois une continuité de droits sécurisant les revenus, les activités, les formations, les trajectoires professionnelles et de vie des salariés.

Ce débat était placé sous le signe de la lutte contre la précarité de l’emploi. Laurent Gonon, docteur en gestion qui a beaucoup travaillé sur le dossier économique de la Verrerie, le montage financier de BSN et des fonds de pension, a brossé un rapide tableau de la situation dans le bassin. Le nouveau directeur de l’ANPE de Givors vient en effet d’annoncer 1726 demandeurs d’emplois, immédiatement disponibles (catégorie 1). C’est le chiffre le plus élevé jamais annoncé sur Givors depuis longtemps. Mais il cache une situation plus dégradée encore. Cinq sociétés d’intérim installées à Givors déclarent 570 salariés. Soit près de deux fois l’effectif de la verrerie qui ferme. Sur la décennie 90, selon l’INSEE, les temps partiels ont augmenté de 41 % et les contrats précaires de 26 %. Aujourd’hui, 35 % des salariés de Givors-Grigny sont précaires ou travaillent à temps partiel. La fermeture de la verrerie, après les tissages givordins cet été, c’est 40 % de l’emploi industriel givordin qui disparaît, ou est déstabilisé pour les sous-traitants.

Un bon débat - loin d’être achevé - s’en est suivi. Les communistes ont promis de récidiver.

(rhonesudinfo.free.fr -14.12.02)

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AMPUIS, les fonds de pension attaquent l’emploi à CCMX.

CCMX entreprise spécialisée dans les services informatiques aux entreprises, dont l’unité historique de production (ex-CCMC) est implantée sur les bords du Rhône à Ampuis, verra fondre plus du cinquième de ses effectifs dans les mois qui viennent, sur décision du fonds de pension anglo-saxon APAX Partners.

En 1999, CCMX faisait partie des dépouilles du Crédit Lyonnais déposées en attente d’acquéreur dans le CDR, chargé de réaliser les actifs de la banque en difficulté... Le joyau de l’informatique fut cédé aux fonds de pension américain APAX Partners. La CGT avait, à l’époque dénoncé l’opération et montré le schéma à venir : dégraissage d’effectif, externalisation d’activités, cessions d’actifs, gains de productivité... afin d’accroître la rentabilité, rembourser les dettes de la holding et in fine placer l’entreprise en bourse. Pour ramasser le pactole. Schéma archi-connu. Le gouvernement de la gauche plurielle avait donné son aval à l’opération, en démentant l’argumentation des syndicats.

Aujourd’hui la triste réalité est mise en évidence. Un projet de restructuration est présenté aux élus du personnel et se profile un "plan de sauvegarde de l’emploi"... qui va en liquider 230 sur 1100 ! Les financiers ont faim. C’est un sujet sur lequel nous reviendrons prochainement.

(rhonesudinfo.free.fr - 23.11.02)

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BSN : que deviennent les verriers de VMC ?

La presse du 23 novembre a publié une publicité de la société VMC rappelant qu’elle est propriétaire du terrain situé 24 rue du moulin à Givors et informant qu’elle en récupérera la libre possession au 31 mars prochain. C’est un message adressé aux occupant des jardins ouvriers de l’entreprise. Se prépare-t-on à y implanter une nouvelle entreprise ou réaliser une juteuse opération immobilière. Car à propos de la réindustrialisation du site de la verrerie aucune information précise n’est donnée aux représentants du personnel.

Quelques rares informations distillées dans la presse entretiennent l’espoir. Le numéro d’octobre de "Vivre à Givors" notait : "Sans plus de précision, du côté de la direction de VMC, on laisse entendre que trois ou quatre entreprises sont intéressées. Pour les élus givordins et notamment le premier d’entre eux, le maire, Martial Passi : ‘il n’est pas question de laisser s’implanter n’importe quelle activité’. Allusion aux activités de transport et de logistiques qui occupent de grandes surfaces sans créer beaucoup d’emplois. Le conseil municipal a voté une délibération prévoyant pour la collectivité un droit de regard sur l’installation de nouvelles activités dans le cadre du projet d’aménagement des terrains de VMC et du secteur de la gare."

Au Conseil de la Communauté de communes Rhône-sud qui s’est tenu fin octobre, le président Martial Passi a rappelé qu’ "avec le départ de VMC, on a des contacts journaliers avec des sociétés qui veulent venir..."

Lors de la rencontre qui s’est déroulée début novembre, entre les élus de la communauté de communes et les entrepreneurs locaux groupés dans GGR, une information a été donnée : "BSN aurait sept entreprises porteuses de projets pour réoccuper le site de VMC. Certaines seraient prêtes à acquérir les 8,5 hectares d’un même coup". Sans donner de nom, le président a même pu annoncer l’installation prochaine à Givors d’une entreprise de 100 emplois. Cette entreprise pourrait même y installer son siège social et créer ainsi 200 emplois. (cf. Le Progrès du 10.11.02)

Pour leur part, les salariés de la verrerie et leurs représentants syndicaux continuent de travailler au reclassement des ouvriers de VMC. Reclassement internes au groupe (68 à ce jour) ; externes, c’est à dire dans d’autres entreprises, (44 aujourd’hui). Au 15 novembre 124 solutions étaient identifiées. Au-delà 126 salariés entrent dans le cadre de mesures d’âge 53-54 et plus de 55 ans. Il reste à résoudre les problèmes de reclassement pour 50 personnes, certaines sont actuellement en formation. L’objectif des syndicats, constamment rappelé "zéro verriers au chômage", est toujours dans la ligne de mire. Ils ont même proposé à la direction de faire bénéficier les intérims des places offertes dans les autres unités du groupe qui ne trouvent pas preneur.

Le dernier four produira le dernier petit pot le 15 janvier prochain. Ensuite, pendant plusieurs semaines encore des dizaines de travailleurs démonteront les machines, déblaieront les matières premières accumulées, les stocks entreposés, démonteront les installations... L’histoire de 250 années d’activité verrière à Givors aura vécue.

(rhonesudinfo.free.fr - 24.11.02)

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Le Conseil des prud’hommes en débat aux Vernes...

Jeudi 24 octobre, le Collectif pour Mieux Vivre aux Vernes avait invité, pour sa 17ème rencontre, un Conseiller prud’homme à Givors, Rolland JULLIEN - également habitant du quartier - à venir parler de la juridiction des Prud’hommes. C’était là un sujet d’actualité, puisque les élections aux Conseil des Prud’hommes auront lieu le 11 décembre prochain. L’intérêt du débat avait d’ailleurs attiré de jeunes étudiantes en licence.

Seize millions d’électeurs sont concernés : tous les salariés, qu’ils soient français ou étrangers, chômeurs ou précaires, sont en principe électeurs, s’ils sont inscrits par leurs employeurs. Ils sont aussi éligibles (sauf les étrangers) et sont présentés aux électeurs par les organisations syndicales représentatives. Ils sont répartis en cinq sections : industrie, commerce, agriculture, activités diverses, encadrement. La juridiction est paritaire : moitié représentants salariés, moitié représentants employeurs.

L’élection a lieu tous les cinq ans, la dernière s’est déroulée en 1997. On compte aujoud’hui 1,4 millions d’électeurs de plus qu’en 1997. La France compte 271 Conseils de Prud’hommes, dont celui de Givors. Celui-ci rayonne sur trois cantons : Givors, Mornant, St Symphorien sur Coise. C’est une juridiction spécifiquement française née en 1848. Elle est issue d’une tradition ancestrale puisqu’au Moyen âge, en 1260, on connaît le "Preudome, homme expert et versé dans un métier, qu’on charge de certaines fonctions, comme d’attester en justice." 28.000 juges sont élus (moitié salariés, moitié employeurs). A Givors, on compte quatre juges par section, à parité, soit pour quatre sections 32 juges. La section agriculture n’existe pas à Givors.

C’est une juridiction d’exception issue du "droit du travail et du contrat de travail". C’est une juridiction paritaire, élective, et les présidences - de tribunal et d’audiences - sont alternantes (employeurs-salariés). Elle traite 170.000 affaires par an. C’est une juridiction dont les salariés - qui peuvent y défendre personnellement leur affaire - sont satisfaits. En effet, 86 % des salariés, qui poursuivent jusqu’au bout la procédure qu’ils ont engagée, obtiennent satisfaction.

Beaucoup de questions. Sur la qualité des jugements rendus : 80 % de ceux-ci sont confirmés en appel. La différence entre le Médiateur et les Prud’hommes : le prud’homme rend des jugements, exécutoires, pas le médiateur. Les juges des prud’hommes ne sont pas payés pour cette fonction, mais dédommagés de leurs frais et pertes de salaires. Les juges ne sont pas désignés, mais élus. A partir de listes présentés par les syndicats représentatifs. Les conseillers prud’hommes sont des salariés protégés, comme les élus du personnel dans les entreprises...

Comme à l’accoutumée, un riche débat, qui ne cessait de repartir...

(rhonesudinfo.free.fr - 26.10.02)

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DANONE-LU, un plan "social exemplaire" contesté.

Sous le titre "ces irréductibles qui agacent Danone", le journal "Libération" du 29 octobre révèle que le plan social, qui accompagne la fermeture des quatre usines LU, de Calais, Évry, Château-Thierry, Jussy, n’apparaît pas si exemplaire que cela.

Notre bassin d’emploi givordin, touché par l’une de ces fermetures boursière chère à Danone - la verrerie BSN-VMC - est fortement intéressé par ce qui se passe ailleurs. Car ici, 350 emplois directs sont supprimés et les reclassements peinent à se réaliser, à 75 jours de l’arrêt de la production. Prévue pour le 15 janvier 2003. Quant à la réindustrialisation du site prévue au Livre III à hauteur de 200 emplois, confirmée dans une convention intervenue entre la direction de BSN et le préfet du Rhône, elle présente quelques difficultés à annoncer la couleur.

A Calais la division BSN Initiatives - qui emploie 44 personnes - peine à trouver des entreprises à transférer sur les sites qui doivent fermer. Comme à Givors - ou intervient également BSN Initiatives - on compte sur les PME du coin pour créer les emplois attendus. Jean-René Buisson, le DRH de Danone escompte qu’avec les aides à la création d’emploi qu’il a promis, les petites entreprises saisiront l’aubaine. Il en est de même pour Givors. Mais dans un bassin où quatre entreprises sur cinq comptent moins de dix salariés (65 %, moins de cinq) les possibilités d’embauche sont des plus réduites. D’autant plus que la disparition de BSN et des Tissages Givordins cette année font passer à la trappe, ou mettent gravement en difficulté, 40 % de l’emploi industriel.

(rhonesudinfo.free.fr - 2.11.02)

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Et l’appel à la COB pour DANONE-BSN ?

Dans l’affaire Vivendi Universal, les députés socialistes ont demandé au gouvernement de saisir la Commission des opérations de bourse (COB) et réclamé la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire au sein de la commission des Finances. De leur côté, les élus de l’UMP, tout en étant favorables au renforcement du rôle de la COB ont dit leur opposition à une "ingérence" dans les affaires concernant "les actionnaires et le conseil d’administration" de l’entreprise.

Cette information rappelle aux membres du comité de soutien à VMC une rencontre qui eut lieu au ministère de l’Industrie avec un Conseiller du ministre, membre du cabinet de Laurent Fabius. Au cours de cette rencontre fut montré que l’opération bouclée par Danone pour vendre BSN aux fonds de pension anglo-saxons, avec la participations de 32 banques européennes, dont la banque de France, n’avait pas pu se réaliser sans l’assentiment de la COB, précisément, et de la direction du Trésor, dépendant du ministre des finances. Danone a empoché 3,5 milliards de francs, vidés les caisses des entreprises du groupe, permis la liquidation de la verrerie de Givors et de ses 350 emplois.

Devons-nous penser, avec l’économiste Alain MINC, que "les responsables en charge de la politique économique ne sont désormais détenteurs que du ministère de la parole." (cf. Le Monde, 6 juillet 02).

Ou, plus sûrement, comme l’écrit l’économiste communiste Yves DIMICOLI : "La capitulation sociale-libérale du gouvernement JOSPIN face aux marchés financiers et l’illusion d’une "régulation" censée en corriger les "excès" porte aussi une lourde responsabilité" (cf. l’Humanité, 6 juillet 02)

L’ex-juge Éva JOLY nous sert la conclusion pour cette information commentée. "...En France, les standards moraux, en terme d’éthique, sont assez souples. Il règne, en ce pays, une culture où l’on achète les pardons." (cf. Le Monde, 5 juillet 02). C’est délicieusement dit, par quelqu’un qui s’y connaît.

(rhonesudinfo.free.fr - 10.10.02)

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VMC : réindustrialisation du site, silence radio !

A 90 jours de l’arrêt définitif de la production chez VMC, filiale du groupe BSN à Givors, les questions ne manquent pas de se poser parmi la population du bassin givordin. La direction qui devait annoncer l’implantation imminente de nouvelles entreprises cultive le mutisme. Lors de la signature, avant les vacances, de la convention avec le Préfet, les déclarations n’ont pas manquées. L’engagement était ferme et définitif, et nul ne serait déçu. Deux cents emplois seront créés en lieu et place de la verrerie. Pour l’instant, c’est l’attente. Les reclassements s’opèrent vaille que vaille pour une partie des salariés de VMC dans les autres unités du groupe. Mais sur le site, si beaucoup de monde visite, encore aucune certitude sur le devenir prochain de l’emploi lié à la réindustrialisation.

Le Maire de Givors et son Conseil municipal ont pris cependant de sages précautions. Il n’entendent pas voir s’implanter n’importe quoi sur les sept hectares libérés, proches de la voie ferrée et de l’autoroute. Ils ont voté une délibération prévoyant pour la collectivité un droit de regard sur l’installation de nouvelles activités dans le cadre du projet d’aménagement des terrains prochainement libérés par VMC.

Les précédentes fermetures d’entreprises, Fives-Lille, Berthiez... ont laissé des plaies sociales et humaines derrières elles. Outre les friches industrielles, c’est l’emploi qualifié, rémunéré et stable qui s’en est allé. En fait de réindustrialisation, c’est la précarité qui s’est installée. Quatre "entreprises" givordines vivent du commerce de main d’œuvre. Les sociétés d’intérim "emploient" 560 salariés alors que les entreprises "industrielles" de la communes ne comptent que 960 salariés (y compris les Tissages Givordins qui sont fermés ; VMC qui va fermer ; et les trois entreprises sous-traitantes de VMC, gravement menacées). Autant dire que l’emploi industriel Givordin est réduit à sa plus simple expression : la disparition de la verrerie l’amputera encore de 40 %.

La réalité de l’emploi intérimaire, ce sont des contrats précaires de 20 à 30 heures, quand ce n’est pas moins, renouvelés éventuellement épisodiquement. Dans les entreprises industrielles, comme VMC ou Famer, dans les grands magasins de la zone commerciale, dans les services... Mais ce sont aussi des salaires à temps (très) partiel et à durées (très) déterminées. La fermeture de VMC touchera aussi gravement cette main d’œuvre très précarisée.

(rhonesudinfo.free.fr - 22.10.02)

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Grève chez Condat à Chasse-sur-Rhône

Pendant les vacances, un mouvement de grève a paralysé la production de l’entreprise Condat pendant plusieurs jours. Après avoir atteint les objectifs d’amélioration de la productivité qu’avait fixé la direction, les ouvriers réclamaient le versement de la prime attachée. Mais la direction tergiverse et souhaite moduler le versement de la prime selon divers critères quantifiables et d’autres beaucoup plus aléatoires tels que la "motivation". Le raz le bol du personnel s’est exprimé contre les manœuvres de division, mais aussi contre la volonté de la direction de "pressurer le citron".

Le groupe Condat est en effet pris au piège de ses acquisitions multiples à l’étranger, notamment aux Etats-Unis, qui lui coûtent les yeux de la tête. Ce groupe de 300 salariés risque de payer très cher cette politique d’expansion sans mesure. Le retour sur investissements de sa filiale américaine - qui immobilise cent millions de francs (plus de 15 millions d’Euros) - devait intervenir depuis 1998/99, mais il se fait toujours attendre. Pendant ce temps, la direction réduit les effectifs, rogne les primes, tente d’augmenter la productivité du travail. Çà coince. Ce sont les banques et les prêteurs qui se gravent, l’endettement du groupe s’est accru de 50 millions de francs, en trois ans. C’est au personnel qu’est présentée l’addition.

(rhonesudinfo.free.fr - 15.09.02)

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Verrerie de Givors, où en est-on de la réindustrialisation du site ?

La fermeture de la verrerie se précise. Le four 7, a été arrêté en juillet, le second et dernier sera arrêté le 23 janvier prochain. Période charnière pour les reclassements du personnel. Sur 255 salariés rencontrés par "l’antenne emploi" on note, parmi les solutions individuelles identifiées, 30 reclassements externes et 68 reclassements internes, deux projets d’entreprises, trois reconversions. En outre, 31 mesures d’âge 53/54 ans, 48 mesures d’âge +55 ans. L’accord CATS négocié pour l’ensemble du groupe BSN, intéressant les salariés de plus de 57 ans et demi, devrait libérer des places supplémentaires pour le reclassement des Givordins.

Les responsables d’unités du groupe BSN sont venus présenter leurs sites aux salariés intéressés par une mutation. Ces rencontres permettent de répondre aux questions, de décider éventuellement les intéressés.

Les verriers que Danone-BSN prive de leur emploi passent une période difficile. Les choix sont individuels et engagent l’avenir des familles. Les responsables syndicaux continuent de rencontrer la direction afin de régler les questions posées par les salariés confrontés à la difficile mutation. Tout en rappelant que c’est la direction qui manage les reclassements et non pas l’intersyndicale. A chacun ses responsabilités.

L’autre volet de l’accord intervenu au printemps entre la direction et les représentants du personnel est constitué par un engagement de BSN à recréer 200 emplois sur le site de Givors. Pour ce volet, la convention signée entre le préfet, représentant du gouvernement, et la direction de BSN, cadre les choses. Sur cet aspect il faut bien constater qu’aucune information n’a jusqu’alors été donnée aux représentants des salariés, pas davantage aux élus municipaux, pourtant partie prenante dans la réindustrialisation du site. La direction a annoncé un temps le transfert d’une activité sur le site dès le mois d’octobre. Mais à ce jour aucune nouvelle précise n’a été communiquée.

Les enchères montent dans le bassin, la chasse à la prime est ouverte, notamment avec Saint-Chamond où la restructuration des entreprises de fabrication d’armement, avec GIAT, bénéficient des fonds de reconversion des entreprises de la défense (FRED). Les primes à l’emploi s’empilent : FEDER (fonds structurels européens) ; prime à l’aménagement du territoire ; EPORA, destinés à la réhabilitation des sites industriels. Le contribuable paie et avec ses impôts est organisée la concurrence entre salariés victimes des plans de liquidation d’entreprises. Quand cette gabegie va-t-elle cesser ?

(rhonesudinfo.free.fr - 19.09.02)

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VMC : reclassement et convention BSN-Etat.

Les reclassements de personnels - prévus dans le Livre III issu de la décision de fermeture de la verrerie de Givors par le groupe BSN Glasspack et la lutte syndicale et populaire qui s’en est suivie - commencent à être effectifs.

Les reclassements internes sur les sites de Veauche et Puy-Guillaume, pour une centaine de salariés, commencent à se concrétiser. Sur le site de Reims, à la suite de la conclusion d’un accord CATS pour le départ de personnel âgé en pré-retraite, 70 postes (au lieu de 5 à l’origine) seraient proposés aux salariés givordins. Les salariés explorent ces nouvelles propositions qui pourraient se concrétiser durant l’été.

Concernant les reclassements externes au groupe il convient de noter que les seuls départs prévus pour l’instant sont le résultat de démarches purement individuelles. La cellule de reclassement, animée par BPI, est visiblement insérée dans la contradiction de la direction qui souhaite faire produire le plus de pots possible avant la fermeture (en décembre prochain), car les nouvelles lignes de production de Puy-Guillaume ne seront opérationnelles qu’en mars prochain. Les syndicats demandent instamment que les salariés ne soient pas pénalisés par les contraintes de production, alors que le groupe sacrifie leur entreprise.

Concernant la convention à intervenir entre BSN et le Préfet, une grande réunion s’est tenue en préfecture du Rhône le 19 juin dernier. Outre le préfet de région et le secrétaire général adjoint de la préfecture, étaient représentés la ville de Givors et la communauté de communes Rhône-Sud, les directions de BSN et VMC, le Conseil général, le Conseil régional, les Union départementales CGT et CFDT, les syndicats CGT et CFDT de la verrerie, les Chambres consulaires, la CGPME, le GIL-MEDEF, et l’UPA.

La société VMC du groupe BSN estime possible la création de 200 emplois à Givors et dans les proches communes. A cette fin BSN Initiatives, partenaire spécialisé du groupe dans les réimplantations industrielles, engagera des actions de prospection. Le groupe engagera des moyens financiers et humains à hauteur de 1.213.968 euros (environ 8 MF), comme le prévoit la loi de modernisation sociale. La mise en œuvre de la convention s’étendra sur trois ans. Les financements seront assurés pour les deux prochaines années. Un comité de suivi associant les représentants des salariés et la mairie de Givors sera mis en place.

(rhonesudinfo.free.fr - 26.06.02)

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Un député communiste à Puy-Guillaume (63)

Entre Thiers et Ambert, le militant communiste André Chassaigne vient d’être élu député de la circonscription. Quand on connaît le recul enregistré par la gauche en général et le parti communiste en particulier, en peut considérer qu’il s’agit d’un "événement", comme le titrait le journal "La Montagne". Loin d’être un parachuté, André Chassaigne est au contraire un homme de terrain, né et grandi au pays, où il travaille. Son père était ouvrier chez Michelin. Après la victoire de la droite, cette élection constitue un solide point d’appui pour les luttes des salariés de BSN de l’usine Verdôme à Puy-Guillaume. Comme ceux de Givors ils sont en effet victimes de la politique de recherche du profit maximum, dictée par les fonds de pension anglo-saxons qui ont pris le contrôle du groupe. L’usine de Puy Guillaume a perdu 18 % de ses effectifs lors du dernier plan de recherche de nouvelle productivité. L’annulation par le Tribunal de Grande instance de Lyon l’an dernier n’a pas permis la saignée nouvelle des emplois projetée pour Puy Guillaume. Mais ce n’est sans doute que partie remise. Il y aura bien besoin d’appuis nouveaux, solides, solidaires.

(rhonesudinfo.free.fr - 20.06.02)

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Conventions de conversions et cellules de reclassement : BILAN

La DARES (ministère de l’emploi) a publié dans "1ère Synthèse", en novembre 2001, un bilan sur l’activité des conventions de conversion ou cellules de reclassement. Les grandes restructurations industrielles comme Moulinex, Creusot-Loire, Normed, Chausson, Cellatex, Hoover... sont dans toutes les mémoires. Globalement le taux de retour vers l’emploi ne dépasse pas les 60 %. L’étude de l’efficacité des cellules de reclassement portant sur 10.000 personnes donne un taux de retour à l’emploi de 57,4 %. Pour moitié en CDI, pour un tiers en CDD, l’intérim (en progression) en assure 16,4 %, en 2000.

Le cas Wolberg, filiale de Michelin, qui a fermé son unité à Soissons en juillet 99 est typique des difficultés. En mai 2002, soit près de trois ans après, 350 des 450 salariés restent à reclasser dans une ville de 30.000 habitants. Faute de pouvoir s’en prendre à leurs dirigeants, qui ont laissé les entreprises exsangues financièrement, les salariés se retournent vers l’État et les élus locaux. Dans certains quartiers, l’extrême droite enregistre 38 % des voix, note Le Monde, du 9 mai 02.

Cellatex, filiale de Rhône-Poulenc, a aussi frappé les esprits. En juillet 2000, 153 salariés sont privés de leur emploi. Délaissés, méprisés, en colère, ils déversent 5.000 litres d’acide sulfurique dans un canal de dérivation de la Meuse et menacent de faire sauter 47.000 litres de sulfure de carbone, inflammable, explosif, toxique. M. Aubry et Ch. Pierret, ministres, confient à la SODIE, ex-filiale d’Usinor spécialisée dans les reconversions, le plan de réindustrialisation et de retour à l’emploi. Vingt et un mois après la réindustrialisation est encore dans les tiroirs et neuf reclassements seulement ont été réalisés par la Sodie.

Le gros problème réside dans la gestion préventive des compétences. Après 25 ou 30 ans de maison, pendant lesquels les salariés, ont été confinés dans un univers organisationnel, ne possèdent qu’une employabilité étroite. Ils ont quelquefois été requalifiés à la marge, sur le contrôle, la recherche de la qualité, la maintenance du poste de travail, dans l’univers technologique réduit de leur atelier. L’embauche dans de nouvelles entreprises est conditionnée à une qualification que les salariés issus d’entreprises liquidées ne possèdent pas.

(rhonesudinfo.free.fr - 24.05.02)

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Déstructuration de l’emploi sur le bassin Rhône-Sud.

Le PDG de DANONE, Franck Riboud, a décidé de se séparer de la branche emballage. Il a vendu une partie du capital de BSN à Capital Partners, fonds de pension anglo-saxon, basé dans le paradis fiscal du Luxembourg. Dans l’opération il a empoché 3,5 milliards de francs réinjectés aussitôt dans la spéculation mondiale. Aujourd’hui le nouveaux groupe ferme des usines, en Allemagne et à Givors, supprime des milliers d’emplois dans les bassins concernés. Non seulement il lui faut 15 % de rentabilité - ce qu’il avait déjà avec la verrerie de Givors - mais pour rembourser les dettes il faut plus et plus vite. Pour cela, une seule solution : réduire la masse salariale de façon drastique et rapide...

Avant d’en arriver là tout le bassin d’emploi givordin a été déstabilisé par BSN. Sur les trois dernières années VMC-Givors a signé plus de 6.000 (oui six mille) contrats intérimaires, pour occuper en permanence entre 25 et 50 postes précaires. Pendant le même temps, 841 contrats de travail à durée déterminée pour maintenir un volant d’une demi-douzaine de salariés à contrat précaire. La durée moyenne des contrats n’a pas dépassé 29 heures. Avec cela, on a pu faire de grands discours sur la baisse du chômage à Givors. En réalité, sur la dernière décennie du siècle non seulement le chômage n’a pas baissé sur le bassin d’emploi givordin mais l’emploi y a été complètement déstructuré. Les contrats à temps partiels ont augmenté de 40 % et les contrats intérimaires ou à durée déterminée de 25 %. Aujourd’hui dans le bassin, un salarié sur trois est dans une situation d’insécurité au travail. Ce qui fait qu’en dix ans, le revenu moyen imposable des Givordins a baissé en francs constants.

La verrerie n’est pas seule touchée. A l’ombre de ses cheminées les tissages givordins viennent d’annoncer aussi leur fermeture. Givors n’est pas seule touchée. A Loire, la centrale EDF vit ses derniers temps. Après avoir fermé trois unités, la dernière est en sursis. L’entretien est réduit à minima et les effectifs fondent. A Ampuis, CCMX brillante entreprise d’informatique n’est bientôt plus que l’ombre d’elle-même. Elle aussi fut cédée au fonds de pension américains Apax Partners, par le gouvernement français. C’est la mondialisation...

Mais la "mondialisation" n’est pas si anonyme : des noms, des entreprises et salariés sacrifiés, des banques, des sièges sociaux basés au cœur de l’Europe. Bénéficiant de toute une législation faite par des parlementaires nationaux et européens. Bénéficiant aussi de complaisance, voire de complicité. Le montage financier de DANONE pour la cession de BSN était des plus douteux. Mais cela n’a intéressé ni la commission des opérations de bourse (COB), ni la direction du Trésor, ni le ministre des finances. Pourtant les malversations étaient telles que la Brigade financière pouvait être saisie. Vous parlez de chasse aux délinquants ? Oui, allons-y et commençons par les plus gros. Et la casse industrielle cessera.

(rhonesudinfo.free.fr - 29.05.02)

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DANONE investit en Australie

Danone a acquis 10 % du capital de la société australienne National Foods (produits laitiers). Cette prise de participation permet au groupe Danone d'élargir ses options stratégiques dans le secteur des produits laitiers frais en Australasie".
National Foods, a enregistré un chiffre d'affaires de 580 millions d'euros, en 2001. C’est la plus importante société cotée de produits laitiers en Australie.

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Affronter le problème des retraites.

La question du pouvoir d’achat des retraités et l’avenir du système de retraite doivent être posés sans faux-fuyants.

Le pouvoir d’achat. La situation actuelle appelle une augmentation substantielle des retraites, dont le pouvoir d’achat a reculé de près de 15 % au cours des dix dernières années. Avec une attention particulière pour les plus basses : plus de deux millions de retraités survivent avec moins de 5.000 f. (762 €), voire moins de 4.000 f. (610 €) par mois. C’est insupportable pour un pays riche comme le nôtre. Le minimum devrait être porté au niveau du SMIC.

L’avenir du système de retraite. On en débat depuis des années. L’attachement au système par répartition mis en place à la libération par le ministre communiste Ambroise Croizat est fort. Il a fait la preuve de son efficacité, malgré le chômage de masse. C’est le système de la solidarité entre les générations. Il maintient le lien entre salaire d’activité et revenu de retraite. La baisse du chômage contribuerait au meilleur financement des caisses. Le système par répartition échappe à la spéculation financière, contrairement au système par capitalisation qui est soumis aux aléas de la spéculation et des jeux de la Bourse, voire aux multiples scandales financiers, comme l’affaire Enron aux Etats-Unis vient encore récemment de nous le montrer.

Le système par capitalisation rompt tout lien de solidarité entre générations et pousse à l’individualisme, à l’égoïsme. Il aggrave les inégalités sociales, l’exclusion. Par ses exigences de rentabilité, il joue contre l’emploi et les salaires. L’attitude des fonds de pension dans les entreprises (VMC, CCMX) nous montre la nocivité de cette logique. Ce système n’apporte aucune solution au financement des retraites.

La pérennité de notre système de retraite par répartition peut être assurée par l’élargissement de l’assiette de cotisations à l’ensemble des richesses produites par les entreprises (valeur ajoutée), alors qu’actuellement cette assiette ne repose que sur la masse salariale. Cette solution permettrait de faire cotiser les revenus financiers des entreprises qui en sont exclus aujourd’hui. Les revenus financiers du capital, des montants énormes, ne participent pas jusqu’ici au financement de la protection sociale. C’est une anomalie à laquelle il faut mettre fin pour sortir de la crise économique dans laquelle nous sommes plongés.

(rhonesudinfo.free.fr - 25.05.02)

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Pétition pour les retraites à Givors et Grigny

Deux équipes de retraités CGT de Givors et Grigny se sont adressées à la population, l’une sur le marché de la ville, l’autre devant le centre commercial du Jayon. Elles proposaient la signature d’une pétition lancée par toutes les organisations syndicales nationales de retraités, pour l’augmentation de 200 euros pour tous les retraités et demandaient que le niveau minimum des retraites soit porté au niveau du Smic. Trois cents signatures ont été collectées en deux heures de temps. Et quels échanges, sur un sujet très sensible !

(rhonesudinfo.free.fr - 25.06.02)

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