VMC ARCHIVES

VMC-Givors : pages d'archives. (22.03.03)

EMPLOI

VMC-Givors : demande d’audience au Premier ministre. (12.02.02)
VMC : UNE SITUATION NOUVELLE. (12.02.02)
VMC : rencontre à l’Assemblée Nationale. (05.02.02)
VMC-Givors : le T.G.I. de Lyon se déclare compétent (20.01.02)
BSN Glasspack, première réunion du comité de groupe France.(20.01.02)
MEDEF : priorité au secteur productif ?(20.01.02)
Le maire de Givors réagit à la censure du Conseil constitutionnel(20.01.02)
VMC, le 7 janvier à Reims et au TGI de Lyon (04.01.02)
VMC-Givors, CGT et CFDT invitent PDG et parlementaires le 3 janvier (21.12)
VMC-Givors : CGT-CFDT s’adressent au patron de VMC (21.12)
"SELON LES MAGISTRATS..." (21.12)
Le CCE de VMC ENGAGE DES PROCEDURES (21.12)
LE CONSEIL MUNICIPAL DE GIVORS adopte une motion de soutien aux verriers (22.12)
VMC : déclaration de l’intersyndicale CGT - CFDT au Conseil municipal (22.12)
LU-DANONE, la casse continue avec un coup de force..." et casse des emplois.
VMC-Givors : la direction de BSN commence à bouger.
Propositions alternatives : l’intersyndicale rencontre la direction
Franck RIBOUD renie encore ses engagements
VMC-Givors : déménagement à la "cloche de bois" ? (25.02.02)
Samedi 9 février à 9h30 manifestation de soutien à la verrerie. (05.02.02)

LA VIE

Succès du vide grenier, brocante de la solidarité avec la verrerie
"AUTCALYSE" est née
Personnes âgées au régime sec à Bertholon-Mourier ?
Contournement ouest de Lyon, débat public à l’automne.
Ecoles menacées à Givors et Grigny.

LA CITE

LES VERNES : rencontre avec la maison de la justice (05.02.02)

RACINES

Les Amis du Vieux Montagny en assemblée

EMPLOI

VMC-Givors : demande d’audience au Premier ministre.

Les responsables syndicaux de la verrerie de Givors demandent audience au Premier ministre (11 février 2002).

"Lors de l’un de nos déplacements au Sénat et à l’Assemblée nationale nous vous avons fait transmettre par Monsieur Guy Fischer, vice président du Sénat, les listes d’émargements recueillies lors de notre référendum d’initiative sociale, organisé les 26.27.28 octobre dernier, sur les propositions alternatives pour la modernisation et de développement de la verrerie de Givors que nous opposons au projet de fermeture décidé par le groupe BSN Glasspack et ses actionnaires CVC Capital Partners et DANONE. Nous avions également joint à l’envoi le document des propositions alternatives élaboré. Ce sont 15.570 personnes qui se sont exprimées. Quatre d’entre elles ont introduit un bulletin "Non", dans l’urne. Nos propositions sont massivement approuvées.

"Aujourd’hui, après l’adoption de la loi de modernisation sociale par les Assemblées, nous souhaitons pouvoir vous informer plus directement et plus complètement des causes réelles de la décision de fermeture de notre entreprise. Les nouvelles informations données par la direction sur les chiffres prévisionnels du bilan, à fin 2001, rendent beaucoup plus précaire encore le devenir de ce groupe pris en mains par les fonds de pension anglo-saxons. Le groupe BSN se présente avec des fonds propres négatifs et un endettement colossal de plus de cinq milliards de francs. Une situation dégradée depuis l’exercice précédent, non du fait de résultats d’exploitation, mais la conséquence d’un surendettement inadmissible d’un point de vue déontologique, qui engendre des frais financiers insupportables. La fermeture programmée de notre verrerie et les suppressions d’emplois prévus sont la conséquence directe du montage financier réalisé par le groupe DANONE pour se désengager de l’emballage en 1999. Il s’agit là de licenciements purement boursiers.

"Ces stratégies financières mettent en cause la politique de plein emploi que vous avez initiée avec votre gouvernement. Aussi pensons-nous utile de vous informer directement et concrètement des mécanismes qui conduisent à n’utiliser que la masse salariale comme seule variable d’ajustement.

"Nous souhaitons à ce propos, Monsieur le Premier ministre que vous puissiez nous accorder une audience prochaine avec la participation de MM. André GERIN et Gabriel MONTCHARMONT, députés, M. Guy FISCHER, sénateur et M. Martial PASSI, maire de Givors.

"Vous remerciant par avance de votre compréhension...

André VIZIOLI, délégué CGT

Robert COGNET, délégué CFDT

(rhonesudinfo 11.02.2002)

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VMC : UNE SITUATION NOUVELLE

 

La plainte déposée par le CCE de VMC afin d’obtenir l’annulation du nouveau plan de restructuration du groupe qui prévoit la suppression de 405 emplois et la fermeture de l’usine de Givors devait être plaidée le 7 février 2002 au Tribunal de Grande Instance Lyon.

La veille de l’audience, la direction départementale du travail (DDTEFP) établissait un "constat de carence" considérant que le projet de plan de sauvegarde de l’emploi présenté avec le projet de licenciements économiques est peu précis et insuffisamment adapté au regard des exigences de reclassement des salariés... pas suffisamment pertinent au regard des difficultés particulières de reclassement dans le bassin d’emploi de Givors, ni proportionné aux moyens susceptibles d’être mobilisés par la société VMC notamment au regard des modalités de création d’activités et de développement des emplois dans le secteur.

En outre, dans un courrier parallèlement adressé à la direction de VMC, la DDTEFP demandait que la démarche de révision du projet s’inscrive dans le cadre de la loi du 17 janvier 2002, art. 115 et 118, notamment. Plaçant ainsi le projet de licenciements pour motif économique dans le cadre de la nouvelle loi de modernisation sociale.

Le refus d’intervenir sur les choix de BSN Glasspack

Depuis avril 2001, invariablement, les ministres renvoyaient les élus intervenant sur le dossier VMC aux difficultés du secteur verrier, Christian Pierret pour l’Industrie, la semaine dernière, Laurent Fabius pour le ministère des Finances, cette semaine. Jamais ils n’ont condescendu à examiner de près le montage financier opéré à partir du paradis fiscal du Luxembourg mettant en selle les fonds de pension anglo-saxon dans le massacre de l’emploi et de notre industrie. Danone a puisé dans la caisse, épuisé nos entreprises, et spéculé dans l’alimentaire après avoir vendu l’emballage. Mais on ne touche pas au fric-roi. En censurant l’article 107 de la loi de modernisation le Conseil Constitutionnel a confirmé que c’était intouchable ! Le pouvoir politique renvoyait aux juges la responsabilité de faire la loi. C’était nous enfermer dans un piège qui se serait rapidement refermé sur nous, nous imposant y compris un plan de reclassement au rabais sans possibilité ni délai de négociation. Nous le refusons.

Rentable, VMC doit vivre avec ses emplois.

La transaction réalisée au TGI ne nous satisfait pas car elle exclut le simple examen de nos propositions alternatives, que prévoit pourtant la loi de modernisation sociale. Le livre IV est clos depuis le 28 janvier par le simple avis donné par le CCE, dans les délais imposés par le Code du travail. Ceci souligne une fois de plus l’extrême limite des droits des élus des salariés dans l’entreprise.

Nous continuons de penser qu’il est moins cher de construire que de casser. Le chiffrage des quatre options de la direction le démontre encore. L’option 2, solution intermédiaire en attente de la construction d’un nouveau four à Givors, permettrait de sauvegarder 193 emplois verriers. Mais ils n’en veulent pas, car les créanciers frappent à la porte. Pour cela ils cassent l’emploi.

Dès lors, nous devons agir pour développer un plan social ambitieux et conforme aux besoins et attentes du personnel. Nous devons exiger que VMC s’engage fermement pour reclasser chaque salarié dans des conditions équivalentes. Objectif zéro chômeur, si intervient la fermeture du site. Pour cela BSN-VMC doit assurer concrètement et rapidement une ré-industrialisation sur Givors. Notre lutte unie continue en lien avec la population et les élus givordins.

Les syndicats CGT et CFDT de VMC-Givors, 7 février 2002

(rhonesudinfo 08.02.2002)

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VMC : rencontre à l’Assemblée Nationale.

Jeudi 31 janvier, une délégation de VMC et du comité de soutien à la verrerie conduite par Martial Passi a rencontré le président de la commission de production de l’Assemblée nationale André Lajoinie.

Les propositions alternatives élaborées par les organisations syndicales ont été présentées ainsi que le projet d’implantation qui s’inscrit en totale opposition aux arguments de la direction pour justifier la fermeture du site de Givors.

Après la présentation du montage financier réalisé par DANONE pour se désengager du secteur de l’emballage, le président a souligné qu’effectivement l’exemple de décision concernant VMC Givors illustrait tout à fait la politique des grands groupes qui font de la masse salariale la seule variable d’ajustement pour satisfaire l’appétit des actionnaires et créanciers des fonds de pension anglo-saxons.

André Lajoinie s’est ensuite engagé à intervenir auprès de Matignon pour que les représentants des salariés de la verrerie de Givors puissent être entendus.

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VMC-Givors : le T.G.I. de Lyon se déclare compétent

Sur plainte déposée par le comité central d’entreprise de VMC, le Tribunal de Grande Instance de Lyon se déclare compétent pour examiner sur le fond la demande d’annulation de la procédure de consultation mise en oeuvre par la direction de VMC le 17 décembre dernier.

Siégeant en chambre des urgences, le tribunal ne suspend pas le cours de la procédure car nous sommes actuellement dans la phase d’investigations et de préparation du rapport de l’expert comptable désigné par le comité central d’entreprise. Celui-ci examine actuellement les mesures d’accompagnement proposées par la direction dans le cadre du plan de restructuration présenté le 17 décembre, prévoyant la fermeture de l’usine de Givors et la suppression de 405 emplois.

L’expert comptable présentera son rapport au comité central d’entreprise de VMC qui doit se tenir le 28 janvier prochain à Reims. C’est seulement ensuite, tenant compte du rapport de l’expert, que sera plaidé sur le fond la plainte des représentants du personnel.

Sans préjuger de l’issue de la procédure, il nous paraît intéressant que cette affaire puisse être plaidée dans le département où est envisagée la disparition de l’unité de production de Givors et non à Reims, comme l’aurait souhaité la direction.

Les syndicats CGT et CFDT de la verrerie de Givors, le 18 janvier 2002.

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BSN Glasspack, première réunion du comité de groupe France.

Le comité de groupe de BSN Glasspack s’est réunit pour la première fois le 21 janvier. Les syndicats CGT et CFDT de VMC-Givors ont fait la déclaration suivante :

A l’heure où se réunit pour la première fois le comité de groupe France de BSN Glasspack les syndicats CGT et CFDT de la verrerie VMC de Givors tiennent à faire un certain nombre d’observations :

- Après deux années de demandes syndicales sans succès, ce comité a enfin été constitué suite à la condamnation de la direction pour non respect des procédures de consultation des représentants du personnel, par le Tribunal de Grande Instance de Lyon, sur plainte des CCE de BSN et VMC.

- La direction n’a cependant pas attendu de le consulter pour présenter à nouveau son plan de liquidation de l’usine de Givors et de 405 emplois, sur les deux usines VMC, qui avait été re toqué par la Cour d’Appel de Lyon. On observe d’ailleurs que la direction s’est pourvue en Cour Cassation car ce jugement gêne le patronat par la jurisprudence qu’il ouvre.

- Les organisations syndicales de Givors ont élaboré et présenté un projet alternatif pour la modernisation et le développement de leur usine permettant - avec la construction, dans un premier temps, d’un nouveau four avec quatre lignes de production - de porter la capacité de l’usine de 120 à 150.000 tonnes/an. Ce projet permettrait à l’usine de Givors d’améliorer nettement sa compétitivité sur le marché des pots, en croissance. Son coût - estimé selon les chiffres de la direction - serait inférieur de moitié au coût du plan de liquidation du site et des emplois programmés par BSN. Mais le P.D.G refuse d’en discuter, révélant à sa juste mesure le niveau du dialogue social admis dans l’entreprise.

- Nul n’ignore maintenant, à la suite de nos recherches et publications, que les véritables raisons qui conduisent à la suppression de plus d’un millier d’emplois sur le groupe et à la fermeture du site de Givors ne sont pas à rechercher dans un niveau de rentabilité soi-disant insuffisant, car se situant tout de même à 15 %. Elles résident dans les termes du contrat financier, à objectif spéculatif, au travers du LBO conclu en 1999 par DANONE avec les fonds de pensions anglo-saxons, représentés par CVC Capital Partners, en vue de se séparer du secteur de l’emballage.

Notre lutte ne se trompe pas d’adversaire. Elle vise au contraire à la défense de l’ensemble des emplois du groupe et de la production dans les usines françaises. Elle n’oppose ni les sites, ni les salariés, entre eux. Face à la boulimie de la finance internationale, tous les sites, tous les emplois du groupe sont menacés car "l’effet de levier" qu’attendent avidement les prêteurs ne peut jouer que par une contraction massive et rapide de la masse salariale. Ce fut l’objet du plan "BSN 2003", de celui d’avril 2001 recalé en justice et c’est celui de décembre 2001. Nous appelons l’ensemble des salariés du groupe à nous rejoindre dans ce combat.

Les syndicats CGT et CFDT de la verrerie de Givors, 21 janvier 2002

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MEDEF : priorité au secteur productif ?

Au congrès du Médef à Lyon E.-A. Sellière exige que soit "donné désormais la priorité au secteur productif, au monde du travail, aux entreprises concurrentielles" et la réforme est urgente, faute de quoi "notre pays déclinera" les patrons "n’ont pas le droit de se taire".

Voilà qui devrait réjouir les salariés de la verrerie V.M.C. de Givors appartenant au groupe BSN Glasspack qui se battent depuis avril dernier contre la liquidation de leur entreprise et 1.300 emplois dans le groupe. Ils veulent en effet donner priorité au secteur productif. Car leur entreprise, qualitativement performante sur un marché en croissance, affiche une rentabilité de 15 % des capitaux investis. Pour la défendre, ils ont élaboré des propositions alternatives visant à la moderniser et la développer, pour lui assurer une meilleure compétitivité face à ses concurrents, en portant sa capacité de production de 120 à 150.000 tonnes/an. Le coût de la modernisation serait inférieur de moitié au coût du plan "social" imaginé par la direction. Voilà de l’argent bien placé, productif.

Mais le dialogue social prôné par E.-A. Seillière n’a pas d’écho auprès de Franck Riboud, le 57éme patron qui s’est dressé contre la loi de modernisation sociale. Il n’a que faire des propositions alternatives des syndicats CGT et CFDT. Son opération financière de cession de 56 % du capital de BSN bouclée en 1999 - qui lui a rapporté 3,5 milliards de francs - prévoyait justement la disparition de ce millier d’emplois et de cette usine pour permettre à 32 banques européennes de bénéficier de "l’effet de levier" escompté et bien rémunérer leurs placements spéculatifs.

Ceux de la verrerie de Givors, comme beaucoup d’autres victimes des plans de licenciements économiques, ont toutes les raisons de poursuivre le combat contre le capital et de ne compter que sur leurs forces pour gagner.

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Le maire de Givors réagit à la censure du Conseil constitutionnel

La loi de modernisation sociale adoptée le 20 décembre 2001 en dernière lecture par l'Assemblée Nationale représentait un grand espoir pour les salariés, plus particulièrement pour ceux dont l'emploi est aujourd'hui menacé par les licenciements boursiers.

Les verriers givordins, confrontés à la menace de fermeture de VMC Givors, attendaient ainsi beaucoup de ce texte et moi avec eux.

En effet, l'article 107 de la loi de modernisation sociale introduisait une définition nouvelle du licenciement économique qui aurait permis de combattre des suppressions d'emplois sans justification économique, ce qui est le cas à Givors.

Le conseil constitutionnel a malheureusement déclaré cet article contraire à la Constitution, considérant que cette nouvelle définition aurait porté atteinte à la liberté d'entreprendre.

Cette décision trahit un grand mépris des salariés. En effet, en matière de défense de la Constitution comme ailleurs, il ne peut y avoir deux poids deux mesures.

Or, dans le bloc de constitutionnalité que le conseil a lui-même défini au cours des années, l'article 5 du préambule de la Constitution de 1946 indique clairement que chacun a le droit d'obtenir un emploi. Pourquoi les neuf juges en font-ils si peu de cas ?

Quant à la libellé d'entreprendre et de produire des richesses, nous sommes bien placés ici à Givors pour savoir que ses véritables défenseurs sont les salariés eux- mêmes. Face au projet de fermeture d'une verrerie rentable voulu par Danone et des fonds de pensions anglo-saxons au nom d'obscures combinaisons boursières, ce sont eux qui opposent un contre-projet de modernisation et de développement de leur entreprise.

Dans cette affaire, le Conseil constitutionnel vient donc de se ranger du coté des briseurs d'usines et d'emplois.

Sans remettre en cause le bien-fondé d'un contrôle de constitutionnalité, ceci conduit à s'interroger sur le mode de désignation des membres du conseil : sur 9 membres, 7 ont été désignés par la droite, dont 3 par le seul président Chirac. Où est donc l'impartialité revendiquée par ces prétendus sages ?

Ceci impose le constat que, contrairement à ce que d'aucuns voudraient nous faire croire, la décision du conseil revêt un caractère éminemment politique.

Le MEDEF n'a d'ailleurs pas tardé à se réjouir, tout comme de nombreux élus de droite qui voient en cette décision une nouvelle victoire du libéralisme.

Je pense quant à moi que dans une République modernisée, les arbitrages d'un conseil constitutionnel ne devraient pas être entachés de parti pris idéologique.

La situation actuelle laisse à penser que la volonté du peuple, qui s'exprime à travers celle de la représentation nationale, est désormais à la merci de décisions prises par 9 censeurs dont la légitimité est plus que contestable.

En tant que maire de Givors et président du comité de soutien à la verrerie de Givors, je souhaite donc que le gouvernement légifère de nouveau en urgence afin de réintroduire dans la législation française un dispositif permettant de combattre les licenciements dont l'unique objectif est de valoriser une logique boursière.

C'est d'ailleurs l'idée que je défendrai à l'Assemblée où la coordination nationale des maires de France victimes de licenciements boursiers que j'ai pris l'initiative de créer va être prochainement reçue par les présidents de la commission de la production et de la commission des finances.

Martial PASSI, maire de Givors, conseiller général du Rhône. 14.01.02

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VMC, le 7 janvier à Reims et au TGI de Lyon (04.01.02)

Pour les verriers de VMC, appartenant au groupe BSN Glasspack, la journée du 7 janvier sera très chargée. La direction qui a convoqué le CCE extraordinaire pour annoncer la fermeture du site de Givors et la suppression de 405 emplois sur Reims et Givors devra aussi se rendre, ce jour-là, à l’audience des référés, au Tribunal de Grande Instance de Lyon, où les représentants des salariés l’ont fait citer à comparaître. Ils demandent en effet l’annulation de la procédure de consultation sur la restructuration industrielle du groupe, compte tenu que la direction a déjà été condamnée en appel, en octobre dernier, sur le même sujet.

Un rassemblement des salariés est prévu à Reims, devant l’usine VMC à St Brice Courcelles dès 13 heures. Des délégations des autres entreprises du groupe y participeront, ainsi que des élus régionaux et parlementaires de Champagne et de Rhône-Alpes.

A la même heure, à Lyon, au nouveau Palais de justice, les salariés de l’usine de Givors viendront en car assister à la plaidoirie de leur avocat Me Lenoir.

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VMC-Givors, CGT et CFDT invitent PDG et parlementaires le 3 janvier

Jeudi 3 janvier 2002 à 15 heures une visite de l’entreprise est organisée par l’intersyndicale CGT - CFDT de VMC-Givors avec les parlementaires du département du Rhône. L’objectif est de montrer l’implantation prévisionnelle sur le site des propositions alternatives que les syndicats et le comité de soutien ont élaborées pour la modernisation, le développement de la verrerie et l’emploi.

L’autorisation a été officiellement demandée à la direction. MM. RAMIREZ et ARRAMBOURG, dirigeants du groupe BSN Glasspack, ont été invités par lettre explicative, car l’objectif demeure l’ouverture du dialogue sur ces propositions.

Les maires des 45 communes touchées par la fermeture de la verrerie de Givors ainsi que les Conseillers généraux et Conseillers régionaux du Rhône sont également invités.

Les médias sont conviés à couvrir cette importante initiative qui se tiendra peu de jours avant la tenue du Comité Central d’entreprise sur le plan de licenciements prévu pour le 7 janvier 02.

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VMC-Givors : CGT-CFDT s’adressent au patron de VMC

Monsieur J.-M. ARRAMBOURG, Directeur Général de VMC

Monsieur le Directeur,

Vous n’ignorez rien des décisions stratégiques de votre groupe qui conduisent à la fermeture de l’usine VMC de Givors et à la suppression de 405 emplois directs sur Givors et Reims. Vous ne sous-estimez sans doute pas que cette décision va déstabiliser plusieurs entreprises sous traitantes et destructurer la vie économique et sociale d’un bassin d’emploi. Cette décision présentée au CCE du 17 décembre cache mal qu’elle constitue un réajustement de vos projets après les décisions du Tribunal de Grande Instance et de la Cour d’Appel de Lyon à l’encontre de votre société et qu’elle n’est qu’une étape vers la liquidation des deux unités de VMC et la suppression encore plus importante d’emplois sur tout le groupe BSN Glasspack.

Deux éléments inclus dans le plan présenté la semaine dernière le démontrent suffisamment. D’une part, vous avez décidé de supprimer la direction de la performance industrielle, ce n’est certainement pas une "réponse adaptée aux exigences de qualité et sécurité alimentaire" de VMC, ni destiné à améliorer sa compétitivité. D’autre part, l’exigence de ces mesures est "renforcée par l’obligation qu’a le Groupe BSN Glasspack de se désendetter". Vous affichez ainsi clairement qu’il s’agit d’avantage d’un projet destiné à honorer les engagements pris par le groupe DANONE lors du montage financier du L.B.O en vue de la cession de son secteur emballage. Nous n’ignorons rien de cela et voulons vous dire que nous ne sommes pas dupes.

De notre rencontre récente avec M. Xavier Lacoste, au ministère de l’Industrie, nous avons retiré un certain nombre d’informations qui nous confirment que la voie choisie par la direction du groupe ne permettra pas à l’entreprise de faire face à l’endettement laissé par DANONE pour opérer la cession de l’emballage.

La situation du verre n’est pas euphorique, mais pas plus difficile que pour d’autres industries. On ne peut se contenter de l’étude défensive de BSN. Le projet de concentration de BSN-VMC n’apparaît pas convainquant - compte tenu du marché et de ses potentiels de développement - et insuffisant quant aux coûts induits que supposerait le transfert de production de Givors. Il manque au groupe une véritable politique commerciale et industrielle. Nos propositions alternatives prennent mieux en compte ces données. Personne ne conteste l’efficacité de l’usine de Givors, sauf vous qui refusez d’assumer les responsabilités stratégiques antérieures du groupe. La direction de BSN ne sait pas bien où elle va, elle s’entête à mettre en oeuvre les décisions prises à quelques-uns.

Prétendre vouloir faire supporter à l’appareil de production les engagements financiers du groupe, par la fermeture des unités de production, est suicidaire car - doit-on vous le rappeler - c’est là que se produit la valeur. BSN fait le forcing sur Givors, veut réduire les capacités de production de VMC, mais quel sera l’état du marché d’ici qu’elle y parvienne. Aura-t-elle résolu pour autant les exigences nées du montage financier réalisé par Danone ? Nous ne le croyons pas.

Le ministère est intervenu pour que soit bloqué le projet d’implantation d’un concurrent étranger à Dunkerque, comme l’avait demandé BSN. Nous lui avons demandé de tout faire pour bloquer votre projet de fermeture de Givors et de liquider les emplois de VMC.

Nous tenons à vous confirmer, monsieur le directeur, que nous n’envisageons nullement de laisser trancher nos emplois et casser notre usine. C’est pourquoi nous persistons à présenter nos propositions alternatives (construire une nouvelle usine et porter sa production à 150.000 tonnes/an) qui coûtent moins cher - selon vos propres chiffres - que de fermer la verrerie de Givors et jeter à la rue des centaines de salariés.

Nous organisons à la verrerie de Givors, jeudi 3 janvier 2002 à 15 heures, une rencontre avec les parlementaires de notre département afin de leur présenter l’implantation sur le site des nouvelles installations que nous envisageons au travers de nos propositions alternatives. Non seulement nous tenions à vous en informer, mais nous vous invitons à y participer. Tout comme nous invitons M. Ramirez. Nous avons demandé officiellement l’autorisation à notre directeur M. Mattern, que nous invitons également. Car notre objectif est d’ouvrir le dialogue avec vous sur cette question fondamentale de la compétitivité et de l’emploi dans notre entreprise.

Dans l’espoir de votre visite, nous vous prions de croire, Monsieur le directeur, en l’expression de notre considération.

Givors, le 21 décembre 2001

André VIZIOLI, délégué CGT

Robert COGNET, délégué CFDT

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"SELON LES MAGISTRATS..."

Dès l’annonce connue de la convocation du Comité central d’entreprise de VMC à Reims, la synthèse quotidienne de "Régional Press Agency", en date du 14 décembre, notait après avoir résumé la genèse de l’affaire : "Selon les magistrats lyonnais, BSN Glasspack doit loyalement soumettre aux représentants des salariés un seul plan de restructuration de ses propres activités et de sa filiale givordine. BSN Glasspack emploi 8.200 salariés dans 21 usines européennes (Allemagne, Espagne, France, Pays-bas). Danone possède 44 % de son capital. La majorité de celui-ci appartient au fonds britannique d’investissement CVC Partners."

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Le CCE de VMC ENGAGE DES PROCEDURES

Dès l’ouverture de la séance du CCE du 17 décembre à Reims - après évacuation des CRS exigée par les délégués - trois résolutions ont été adoptées par 9 voix sur 9 votants.

1 - Le Comité Central d’Entreprise décide d’engager une procédure en référé et au fond devant le Tribunal de Grande Instance compétent afin :

- d’une part d’obtenir en justice une expertise de la décision de gestion conduisant à la cession partielle d’activité à BSN Glasspack (activité pot à Puy Guillaume).

- d’autre part de faire suspendre et annuler l’ensemble de la procédure consultative ouverte le 17 décembre 2001 portant sur la réorganisation de VMC avec la fermeture de l’usine de Givors et sur le projet de nouveau plan social, compte tenu notamment de la décision d’annulation de la Cour d’appel de Lyon du 11 octobre 2001.

2 - Le Comité Central d’Entreprise désigne Monsieur Michel THIERRY, membre élu titulaire pour représenter en justice le Comité Central d’Entreprise et décide de se faire assister et de confier la défense de ses intérêts à Maître Michel LENOIR SCP IANNICCI LENOIR MASANOVIC LALLIARD DUMOULIN, Avocat au Barreau de LYON.

3 - Le Comité Central d’Entreprise désigne le Cabinet Sécafi-Alpha dans le cadre de l’article L.434.36 du code du travail pour examiner dans le cadre du Livre III du code du travail tous les aspects économiques, sociaux et financiers du plan qui nous est présenté.

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LE CONSEIL MUNICIPAL DE GIVORS adopte une motion de soutien aux verriers

Le Conseil Municipal réuni en séance publique le 20 décembre 2001 a pris connaissance de la nouvelle décision du groupe BSN Glasspack de fermer la verrerie de Givors. La précédente procédure ouverte le 4 avril dernier, avait été annulée par ordonnances du Tribunal de Grande Instance et de la Cour d’Appel de Lyon.

La direction du groupe s’acharne contre l’emploi au nom de la compétitivité et de l’insuffisante rentabilité. Elle refuse de prendre en compte les propositions alternatives élaborées par les syndicats CGT et CFDT et le comité de soutien à la verrerie présidé par le Maire.

Le montage financier mis en oeuvre par le groupe DANONE pour céder son secteur emballage en 1999 au fonds de pensions anglo-saxons CVC Capital Partners - dans le cadre d’un L.B.O. "reprise d’entreprise avec effet de levier" - constitue la véritable raison de cette décision. Les engagements pris alors avec les prêteurs ne peuvent être honorés qu’en réduisant d’une façon drastique et rapide la masse salariale. Nous sommes dans le cas typique des licenciements boursiers.

Le Conseil municipal de Givors

- se déclare solidaire des familles des travailleurs menacés dans leur vie professionnelle et familiale ;

- apporte son soutien total à la lutte engagée par les syndicats unis pour la sauvegarde, le développement de la verrerie et de l’emploi ;

- décide de s’adresser aux parlementaires du département pour qu’ils s’opposent à la mise en cause, par les grands groupes, de la politique de plein emploi décidée par le gouvernement ;

- s’adresse au Premier ministre pour que soient recherchés et mis en cause les dispositifs de lois sur les reprises d’entreprises avec effet de levier (de types R.E.S., L.B.O., L.M.B.O.) qui permettent aux grands groupes de se restructurer à partir des paradis fiscaux, tels le Luxembourg, et de tenir en échec la politique gouvernementale de plein emploi ;

- demande que soient rapidement pris les décrets d’application :

* de la loi Hue sur le contrôle des financements publics aux entreprises,

* de la loi de modernisation sociale, qui vient d’être adoptée par le Parlement, avec effet immédiat sur toutes les procédures de licenciements dits économiques engagées à la date d’adoption définitive par l’Assemblée.

Cette motion présentée par Raymond COMBAZ, Conseiller municipal communiste, a été adoptée à l’unanimité par l’assemblée communale, y compris les élus de droite.

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VMC : déclaration de l’intersyndicale CGT - CFDT au Conseil municipal

Au Conseil municipal de Givors du 20/12/01 l’intersyndicale CGT - CFDT de VMC-Givors a fait la déclaration suivante.

BSN s’acharne sur la verrerie de Givors !

La direction de BSN Glasspack a décidé d’en finir avec notre entreprise et ses 317 emplois. Elle a convoqué pour le 17 décembre et le 7 janvier le Comité Central d’Entreprise de VMC à Reims, afin de faire passer en force son "nouveau" projet de fermeture de Givors et de suppression de près de la moitié des emplois du groupe (405 sur 874).

Après la casse programmée, elle envisage de transférer un peu de nos productions à Reims (pour combien de temps ?) et beaucoup à Puy Guillaume. C’est le schéma que l’on connaît. C’est le projet d’avril - re toqué à trois reprises par la justice devant le Tribunal de Grande Instance de Lyon et sa Cour d’appel, pour interférence avec le projet "BSN 2003" - qu’elle nous représente.

C’est la même argumentation qu’elle nous ressort en guise de justification économique. Insuffisante compétitivité et retard d’investissement. Les comptes 2000 du groupe VMC montrent assez que les récents investissements - même s’ils ne sont pas achevés - permettent déjà d’améliorer la compétitivité sur les produits et de dégager une rentabilité de 14,8 %.

Le retard pris en ce domaine ne nous permet pas de répondre aux exigences du marché. La direction et les actionnaires refusent d’en assumer la responsabilité. Dans la décennie 90, DANONE a financièrement épuisé l’entreprise pour investir et se redéployer sur le marché mondial de l’agroalimentaire. Puis vendre VMC et BSN aux fonds de pensions anglo-saxons.

Pourtant, la verrerie a la capacité de faire face à la demande de la clientèle. La direction estime à 313 millions le "besoin d’investissement incontournable et d’un niveau élevé". Les comptes de l’entreprise montrent qu’elle dégage une rentabilité suffisante pour faire face à ce besoin. Il a été dégagé 364 millions de capacité d’autofinancement sur les quatre dernières années.

Tous ces chiffres soulignent la crédibilité de nos propositions alternatives. Même si la direction refuse d’en discuter. Car elle a décidé de casser l’emploi, pour accroître les profits et honorer les engagements financiers et leurs échéances. Car c’est bien là que réside l’origine de cette décision inique. La direction le confirme sans détour dans son document du 17 décembre : "Cette exigence est renforcée par l’obligation qu’a le Groupe BSN Glasspack de se désendetter". N’est-ce pas ce que nous disons depuis le début ?

DANONE, après avoir regroupé son secteur de l’emballage dans les conditions qu’on sait a cédé en 1999, au fonds de pension anglo-saxon CVC Capital Partners, 56 % du groupe BSN dans le cadre d’un L.B.O. ("reprise d’entreprise avec effet de levier"). DANONE a empoché 3,5 milliards dans l’ensemble de l’opération, tout en gardant 44 % du capital. Le groupe BSN Glasspack qui naît du montage est très endetté : 693 millions de capitaux propres et plus de 5 milliards de dettes. Avec des apporteurs de capitaux très gourmands (jusqu’à 10,3 % de rendement). Il faut maintenant rembourser les dettes, et tenir l’échéancier très rigoureux. Les emprunteurs vont "se payer sur la bête", comme dit Antoine Riboud.

Le remboursement accéléré de la dette sur trois à quatre ans permet aux actionnaires de bénéficier de "l’effet de levier". Plus la dette baisse, plus s’élève la valeur des actions.

Mais la rentabilité des entreprises, aussi élevée soit-elle, a des limites. BSN boissons - qui devrait absorber VMC, selon les derniers projets de la direction - en offre un bel exemple. L’entreprise a dégagé 446 millions de résultat économique brut en 2000. Après amortissements et frais financiers, le résultat d’exploitation se réduit à 33 millions. Après les résultats exceptionnels, il ne reste plus rien pour rémunérer les actionnaires, ni pour rembourser les énormes dettes, ni pour assurer le développement de la croissance de l’entreprise et encore moins pour permettre le développement de l’emploi, faire bénéficier les salariés des gains de productivité, assurer leur formation permanente. L’emploi reste la seule variable d’ajustement.

Le montage financier initié en 1999 s’est opéré à partir du paradis fiscal du Luxembourg, sous couvert de deux holdings, opaques et superposées. Les lignes de crédits se négocient en franchise fiscale. Trente deux banques européennes sont drivées par la City Group de Londres. Alimentées par les fonds de pensions anglo-saxons, elles ont participé au montage et se préparent au festin. La ville de Givors et la collectivité publique seraient appelées à panser les plaies sociales des liquidations d’emploi.

Ce montage - tout à fait légal - s’est opéré avec la complaisance de l’appareil d’État. La Commission des opérations de Bourse (COB) a donné son feu vert, la direction du Trésor a donné son accord, la Banque de France fait partie du tour de table. C’est pourquoi nous avons demandé aux parlementaires, aux ministres de l’industrie, des finances, de l’emploi, ainsi qu’au Premier ministre, d’intervenir dans le dossier. Si la défense de l’emploi est une priorité du gouvernement ils faut s’opposer à ses prédateurs.

Nous avons gagné neuf mois. Nous pouvons obtenir l’abandon de la fermeture de la verrerie, sa modernisation et son développement. Maintenons la pression.

Le CCE vient de décider d’engager de nouvelles procédures judiciaires. Notamment une demande d’expertise de la décision de gestion conduisant à la cession partielle d’activité à BSN Glasspack.

Une rencontre sur le site de Givors avec les parlementaires du Rhône, prévue pour le 4 janvier, permettra de montrer l’implantation de notre projet alternatif. Nous appelons les salariés et la population à y participer en masse.

Le 7 janvier une initiative est prévue à Reims lors du CCE sur les mesures sociales, avec les salariés, la population et les élus de Champagne.

Nous souhaitons que le Conseil municipal intervienne au plus haut niveau pour dénoncer les mécanismes financiers qui engendrent les licenciements boursiers.

D’autres initiatives sont prévues pour les jours suivants. Ne baissons pas la garde.

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LU-DANONE, la casse continue avec un coup de force...

Comme partout, DANONE restructure, casse les emplois et veut passer en force. Six usines de fabrication de biscuits sont condamnées en Europe avec leurs 1.780 emplois, dont 570 en France. Profitant d’une interruption de séance du CCE tenue vendredi, la direction a considéré que la phase de négociation était achevée et prétend engager dès la semaine prochaine les mesures de reclassement. Ce que conteste fortement les syndicats. Selon l’AFP 7/12/01.

On le voit, les méthodes employées à BSN-VMC, sont les mêmes chez LU. Et DANONE voudrait passer pour le champion du dialogue social !

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DANONE-BSN-CVC Capital Partners : "reprise d’entreprise avec effet de levier" et casse des emplois.

Depuis plusieurs années, DANONE le géant de l’agroalimentaire cherchait à céder sa branche emballage pour se recentrer sur son métier. Plan social sur plan social, accumulant les gains de productivité, lui permettaient d’espérer en tirer un bon prix. Hélas, sur ce marché les ménagères ne sont pas nombreuses. Il a fallu se tourner vers le montage financier spéculatif et prédateur d’emplois. C’est ainsi qu’a été construite une "reprise d’entreprise avec effet de levier" (L.B.O. en américain). La ménagère s’est alors présentée : CVC Capital Partners, rassemblant les fonds de pensions de City Bank de Londres et dont le siège social est implanté dans le paradis fiscal du Luxembourg. Pour comprendre la situation présente du groupe BSN - après trois condamnations de justice en juin, juillet et septembre, annulant la procédure consultative sur le plan de restructuration initié en avril 2001 - il faut faire la clarté sur le montage juridique et financier mis en place en 1999 par DANONE.

Un concept de "reprise" bien particulier

Une loi sur les reprises d’entreprises par les salariés avec effet de levier (R.E.S.) datant de juillet 1984, avait été initiée par Jacques Delors. En 1987, Édouard Balladur l’a perfectionnée. En 1992, la loi de finances a revu les avantages fiscaux qui lui étaient attachés à l’origine. Une campagne de presse du patronat français avait précédé l’adoption de cette loi par le Parlement. Elle partait d’un problème réel : comment assurer la pérennité des petites et moyennes entreprises dont le dirigeant vieillissant souhaitait passer la main, sans mise en péril de l’entreprise et de ses emplois. Intention louable.

Cependant, certains grands groupes virent immédiatement le moyen de se débarrasser de certaines de leurs filiales. L’utilisation de cette loi rencontra des fortunes diverses, des milliers d’emplois en firent quand même les frais. Sa mise en place constitue souvent une phase transitoire dans l’attente d’actionnaires solides ou d’un dépeçage du groupe concerné.

La Commission des opérations de Bourse (C.O.B.) et la Direction Générales des Impôts, qui surveillent étroitement ce type d’opérations, sont souvent conduites à intervenir. Quelquefois à transmettre le rapport de la commission d’enquête au Procureur de la République. Puis la brigade financière est saisie pour les suites judiciaires car l’égalité de "traitement des actionnaires est rompu" et/ou "le public n’est pas correctement informé".

On se souvient du L.B.O. des extincteurs SICLI portant sur 2,5 milliards, dont 425 millions constituaient le capital et le reste était couvert par l’endettement. Après quatre mois de communiqués de presse triomphants, la belle aventure pilotée par les fonds de pensions s’achevait en queue de poisson car certaines conditions préalables à la vente n’avaient pu et ne pouvaient pas être remplies.

Au cœur du système DANONE-BSN-CVC Capital Partners

Si le montage réalisé par DANONE présente quelques similitudes avec le R.E.S. il en diffère en ce sens qu’il s’appuie sur une poignée de hauts cadres dirigeants ; qu’il vise la restructuration d’un grand groupe et implique les fonds de pensions anglo-saxons. En outre, il a pour conséquence immédiate la suppression de plus d’un millier d’emplois et non à les sauvegarder. Le L.B.O., est au cœur du système mis en place par DANONE, pour se désengager du secteur de l’emballage, se séparer de plusieurs filiales et réaliser - dans un premier temps - 3,5 milliards de francs d’argent frais, au cours de multiples distributions de dividendes, réserves, cessions d’entreprises et parts de BSN.

Décortiquons le montage pour comprendre. Au printemps 1999, DANONE contrôle toutes les sociétés de son secteur emballage.

- Dans un premier temps il opère, dans chacune des unités, la distribution des dividendes de l’exercice achevé, puis des réserves accumulées sur les exercices antérieurs.

- Dans un second temps il fait acquérir par l’une de ces sociétés, BSN, l’ensemble de ses autres filiales de ce secteur. BSN doit les acquérir au prix d’un formidable endettement, car ses caisses ont été vidées.

- Dans un troisième temps BSN achète de groupe verrier allemand Gerresheimer, toujours par endettement.

- Dans un quatrième temps, DANONE cède 56 % du capital de BSN à CVC Capital Partners, une holding dont le siège social est dans le paradis fiscal du Luxembourg. Cette holding est constituée des fonds de pensions anglo-saxons pour 87,5 % et le management - 30 à 40 cadres haut-dirigeants du groupe - pour 12,5 %. Cette cession s’opère pour 1.500 millions. La holding possède un capital de 50 millions de francs. Elle a dû s’endetter de 1.500 millions pour cette acquisition : trente fois son capital !

Pour les cadres dirigeants embarqués dans l’aventure, c’est un apport personnel individuel, en capital et endettement de plusieurs millions de francs. Beaucoup de nuits blanches pour certains, qui non seulement ont englouti tout leur patrimoine, mais aussi fortement hypothéqué leur avenir et celui de leur famille. C’est la règle du jeu, il faut que l’effort du cadre soit douloureux pour qu’il soit plus motivé. Avec "l’effet de levier", les plus values promises demeurent la motivation principale. Cependant, afin de rembourser leurs propres dettes, les cadres-capitalistes doivent renforcer l’exploitation de leurs collègues et subordonnés. Il profiteront des plus values du travail de tous, peut-être. Les salariés de BSN et VMC comprendront ainsi pourquoi certains PDG et DRH sont aussi accros sur le plan "BSN 2003", la suppression de 1.300 emplois et la fermeture de la verrerie de Givors, décidés par le groupe. Il comprendront aussi l’agressivité de l’avocat de la direction lors des plaidoiries devant le TGI de Lyon en juin, juillet et septembre dernier. Car les plus gros profiteurs de l’opération resteront DANONE et CVC Capital Partners qui détiennent ensemble 93 % du capital. Les enjeux financiers sont colossaux.

Il faut en effet payer les intérêts très élevés des emprunts. Sur l’exercice 2000 les frais financiers absorbent la totalité du résultat d’exploitation : 200 millions de francs, 5,6 % de la valeur de production. Il faut rembourser les emprunts, payer les impôts, payer des dividendes aux actionnaires et quand même assurer le développement de l’entreprise, afin de lui conserver sa compétitivité. Choix cornélien, s’il en est, car quels que soient les résultats il faut rembourser en priorité la dette, à échéance, y compris en réduisant les investissements, les salaires et l’emploi, si le résultat est insuffisant ou ne le permet pas.

A quoi ressemble le nouveau groupe BSN Glasspack ?

L’effet de levier, prévu dans le montage, est double. L’investisseur contrôle une société sans en détenir la majorité du capital et lui permet l’utilisation massive de l’endettement afin d’accroître la rentabilité des capitaux propres investis dans l’entreprise. Dans ce montage, au demeurant tout à fait légal, où plusieurs holdings se superposent - accroissant l’opacité de la construction - va s’accroître l’effet de levier. Il permet de contrôler sans argent et d’emprunter sans surface, on le voit bien dans le cas BSN. Entre les investisseurs associés au management et BSN s’interposent deux holdings siégeant toutes deux, aussi, au Luxembourg. L’une, que contrôle investisseurs et management, Glasspack Investor, contrôle totalement Glasspack Participation, qui contrôle enfin les 56 % de BSN Glasspack.

BSN Glasspack issu de ce montage juridique et financier est un groupe très endetté. Le montage juridique : 56 % du capital appartiennent à CVC Capital Partners (dont 12,5 % appartiennent à l’encadrement), 44 % à DANONE. Le montage financier : 693 millions de capitaux propres, 4.942 millions de francs d’endettement.

Comment va jouer "l’effet de levier" ?

Dès l’origine, le montage est clair. Dans le cadre d’une croissance prévisionnelle du marché de 2,5 % par an, les prévisions de production seront adaptées aux prévisions de ventes et des gains très importants de productivité seront programmés. La déflation plus rapide sur les achats que sur les ventes devrait gonfler les marges. Les frais de personnel devront baisser de 14 %. Le poids du personnel de production sur les prix de ventes devra baisser d’un quart (19 % au lieu de 24,5 %). Tout cela pour conduire à une forte croissance du résultat économique brut. A terme (dès 2002) l’objectif est de dégager annuellement un milliards de cash destiné à rembourser l’endettement.

Ainsi, plus se réduira la dette, plus la valeur des actions des détenteurs du capital s’accroîtra. Rapidement, à échéance de 2003, la dette sur capitaux propres devrait être réduite à 55 %, contre 512 % en 1999. L’endettement passant de 5,8 milliards fin 99 à 2,4 milliards fin 2003. C’est le moment idéal pour vendre ses actions et tirer le jack pot. L’effet de levier se réalise.

Pour atteindre ces objectifs le plan stratégique du printemps 1999 prévoit déjà la suppression de 1.300 emplois sur le groupe BSN et VMC. Malgré tout, cela ne suffit pas, car il a fallu compenser la hausse des produits dérivés du pétrole, qui n’ont pas baissé comme prévu. La pression sur l’emploi et les gains de productivité permettent pourtant d’atteindre une rentabilité d’exploitation de 15,8 %, les comptes 2000 de BSN et VMC le montrent. Insuffisant. Pour la compétitivité, moderniser les entreprises

A chaque rencontre entre les directions d’entreprises du groupe et les représentants des salariés reviennent les questions lancinantes de la compétitivité vis à vis du concurrent. Faux débat. Les actionnaires du groupe doivent assumer leurs responsabilités. Les investissements différés sur la décennie 90 par DANONE - et non réalisés malgré les engagements "BSN 2003" - pèsent sur la compétitivité d’aujourd’hui. La stratégie financière du groupe le pénalise par rapport à la stratégie industrielle de son concurrent Saint-Gobain qui renouvelle ses équipements et investit en outre deux fois plus en recherche & développement que BSN. Les salariés résistent.

- Sources d’informations : dossier de consultation des représentants du personnel 15/6/99 et rapport de l’expert comptable du CCE 9/7/99

Ce qu’il faut c’est moderniser les entreprises, stopper le massacre des emplois, former les hommes. De même, la destruction de la logistique commerciale programmée à Reims n’est pas le meilleur gage de réussite sur le marché, face à une concurrence plus dynamique. Les syndicats CGT et CFDT de la verrerie de Givors ont fait des propositions en ce sens. Porter la capacité de production de l’usine de 120 à 150.000 tonnes/an, pour répondre à la croissance du marché des pots allégés, par la construction dans un premier temps d’un nouveau four avec quatre lignes de production, renouvelant partiellement les installation actuelles, reviendrait moitié moins cher que la fermeture de l’usine et la liquidation de ses emplois. Plutôt que détruire la logistique commerciale mieux vaudrait la dynamiser. Nul jusqu’à maintenant n’a contesté le réalisme de ces propositions, même pas le PDG J.M. Arrambourg lors de la rencontre avec les syndicats, le 21 novembre dernier. Cependant la direction campe sur ces positions - celles des actionnaires et des bailleurs de fonds qui ont scellé le contrat de 1999. En outre, on peut s’interroger sur la capacité de réflexion stratégique en recherche & développement, développement industriel et commercial, en management des équipes, de la part d’un encadrement de direction obnubilé par la course à la rentabilité et à suppression d’emplois. On n’est plus dans un raisonnement industriel mais dans un raisonnement de fonds de pensions anglo-saxons. La Bourse contre l’emploi.

Mettre fin aux "licenciements boursiers".

La loi de modernisation sociale qui convenait à J.-R. Buisson, le DRH de DANONE, dans sa forme originelle ne lui convient plus avec l’amendement communiste (Le Monde du 24/10/01). Il n’est pas seul, 56 grands patrons ont dit la même chose, le même jour (Les Échos). Denis Gautier-Sauvagnac, de l’UIMM et du MEDEF y est revenu (Le Monde du 20.11.01). On comprend leur irritation. En effet le groupe BSN n’est nullement en difficulté avec une rentabilité de 16 %, réaffirmée sur l’exercice 2000. La seule justification des plans successifs de restructuration et de suppression d’emplois réside dans les engagements scellés dans les opérations spéculatives initiées avec le L.B.O. conclu en 1999 pour dégager DANONE de l’emballage et favoriser l’effet de levier pour les bailleurs de fonds. Sans sous-estimer l’appétit des prêteurs à des taux supérieurs à 10,3 %. Il s’agit de "licenciements boursiers" comme on l’a connu chez Michelin, puis chez LU. L’emploi devient la seule variable d’ajustement des restructurations financières.

Les salariés de BSN, VMC à Givors et Reims, ne comprennent pas non plus que l’appareil d’État et les parlementaires ne s’en inquiètent. En effet, chez BSN une poignée de cadres dirigeants ne pesant que 7 % dans le capital servent d’alibi. C’est le cheval de Troie de la City Bank de Londres afin d’accroître la surexploitation des salariés, sacrifier les emplois et assurer à 32 banques européennes de mirifiques profits. La C.O.B. a donné son visa, la direction des Impôts a donné le feu vert, le ministère des finances a eu connaissance du montage, la Banque de France est impliquée. La loi de modernisation sociale - qui doit être votée ces jours - doit mettre fin aux licenciements boursiers. Le dossier BSN Glasspack offre l’occasion de montrer son efficacité.

- Cf. "Propositions alternatives pour la sauvegarde, la modernisation, le développement de la verrerie de Givors et de ses emplois", élaborées par les salariés et l’intersyndicales CGT-CFDT.

Verrerie de Givors : téléchargement propositions alternatives (68 k)

 

Les salariés de BSN et VMC leurs organisations syndicales et la population, demandent des comptes et continueront de s’opposer à la liquidation des entreprises et des emplois.

Givors, le 5 décembre 2001

Pour le Comité de soutien à la verrerie de Givors

Laurent GONON, docteur en gestion

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VMC-Givors : la direction de BSN commence à bouger.

Le 26 novembre dernier les syndicats CGT et CFDT de la verrerie de Givors ont publié la déclaration suivante.

Deux événements récents qui concernent la verrerie de Givors viennent montrer que par leur action unie les verriers et leurs organisations syndicales peuvent faire bouger les choses.

Un accord vient d’être conclu entre la direction de BSN et l’ensemble des organisations syndicales pour la constitution d’un comité de groupe France. Souvenons-nous que la direction s’opposait à sa constitution depuis près de trois ans. Il a fallu que le TGI de Lyon la condamne en juillet dernier sur cette violation du Code du travail pour qu’enfin elle se mette à table.

Cette même direction a enfin - le même jour - accepté de rencontrer les représentants syndicaux CGT et CFDT de la verrerie de Givors au sujet des propositions alternatives élaborées par les salariés, les syndicats et leurs experts, approuvées par la population du bassin (15.566 OUI).

Où est le droit ?

La direction de BSN, jusqu’ici droite dans ses bottes, bouge lentement, elle est contrainte de sortir de son immobilisme. Elle n’a pas encore lâché. Jusqu’à la conclusion d’un éventuel accord elle traînera des pieds : on le voit bien avec le comité de groupe. MM. Arrambourg et Fesani, qui recevaient le représentants syndicaux, ont reconnu avoir pris connaissance des propositions alternatives, mais qu’ils restaient sur leur position : fermeture de Givors ! M. Arranbourg précise même : "les machines de Givors partiront à Reims, j’ai le droit, la justice ne m’empêchera pas". Sauf qu’il avait - apparemment - le droit de fermer Givors et supprimer 850 emplois lorsqu’il le décida en avril dernier... avant que la justice condamne à trois reprises cette décision, y compris en appel ! On se souvient que le liquidateur de la Famer avait vendu les machines, mais que celles-ci ne purent être enlevées... qu’après accord de reprise de l’entreprise signée avec la CGT.

M. Arrambourg ne cesse de rappeler que la décision de fermeture de Givors et la suppression de 850 emplois sur le groupe est dictée par des exigences de compétitivité face à la concurrence. Que n’y ont-ils pensé plus tôt ? Pendant que Saint-Gobain mettait en oeuvre un formidable programme d’investissements, investissait, en 2000, 1 % de son chiffre d’affaires dans un budget en recherche et développement (en croissance de 12 % sur 99) et déposait 250 brevets, que faisait BSN ? Le groupe se traînait derrière le concurrent : 0,6 % du CA réservé à la recherche et au développement... le programme de modernisation des installations était stoppé - la justice l’a souligné - Givors n’a pas vu moderniser ses lignes de production, comme cela était prévu. Et les salariés seraient responsables ? Voilà pour les conditions d’amélioration de la compétitivité, voyons les problèmes du marché.

Depuis le mois d’avril la direction de BSN n’a pas changé une ligne de son discours sur le marché alors que celui-ci évolue, favorablement. La vente des bouteilles est en croissance, le concurrent construit de nouveaux fours pendant que BSN coule les siens. Décidément Danone et les prédateurs de l’emploi a qui il a cédé 56 % du capital de BSN doivent assumer leur responsabilités.

Les inavouables raisons

Faut-il rappeler en outre que VMC a servi de pompe à finance pour les acquisitions de Danone à l’étranger, pendant des années. Le montage financier réalisé par Franck Riboud en 1999 pour désengager son groupe du secteur de l’emballage lui a surtout permis de vider les caisses des entreprises et dégager 3,5 milliards de francs pour de nouvelles acquisitions à l’étranger. Avec cet argent il a pu acquérir au cours du premier semestre 2000 deux fois plus qu’en 1999.

MM. Arrambourg et Fesani, comme Santiago Ramirez, agitent le chiffon rouge de la concurrence et de la compétitivité. Mais qu’attendent-ils pour donner les véritables raisons de la fermeture de Givors. Une verrerie qui ne produit pas de bouteilles, mais des pots, qui tourne à plein régime, qualitativement performante - félicitations du président, s.v.p. - et qui n’arrive pas à satisfaire les commandes de la clientèle, sur un marché en croissante annuelle de 4,5 %... Laissant la place libre à la concurrence justement. Pourquoi ne disent-ils pas la vérité sur l’accord conclu en 1999 avec 32 banques européennes - dont la Banque de France et le groupe des Banques Populaires - piloté par la City Bank de Londres, par fonds de pensions interposés - CVC Capital Partners - siégeant dans le paradis fiscal du Luxembourg. Tout simplement inavouable. La communication du management en situation de crise devient décidément impossible : langue de bois, langue de plomb.

Disons-le tout net. Les comptes du groupe pour 1999 ont été plombés par les énormes provisions intégrées sur décision commune de BSN et d’Arthur Andersen - l’expert international - pour redresser (entre autre) les comptes de 1998 que l’expert a refusé de certifier. Les "erreurs fondamentales" - relevées dans le rapport annuel aux actionnaires - devraient rappeler le groupe Danone a beaucoup plus de modestie dans cette affaire, plutôt que de voir son PDG nier son engagement dans la responsabilité des plans de restructuration. Oui, les charges de réduction des effectifs étaient provisionnées pour quatre plans : "BSN 2003" et VMC, pour la France, et ceux des Pays-Bas et de l’Espagne. Ainsi, dès le bouclage financier du printemps 99 était scellée la fermeture de Givors, annoncée seulement en avril 2001.

L’exigence de la finance

BSN est rentable, très rentable, une rentabilité à 15 %. Mais çà ne suffit pas. Les frais financiers représentent près de la moitié du profit brut, leur poids a plus que triplé après l’opération de restructuration financière de 99, ils absorbent la quasi totalité du résultat d’exploitation. Les créanciers du groupe avaient prévu cette situation difficile. C’est pourquoi ils avaient planté les bornes, avant de boucler le dossier. Pour rembourser les dettes contractées (plus de cinq milliards de francs) figurent la suppression des 1.300 emplois, et la fermeture du site de Givors dans le cadre de l’accélération des processus d’intégration opérationnelle des unités du groupe. La direction du groupe peut elle avouer cela ?

Cartes sur table messieurs. Les verriers ont le plus grand intérêt à pousser les feux avec leurs propositions alternatives et exiger avec la population, les élus et le comité de soutien que l’on revienne à une saine gestion des capacités de production. La modernisation, le développement, l’emploi à la verrerie de Givors sont plus que jamais à l’ordre du jour. Il est plus cher de casser que de construite. Danone, la direction de BSN Glasspack, la finance avec CVC Capital Partners doivent rendre des comptes.

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Propositions alternatives : l’intersyndicale rencontre la direction

A sa demande, l’intersyndicale CGT-CFDT de la verrerie de Givors a enfin pu rencontrer la direction du groupe BSN Glasspack sur les propositions alternatives qu’elle a élaborées, largement diffusées et fait approuver par le référendum d’initiative sociale qui a rencontré le succès que l’on sait : 15.566 OUI en un week-end.

Ces propositions qui permettraient de sauvegarder l’usine de Givors en la modernisant et la développant pour répondre à la demande croissante du marché - tout en préservant la rentabilité des capitaux - assureraient la sauvegarde de l’emploi dans le bassin.

Pour BSN Glasspack ce sont MM Arrambourg, PDG du groupe, et Fesani, responsable des ressources humaines, qui rencontraient les représentants syndicaux de VMC-Givors le 21 novembre.

Les propositions alternatives élaborées par les organisations syndicales et approuvées par les salariés de la verrerie de Givors ont été examinées par la direction, M. Arrambourg le confirme, mais la direction reste sur sa position : fermeture de l'usine de Givors. En son nom, J.M. Arrambourg précise même : "Les machines de Givors partiront à Reims, j'ai le droit, la justice ne m'empêchera pas". Même si la justice ne lui interdit pas de déménager les machines, la mobilisation des salariés et de la population (référendum, comité de soutien, actions parlementaires, etc...) lui interdit une telle initiative. Il est évident qu’il convient de ne pas baisser la garde.

Qu’enfin la direction de BSN accepte de recevoir les représentants des salariés sur cette question est une première. Elle voit bien que les verriers ne sont pas prêts à se laisser faire. Cette première rencontre et la constitution du comité de groupe France, constituent de premiers résultats de la lutte multiforme, menées dans l’entreprise, avec les soutiens de la population, de ses élus et parlementaires. Mais la direction conserve encore beaucoup de marges de manœuvre. Et beaucoup d’épées dans le dos car le montage financier réalisé par Danone en 1999 pour se désengager de l’emballage - et réaliser 3,5 milliards d'argent frais - a scellé la liquidation de 1.300 emplois et la fermeture du site de Givors. Nous ne devons pas sous-estimer que la raison essentielle de leur volonté opiniâtre réside dans les engagements financiers pris auprès de 32 banques européennes - dont la Banque de France et le groupe des Banques Populaires (sic) - sous l'égide de la City de Londres en 1999. Et que la justification essentielle - mais inavouable - de cette liquidation de l'unité de production de Givors (avant d'autres) et de milliers d'emplois réside dans la nécessité de rembourser à cadence forcée les cinq milliards de dette spéculative. La seule variable d'ajustement réside dans la réduction importante et rapide de la masse salariale du groupe. Cette stratégie doit être dénoncée, mise en cause. Nous devons lui imposer des reculs, des abandons. La direction de BSN doit abandonner son projet de fermeture de la verrerie de Givors et moderniser l’entreprise. Nous n'en sommes pas encore là.

Souvenons-nous que la lutte de la Famer a duré 20 mois avant qu’une solution apparaisse enfin.

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Franck RIBOUD renie encore ses engagements

Franck RIBOUD le PDG du groupe DANONE vient d’adresser un courrier à Élisabeth GUIGOU, ministre de l’emploi et de la solidarité. Il en a transmis copie à Martial Passi, maire de Givors, et André GERIN, député du Rhône.

M. Riboud n’est pas resté insensible à l’interpellation du député communiste du Rhône lors de la séance publique du 9 octobre de l’Assemblée Nationale : "... ce dernier a cité dans sa déclaration sur les problèmes de licenciements l’exemple de la verrerie de Givors, une filiale de BSN-DANONE... Je tenais une nouvelle fois à vous faire part du fait que le groupe DANONE n’a plus, depuis maintenant deux ans, le contrôle et le management de cette société, qui a été vendue au groupe CVC Capital Partners SA".

M. Riboud minore l’influence réelle de son groupe au sein de BSN Glasspack pour tenter de dégager ses responsabilités publiques dans la casse des emplois et des entreprises, comme la verrerie de Givors. Faut-il lui rappeler que Danone possède encore 44 % du capital de la société, ce qui constitue une large minorité de blocage sur toutes les décisions prises ou à prendre. Faut-il lui rappeler encore que lors de la consultation des représentants du personnel sur la constitution du nouveau groupe avec CVC Capital Partners, le 15 juin 99, la direction de VMC (alors totalement contrôlée par Danone) affirmait : "Le conseil d’administration serait composé de cinq personnes représentant les investisseurs, de trois personnes du groupe Danone, et du président. Il travaillerait à la majorité simple sauf pour certaines décisions pour lesquelles le groupe Danone aurait un droit de veto..." La direction ajoutait même : "Les modifications envisagées de la structure juridique de l’activité verrière et l’entrée d’un nouvel actionnaire sont sans conséquences sociales pour les salariés de VMC." Les représentants du personnel, qui n’en avaient pas cru un mot et, unanimes, dénonçaient et s’opposaient au projet. Les juges de la Cour d’appel de Lyon, ne viennent-ils pas de relever - eux aussi - cette capacité du groupe à ne pas respecter ses engagements !

La fuite, place au fric-roi !

Aujourd’hui, le petit Riboud vient pleurer dans le tablier de la ministre : "c’est pas juste y me font des misères..." Il va même jusqu’à réprimander ses associés du Conseil d’administration de BSN à l’égard de certaines de leurs décisions qui "...ne nous paraissent pas toujours opportunes". Pour que la comédie soit complète, il se fâche et tape des pieds : "J’ai demandé aux Administrateurs du Groupe Danone, présents au Conseil d’administration de BSN Glasspack, de bien vouloir démissionner de leurs fonctions dans les meilleurs délais." Est-ce la meilleure façon d’accélérer le désengagement de Danone du guêpier et de fuir ses responsabilités en face des salariés qui regimbent ? Finie la minorité de blocage, fini le droit de veto, place aux prédateurs de l’emploi et des entreprises industrielles, place au fric-roi !

Pas si simple, Franck Riboud le PDG de DANONE, a des comptes à rendre. Ses responsabilités d’origine dans le montage financier opéré pour se désengager de l’emballage, et céder l’affaire BSN aux fonds de pensions Anglo-saxons, demeurent. Il va bien falloir s’expliquer. Il va falloir aussi faire l’inventaire de l’ensemble des fonds publics touchés ici et là, par millions, pour soi-disant "sauver l’emploi" pendant qu’on le casse ailleurs. C’est la demande pressante qui a été formulée par Laurent Fabius, ministre des finances, à ces collègues la ministre de l’emploi, le ministre de la pêche et le secrétaire d’État à l’industrie, à la suite de la question écrite de André Gerin : "afin qu’un premier état des aides reçues par le groupe Danone puisse être établi pour chacun de ses établissements industriels".

S’expliquer sur le douteux montage financier de la cession

Souvenons-nous que la cession de 56 % du secteur de l’emballage de Danone a été précédée d’un laborieux montage financier au cours duquel le groupe de Franck Riboud a empoché 3,5 milliards de francs en vidant les caisses des entreprises concernées. Cette pratique a privé les unités de production cédées de toute capacité d’autofinancement et d’endettement - dans des conditions normales - ultérieures. Elle a pour résultante la naissance d’un groupe - BSN Glasspack - avec peu de fonds propres (693 millions de francs) et un endettement faramineux de 5,7 milliards. BSN a été vendue à une société de fonds de pension Anglo-saxon implantée dans le paradis fiscal du Grand Duché du Luxembourg. Cet actionnaire majoritaire est financièrement opaque. L’expert du Comité central d’entreprise n’a pu avoir "aucune information sur la structure des deux holdings en cascade qui possèdent 56 % de BSN". En gestion financière, une entreprise est en péril lorsque son endettement dépasse ses capitaux propres. Qu’en est-il lorsque les dettes sont huit fois supérieures à ses capitaux ? Et en tous cas comment ce montage douteux et hasardeux a-t-il pu se réaliser alors que divers services publics contrôlent, en principe, les mouvements de capitaux.

- La Banque de France est le "banquier des banquiers", elle surveille les mouvements de capitaux, peut bloquer les avoirs, elle contrôle les changes.

- La Commission des opérations de Bourse détient des moyens d’investigation très étendus sur les opérations boursières avec les banques, les agents de change, les gérants de portefeuilles...

- La Direction du Trésor ? C’est le banquier au centre du réseau financier, elle met son crédit à la disposition des emprunteurs...

- Le Ministère des finances ? C’est le ministère de tutelle de tous ces organismes-là.

La sauvegarde des emplois, des entreprises et des bassins de vie suppose que soit levée l’opacité des mouvements financiers qui conduisent à ces montages hasardeux et douteux pour casser l’emploi. "...les représentants des salariés doivent pouvoir contrôler la stratégie des entreprises"... affirme Mme Guigou, lors du débat à l’Assemblée Nationale le 9 octobre.

C’est ce que les salariés de BSN et VMC souhaitent. Allons-y.

Givors, le 18 oct. 01 - Les syndicats CGT et CFDT de VMC-Givors

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Samedi 9 février à 9h30 manifestation de soutien à la verrerie

Une manifestation organisé par les syndicats CGT et CFDT de la verrerie de Givors et le comité soutien aura lieu samedi 9 février. Rassemblement à 9h30 devant la verrerie pour un défilé qui rejoindra le carrefour de Montrond, puis la place Picard, et se rendra sur la place de la mairie par la rue Roger-Salengro.

la démonstration est faite par les syndicats. La verrerie de Givors est rentable (15 % de profit), elle est techniquement performante et compétitive sur un marché en croissance, elle tourne à plein régime, le planning de fabrication est complet pour l’année. La réalisation d’une usine neuve élargissant sa capacité de 120 à 150.000 tonnes/an, par la construction d’un nouveau four et l’installation de quatre lignes de production, lui permettraient d’être plus compétitive sur le marché du pot en croissance. La direction refuse de discuter les propositions qui lui sont faites. En est-elle capable ? Sans doute pas car les motifs de la fermeture résident ailleurs.

Aujourd’hui, la masse salariale et les emplois de VMC et BSN Glasspack constituent la seule variable d’ajustement pour faire jouer "l’effet de levier" et satisfaire l’appétit des financiers engagés dans l’opération spéculative. Après le vote de la loi de modernisation sociale, même avec la censure de l’article 107 par le Conseil constitutionnel, c’est inacceptable. Toutes les dispositions qu’offre la nouvelle loi doivent être utilisées pour mettre en échec cette opération spéculative contre l’emploi. Elles seront utilisées, déclarent les syndicats CGT et CFDT.

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LA VIE

Succès du vide grenier, brocante de la solidarité avec la verrerie

L’initiative organisée par l’intersyndicale CGT-CFDT le 1er décembre sur les bords du Gier à Givors, devant la verrerie menacée de fermeture, a connu un énorme succès populaire. De très nombreux exposants s’étaient donné rendez-vous tout le long de l’usine. Les Givordins, et bien d’autres, sont venus chiner. De belles affaires se sont sans doute conclues dès les premières heures. Mais la plus belle affaire fut réalisée sans conteste par les militants de la cause de l’emploi. En effet, ces rencontres multiples ouvrirent un vaste débat sur les propositions alternatives pour obtenir la modernisation, le développement de l’entreprise et de l’emploi, elles renforcèrent les liens avec ceux qui luttent. Cette journée permit aussi d’alimenter les caisses du comité de soutien à qui revenait le bénéfice. Car cette lutte coûte cher, il faut de l’argent pour communiquer et médiatiser les propositions syndicales.

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VMC-Givors : déménagement à la "cloche de bois" ?

Après avoir fermé la verrerie et supprimé 350 emplois directs dans la bassin, planté-là les sous-traitants et leurs centaines d’emplois, VMC envisage-t-elle de déménager à la "cloche de bois", selon l’expression utilisé pour désigner quelqu’un qui déménage sans payer la note ? C’est la question que se posent les syndicats CGT et CFDT de la verrerie, après lecture de la nouvelle version du "plan de sauvegarde de l’emploi" présenté par la direction.

Cette analyse ne porte que sur la partie intitulée "la réindustrialisation du site et la reconstitution d’emploi dans le bassin local". Édifiant.

Le plan de sauvegarde de l’emploi sur le bassin de Givors, présenté par la direction de VMC à la suite du constat de carence établi le 6 février par la Direction départementale de l’emploi (DDTE) et la transaction judiciaire intervenue le 7 février 2002 devant le TGI de Lyon répond-il aux attentes des salariés et de la population du bassin d’emploi givordin ?

Le projet de "réindustrialisation du site et de reconstitution de l’emploi dans le bassin" de Givors, présenté le 15 février 02 dans le cadre du "Plan de sauvegarde de l’emploi" a été modifié dans sa forme mais fort peu sur le fond, par rapport au précédent projet daté du 7 janvier 02.

Dans son constat de carence, la DDTE estimait pourtant que le précédent constituait "une simple déclaration d’intention restant à l’état de projet non opérationnel... pas suffisamment pertinent au regard des difficultés particulières de reclassement dans le bassin d’emploi de Givors, ni proportionné aux moyens susceptibles d’être mobilisés par la société VMC notamment au regard des modalités de création d’activités et de développement des emplois dans le secteur."

La convention avec l’État

Dans son courrier d’accompagnement du constat de carence, la DDTE faisait expressément référence à l’application de l’article 118 II de la Loi de modernisation sociale adoptée le 17 janvier 2002 et soulignait que "doivent être recherchées les conditions d’élaboration d’une convention entre le représentant de l’État et votre entreprise. Cette convention devra préciser le contenu des actions de réactivation du bassin d’emploi prévues par le plan et leurs conditions de mise en oeuvre.

Les organisations syndicales d’employeurs et de salariés, les représentants des organismes consulaires ainsi que les élus intéressés seront réunis préalablement à la signature de cette convention.

Il apparaît donc particulièrement nécessaire d’améliorer de manière significative le contenu du projet de plan de sauvegarde de l’emploi."

Restriction sur le comité de pilotage

Dans son document VMC concède (p.39/42) : "L’ensemble de ces actions prévues au titre de la relocalisation d’emplois sur le bassin de Givors, peut faire l’objet d’une convention signée entre VMC et le représentant de l’État."

Cependant si la direction de VMC accepte la constitution d’un comité de pilotage "comprenant l’ensemble des partenaires spécialisés (...), les élus et les représentants de l’État (...)", elle en exclut les représentants des salariés.

VMC dispensé de la loi de modernisation sociale ?

La loi de modernisation sociale du 17 janvier 2002, publiée le 18 au Journal Officiel, ne serait-elle pas applicable à la direction de VMC ? Alors que la consultation sur le Livre IV - projet de restructuration industrielle - ne s’est achevée que le 28 janvier, et qu’à la suite du constat de carence, le "plan de sauvegarde de l’emploi" ouvrant la période de consultation du Livre III était présenté le 15 février.

Les salariés de VMC seraient-ils privés du bénéfice de l’examen de leurs propositions alternatives (art.101) et de la désignation d’un médiateur (art.106) dont la saisine était pourtant possible, après la clôture du livre IV, au moment du constat de carence. Ainsi, VMC pourrait fermer une entreprise de 300 salariés et 45 intérimaires sans produire d’étude d’impact social et territorial (art. 97-98) ni permettre l’information des représentants des salariés des sous-traitants (art.105).

En excluant les représentants des salariés du Comité de pilotage, VMC irait même jusqu’à réviser l’article 118 II de la loi auquel font pourtant expressément référence la lettre de la Direction du travail du 6 février et la transaction intervenue devant le TGI le 7 février.

Ce que dit l’article 118 II de la loi

"Les entreprises occupant plus de mille salariés, ainsi que les entreprises visées à l'article L. 439-6 du code du travail, et celles visées à l'article L. 439-1 du même code dès lors qu'elles occupent ensemble plus de mille salariés sont tenues de prendre des mesures permettant la création d'activités et le développement des emplois dans le bassin d'emploi affecté par la fermeture partielle ou totale de site.

Ces mesures prennent la forme d'actions propres de l'entreprise ou d'actions réalisées pour le compte de l'entreprise par des organismes, établissements ou sociétés s'engageant à respecter un cahier des charges défini par arrêté. Une convention signée par l'entreprise et le représentant de l'État dans le département précise le contenu des actions de réactivation du bassin d'emploi prévues par le plan de sauvegarde de l'emploi et leurs conditions de mise en oeuvre. Les organisations syndicales de salariés et d'employeurs, les représentants des organismes consulaires ainsi que les élus intéressés sont réunis par le représentant de l'État dans le département avant la signature de la convention susvisée. Ils sont également associés au suivi de la mise en oeuvre des mesures prévues par celle-ci..."

VMC ne répond pas aux demandes des représentants des salariés.

Dans son rapport du 24 janvier 2002, le cabinet Sécafi-Alpha - mandaté par le Comité central d’entreprise pour donner un avis sur le projet de réindustrialisation du site - a formulé un certain nombre de questions, émis des doutes et constaté beaucoup d’imprécisions qu’en au projet de la direction. Il a constaté que les documents étaient particulièrement succincts et malgré les divers entretiens obtenus avec BSN Initiatives, BPI développement et des acteurs économiques locaux il a émis des conclusions qui ne manquent pas d’interpeller. En tout état de cause les informations obtenus par le cabinet Sécafi auprès des partenaires de VMC (BSN Initiatives, BPI ou autres acteurs économiques locaux...), et publiées dans le rapport du 24 janvier, ne constituent évidemment pas des engagements pour la direction de la verrerie. Le fait qu’elle ait sciemment limité ses réponses sur le sujet dans son "plan de sauvegarde de l’emploi" présenté le 15 février montre assez qu’elle ne se considère nullement engagée par cela.

1 - Manifestement, VMC bénéficie de l’expérience d’un grand groupe, BSN, et surtout DANONE, en matière d’élaboration et de conduite de projets de restructurations et fermetures de sites. La démarche est clairement construite.

2 - Les équipes et partenaires sont manifestement en place pour agir promptement dès la clôture de la phase de consultation. Mais le fonctionnement des différentes structures et l’articulation entre les diverses actions sont déjà moins évidents. Il serait particulièrement utile de préciser sur quels partenaires locaux VMC envisage de s’appuyer : GGR groupement d’entreprises ou autre réseau d’entreprises. L’ADERS a été mise en sommeil à partir de mi-mai 2002. Selon le rapport Sécafi-Alpha, BPI et BSN Initiative "ont noué d’étroites relations avec l’ensemble des organismes, chambres consulaires, collectivités territoriales, associations de développement et partenaires de la création d’emplois sur la région de Givors", il est pour le moins nécessaire de préciser. D’autre par on peu s’interroger sur les "moyens importants" dont VMC envisage la mise en oeuvre et qui se limitent à l’éditions de plaquettes de prospection, l’exploitation de mailing au niveau national et international et de fichiers d’entreprises, de prospection téléphonique, d’organisation de visites et de mise en relation avec les pouvoirs publics locaux... Beaucoup de mots pour soigner le mal. Nulle part n’apparaissent les éléments mesurables, quantifiables, ni le calendrier de mise en oeuvre progressive des actions. Une seule date cependant apparaît : "le dispositif et les mesures prévus... cesseront de produire leur effet au plus tard au 31 juillet 2003", p. 41/42. On n’est même plus dans le délai de deux ans que s’était fixé BSN, par contre les dates d’arrêt de la production sont déjà fixées : four 7 juillet 2002, arrêt total de l’outil janvier 2003 ! Il conviendrait aussi de définir le rôle, les pouvoirs, les moyens de contrôle et d’action du comité de pilotage - après s’être mis d’accord sur sa composition.

3 - Il serait souhaitable que VMC réaffirme clairement sa volonté de recréer sur le bassin autant d’emplois qu’il en supprime et de la même qualité : postes qualifiés pour des emplois stables et durables. Compte tenu des emplois intérimaires, c’est de 345 postes de travail qu’il s’agit, en équivalent temps plein (ETP). Il convient de prendre en compte également la situation des entreprises de sous-traitance quand on sait que seulement quatre moulistes du bassin emploient 150 salariés et que la perte d’un client comme VMC va les projeter dans des difficultés peut être insurmontables. Interrogations aussi à propos des formations dispensées au lycée professionnel de la ville, dont les jeunes perdent le débouché pour leurs qualifications. Certes, réindustrialisation et reclassement ne peuvent être formellement liés. Cependant l’orientation des projets de création et de développement d’entreprises vers des secteurs d’activités aux compétences proches de celles des employés de VMC permettrait d’accélérer le processus de reclassement.

4 - Le potentiel de création d’emplois endogènes, selon VMC, de 120 à 150 emplois apparaît d’autant plus volontariste que l’ADERS (association de développement économique de Rhône-Sud) n’a engendré en sept années d’existence (1995 à 2001) que la création 120 à 135 emplois, selon des estimations non vérifiées par un bilan réel d’activité de la structure. Ce qui signifie en outre que le potentiel est largement épuisé.

4.1 - Vouloir créer 120 à 150 emplois sous forme de projets de 10 à 15 emplois maximum, apparaît très optimiste. On sait en effet que le nombre d’emplois moyens par création d’activité était de 1,7 en 2001 et que seulement 2,2 % des créations ont généré plus de six emplois chacune (source APCE).

Sur cette moyenne, pour aboutir à 120-150 emplois créés, il faut envisager la concrétisation de 70 à 88 projets d’entreprise :

- Hors le site de VMC où vont pouvoir s’implanter ces activités ?

- Combien de porteurs de projet va-t-il falloir accueillir et accompagner pour obtenir ces projets viables ?

- Et si l’on intègre les taux de survie des entreprises de 1 à 5 ans, quelles seront les retombées effectives à court-moyen terme ?

4.2 - A propos des créateurs ou repreneurs d’entreprise VMC devrait préciser ce qu’elle entend par accompagnement du salarié : accompagnement méthodologique, aide au montage du projet (étude de marché, plan de financement, accompagnement dans les démarches bancaires, etc.). L’aide à la création d’emploi paraît bien insuffisante en regard des frais engagés par la création d’une entreprise. Il devrait être prévu un fonds complémentaire, notamment pour soutenir et participer aux actions existantes en faveur de la création/reprise d’entreprise telles que :

> abondement du fonds de prêt d’ARPI (Givors, Grigny, Chasse, Loire) pour que les créateurs puissent avoir un prêt d’honneur qui pourrait faire effet de levier vis à vis des banques.

> abondement ACIER pour accorder des bonifications de loyer sur 23 mois (seulement Givors et Grigny dans l’avenir).

4.3 - Les possibilités de création de postes ou d’activités nouvelles dans les entreprises existantes sur le bassin méritent d’être explorées. Même si leur taille et leur nombre restent modestes. Hors les grandes surfaces on compte 67 établissements de plus de 20 salariés : 21 à Givors, 16 à Grigny, 21 à Chasse, 2 à Loire, 7 dans la communauté de communes de Condrieu. Il paraît indispensable de voir quelle est leur évolution dans la dernière période et quels sont les secteurs d’activités qui se développent, potentiellement porteurs de nouveaux emplois, pour pouvoir valablement mesurer les possibilités endogènes.

4.4 - Il est peut être illusoire de rechercher des débouchés d’emplois à l’opposé des migrations quotidiennes observées lors du recensement général de la population de 1999. Alors que 690 personnes prennent chaque jours la direction de Lyon, 152 celle de Vienne et 53 seulement celle de St Etienne ou St Chamond. Les gisements d’emplois sur les secteurs de St Etienne et Vienne sont-ils d’une nature et d’une ampleur susceptibles d’aller à l’encontre des flux existants ?

5 - Les possibilités d’extension des zones d’activité du périmètre sont assez réduites. Il est difficile de trouver des locaux adaptés à de nombreuses créations d’activités. Il y a un manque de locaux, que ce soit au niveau artisanal ou tertiaire. Les bâtiments en l’état sont de mauvaise qualité et le prix de location manifestement trop élevé. Le concept de "pépinière éclatée" a bien été mis en place par l’ADERS à cause de la pénurie de locaux sur le territoire. Compte tenu de la structure actuelle du tissu économique local, il semble difficile à court terme de créer à Givors une dizaine d’entreprises de chacune dix emplois. En effet, 70 % des entreprises givordines emploient moins de deux salariés. D’autre part, quelle que soit la taille de l’entreprise créée, on constate un taux de survie très réduit sur les cinq premières années. Le mouvement d’entreprises de Givors laisse apparaître plus d’arrêts d’activités que de créations. Ce qui souligne la difficulté à stabiliser le tissu économique.

On peut en outre s’interroger : dans quel créneau d’activités vont pouvoir s’effectuer ces créations d’entreprises, alors que la plupart du temps les projets de création viennent d’un savoir-faire professionnel ? Mais aussi, pour quels débouchés alors que tout un bassin est fragilisé ? Et si les reconversions sont plutôt envisagées vis à vis d’activités commerciales : pour quelle offre, pour quels clients ?

Au niveau du foncier à vocation d’activité, il reste à ce jour 3,5 ha sur la zone de Bans à Givors, avec toutefois des contraintes à la commercialisation. La zone de Chantelot à Grigny ne sera disponible à la commercialisation qu’à partir de 2003.

6 - A propos de la réindustrialisation du site, le projet présenté par VMC le 15/2 ne répond pas à un certain nombre de questions précise de l’expert du CCE (quelles activités, avec quels partenaires,) elle n’évoque que la possibilité d’échanges de foncier avec la ville, alors qu’il semble qu’aucun échange ne soit matériellement possible. Pas davantage de réponse sur les questions de la dépollution éventuelle, des coûts et délais de réaménagement. Or ce volet paraît tout de même décisif pour compléter un programme d’emploi avec 345 postes à créer quand on connaît la limite des surfaces disponibles sur le reste du bassin. Cependant, il est clair que la position géographique de Givors est stratégique et qu’il convient d’être exigeant et sélectif quant au devenir du site. On ne peut se satisfaire de l’implantation d’une simple activité logistique qui apporterait beaucoup de nuisances au bassin mais peu d’emplois, très peu d’emplois qualifiés. C’est ici, avec l’implantation de nouvelles industries, que ce formera le tissu économique de demain.

7 - De même VMC ne répond pas sur les intentions de la SNCF concernant les terrains qui lui appartiennent et sont actuellement occupés par la verrerie.

8 - Le délai de deux années que se fixe VMC apparaît des plus ambitieux et fort court quand on approche concrètement les difficultés du terrain comme on l’a vu plus haut. Malgré l’argumentation étayée de l’expert, la direction de VMC n’envisage pas, dans son nouveau projet, de prolonger ce délai. Pourtant, il serait des plus judicieux de prévoir celui-ci à partir de la mise en disponibilité effective du terrain. On ne peut en effet négliger le temps d’adaptation des bâtiments actuels aux besoins d’une nouvelle activité. D’autre part, il faudrait une vision globale de l’aménagement du site et procéder par tranche. Ce qui manifestement demande du temps. La ville et le service de l’urbanisme, la Communauté de communes et son service économique doivent être impliqués dans cette réflexion d’avenir.

9 - Les engagements financiers du groupe sont clairement définis sur la partie "accompagnement à la création d’emplois" et sont dans la norme des opérations similaires menées dans d’autres groupes. Ils restent cependant extrêmement flous pour le projet de "réindustrialisation" du site. Il n’est certes pas très aisé de définir dès aujourd’hui le niveau retenu pour l’engagement envisagé mais cela reste une question déterminante pour la réussite d’une véritable réindustrialisation du site créatrice des emplois attendus.

10 - Le décalage dans le temps et le décalage de qualifications entre les emplois nouvellement créés et les postes supprimés - projets retenus, activités, qualifications, délai d’implantation - pour une part plus ou moins large du plan social, méritent d’être pris en considération. Quels moyens seront mis en oeuvre pour permettre aux salariés privés d’emplois pour passer ce cap dans les meilleures conditions. Si VMC souhaite la pleine réussite de la mission de réindustrialisation, l’entreprise ne pourra faire l’économie d’une recherche approfondie d’adéquation de postes entre les emplois créés et les qualifications des salariés touchés par le plan social. Elle ne pourra éviter de revoir dans le détail les contenus de formation nécessaires à la mise à niveau du personnel, afin de répondre dans les meilleures condition à l’offre de nouveaux emplois. Les durées et les coût des formations devraient être vraisemblablement à réajuster, compte tenu de la perte des savoirs-faire verrier pour l’acquisition de nouveaux savoirs-faire.

 

Sur ce dossier, l’intervention politique est indispensable.

On le sait, les véritables raisons de la décision de fermeture de Givors ne se situent nullement dans une logique économique et industrielle. Cette décision est uniquement dictée par les choix de stratégie financière mise en oeuvre en 1999 par le groupe Danone pour se désengager du secteur de l’emballage. La cession de 56 % du capital de BSN à CVC Capital Partners est intervenue dans le cadre d’un L.B.O. (acquisition d’entreprise avec effet de levier) à partir du paradis fiscal du Luxembourg. La véritable raison de cette décision de fermeture d’usine et de suppression de plusieurs centaines d’emplois réside dans la nécessité de réduire de façon rapide et drastique la masse salariale pour faire face aux échéances financières. La marge de profit du groupe - déjà enviable par beaucoup d’industriels - est très insuffisante pour faire face aux engagements financiers. Il s’agit du type même des licenciements boursiers visés par la jurisprudence de la chambre sociale de la Cour de Cassation qui censure les licenciements dictés par la seule volonté de majorer les profits de l’entreprise.

Il est scandaleux que VMC ait la prétention de déménager "à la cloche de bois", sans payer l’addition. le groupe voudrait même s’exonérer du respect de la loi de modernisation sociale que vient d’adopter le Parlement !

Pour préserver l’emploi et l’économie du bassin givordin. L’intervention politique des élus locaux, régionaux, nationaux et du gouvernement est indispensable. Si l’on veut sauvegarder l’emploi il faut privilégier les projets de développement industriels plutôt que d’accompagner comptablement les pertes d’emploi. S’assurer que l’entreprise favorise durablement le développement économique du bassin et non accompagner sa fermeture :

- Agir pour que l’ "option 2" de la direction VMC devienne réalité avec les 193 emplois verriers qu’elle préserverait, la verrerie de Givors est performante, rentable, positionnée sur un marché en développement ;

- Agir pour la création des 110 emplois "différentiels", plus les 45 emplois intérimaires à compenser, dont le besoin serait limité avec l’ "option 2" ;

- Examiner les mesures spécifiques pour aider les sous-traitants (4 moulistes comptent 150 salariés), le maintient de l’ "option2" limiterait les conséquences.

- S’interroger sur les débouchés offerts aux jeunes du Lycée professionnel de Givors qui forme à la micro-mécanique, nécessaire la moulerie.

A partir d’une volonté politique, le gouvernement et la Région ont les moyens d’intervenir comme l’exemple de la Famer nous l’a montré. Malgré sa liquidation, la Famer occupée vingt mois durant par les salariés, est repartie à la suite de l’intervention politique de la Région. Aujourd’hui elle emploie 135 salariés et s’inscrit dans la perspective de compter bientôt autant de salariés que lors de la fermeture.

Givors, le 20 février 2002

Les syndicats CGT et CFDT de la verrerie de Givors

(rhonesudinfo.free.fr, 24.02.2002)

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LA VIE

"AUTCALYSE" est née

Une assemblée générale constitutive de l’association des usagers des transports en commun entre les agglomérations lyonnaise et stéphanoise s’est déroulée le 16 mai 2001 à Givors. Elle a pris le nom d’AUTCALYSE.

Cette association a pour but de favoriser le déplacement collectif des habitants et des marchandises par des transports moins coûteux, sauvegardant l’environnement, entre les agglomérations lyonnaise et stéphanoise. Elle se veut représentative d’intérêts pour tous les projets facilitant les déplacements collectifs (rail, voies navigables, bus, vélo, piétons) ; ainsi que pour les requalifications urbaines, visant à les favoriser, ou qui représentent un caractère structurant important.

Ses adhérents souhaitent qu’elle soit considérée par les pouvoirs publics comme interlocutrice naturelle dans les projets de développement environnementaux et dans le domaine des transports voir :

- Diminuer les temps de parcours, améliorer les correspondances,

- Réouvrir la ligne GIVORS-BRIGNAIS-ST PAUL,

- Prolonger la ligne Lyon-St Etienne jusqu’à FIRMINY,

- Améliorer le confort, la sécurité et la qualité du service,

- Participer à la création d’un comité de ligne.

Les statuts ont été adoptés et un conseil d’administration de treize membres a été élu. Celui-ci se réunira le mercredi 6 juin à 19 h, salle Malik-Oussekine à Givors.

Contact : M.N.L.E. maison des associations, 8 rue Jean-Ligonnet 69700 GIVORS - Tel 04 78 73 03 94 - e-mai : mnle-ra@wanadoo.fr

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Personnes âgées au régime sec à Bertholon-Mourier ?

Après un mouvement de grève du personnel de la Fondation Bertholon-Mourier, qui accueille des personnes âgées à Givors, le directeur se dit prêt à l’embauche d’infirmières et d’aides soignantes supplémentaires. Pourtant, deux jours avant le mouvement, la signature massive de pétitions sur le marché de la cité et l’intervention du Maire, la direction avait refusé de recevoir les représentants du personnel.

Les conditions d’accueil des résidents sont en effet déplorables, comme a pu le constater la presse locale. On compte un seul Kinésithérapeute pour 112 lits. A l’origine il y avait six emplois administratifs, on n’en compte plus que deux assurés par des infirmières, en plus de leurs fonctions médicales. L’ensemble de l’administration est assurée directement depuis le siège des HCL à Lyon.

Cette politique de restriction budgétaire - gestion comptable de la santé - initiée par le gouvernement Juppé, se poursuit aujourd’hui. Les résidents et leurs familles, personnel et population ne peuvent l’accepter plus longtemps.

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Contournement ouest de Lyon, débat public à l’automne.

La Sauvegarde des Coteaux du Lyonnais avait introduit deux saisines auprès de la Commission Nationale du Débat Public à propos des projets autoroutiers de la A 89 et de la A 45, elles n’ont pas abouti.

Cependant, l’action engagée à l’initiative de vingt parlementaires doit conduire à un débat public, à l’automne, sur le projet de contournement de l’ouest lyonnais. On ne pourra évacuer les autres projets autoroutiers des échanges : A 89 et A 45 ; de même que les solutions alternatives.

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Ecoles menacées à Givors et Grigny.

Le ministère de l’éducation nationale a bien pris soin d’attendre le lendemain des élections pour publier la carte scolaire de la rentrée 2001. On le comprend, les cités populaires insatisfaites de l’action gouvernementale et qui l’ont manifesté en s’abstenant fortement (plus de 50 % à Givors), auraient pu le marquer davantage encore. Plusieurs classes dans les écoles de Givors et Grigny sont menacées dès la rentrée. A Grigny sont annoncés : une suppression de classe à l’école maternelle Paul-Gauguin , un blocage de poste à l’école élémentaire Roger-Tissot ; à Givors, des blocages sont également annoncés dans les écoles Joliot-Curie aux Plaines et Jacques-Duclos aux Vernes.

La gestion comptable des effectifs conduit à pénaliser les cités populaires qui ont pourtant le plus grand besoin de l’école. Faut-il rappeler que 10 à 15 % des élèves entrant au collège ne maîtrisent pas les savoirs élémentaires, et que ce pourcentage atteint 25 % dans les zones dites "difficiles" ? Les critères de gestion des classes gagneraient à mieux tenir compte des caractéristiques sociales des habitants en intégrant dans l’équation, avec le critère socio-professionnel, la proportion de érémistes et le taux de chômage. Mais il faut récupérer des postes et l’on prend encore dans la poche des moins fortunés. Cette politique conduit à la détérioration des conditions d’existence dans les cités déjà fortement pénalisées par la crise.

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LA CITE

LES VERNES : rencontre avec ma maison de la justice

Le "Collectif pour mieux vivre aux Vernes" avait invité, mardi 29 janvier 2002, Mme Martine CHAVENT, médiatrice de la justice et coordinatrice de la Maison de la justice et du Droit à Givors. Vingt personnes ont participé à cette 15ème rencontre-débat pleine d’intérêt soulignant combien la justice est une institution qui gagnerait à être mieux connues par tout un chacun.

A l’égal de Givors, plus de 70 communes sont pourvues d’une maison de la justice et une cinquantaine d’autres sont en cours d’installation. La justice tente de se rapprocher des justiciables. Celle de Givors a connu 7.000 sollicitations au cours de l’an 2001. Les 2/3 sont volontaires et spontanées pour des différends de la vie courante. Litiges entre locataires et bailleurs, clients et fournisseurs, problèmes de voisinages ou familiaux. Un autre tiers est dû à des convocations par un travailleur social dans le cadre de la protection judiciaire de la jeunesse ou pour la recherche d’alternatives à des poursuites engagées.

La Maison de la Justice et du Droit est là pour conseiller l’usager. C’est un service public, gratuit. C’est un service d’aide à la victime et d’accompagnement de la personne. Un avocat-conseil peut y être consulté, lors des permanences gratuites.

Un important travail de médiation est engagé pour faciliter la conclusion de conflits entre individus. Travail sur les faits et recherche de solutions réparatrices dans le cadre de problèmes d’habitat, de bruits... avec des engagements pour des solutions d’avenir.

Dans le cadre de la politique de la ville la Maison de la justice assure animation, information et formation. C’est ainsi qu’une rencontre avec les élèves de l’école Jacques-Duclos est organisée, à leur demande et à partir de leurs questions. Avec les élèves de 6e du collège un travail de réflexion a été initié sur les Droits - et devoirs - de l’enfant. D’autres initiatives semblables concernent les élèves de 4e, 1ère et terminale.

Cette soirée permit d’aborder, avec une spécialiste du droit, des questions sensibles pour plusieurs personnes présentes. Pour beaucoup, la justice était devenue plus familière.

Rappel : Maison de la Justice et du Droit, 45 rue Roger Salengro, 69700 GIVORS - Tel : 04 78 07 41 00

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RACINES

Les Amis du Vieux Montagny en assemblée

La sauvegarde, la promotion et la mise en valeur de l’église du XIIè était au programme de l’assemblée générale annuelle des Amis du Vieux Montagny. Expositions de peintures et sculptures, circuit des églises romanes, ont animé les débats.

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